Des les 1eres lueurs du jour, j'etais pret a attaquer cette longue journée qui se profilait devant moi. Je commenca par un trajet en moto taxi et a peine 5' apres etre parti, boum, une grosse averse. Juste le temps de s'arreter pour enfiler mon coupe vent et mon pantalon impermeables. Premiere fois que j'en ai l'usage depuis ce tour d'Afrique mais probablement pas la derniere. J'ai ensuite rejoint le site de Ganvié en taxi brousse situé a 20km de Cotonou. J'arriva a 8h sur le site qui n'etait censé ouvrir qu'a 9h mais je reussis a trouver une pirogue pour me faire le tour. C'etait l'heure du marché aux poissons et l'activité battait son plein a l'embarcadere. On traversa un long plan d'eau sur pres de 8km avant d'atteindre le premier village. Lors de la traversée, je pus voir la principale technique utilisée ici pour pecher le poisson. Les locaux ramenaient des grandes palmes qu'ils plantaient dans l'eau afin de faire un grand carré. Ils devaient ensuite attendre pres de 2 ans que les palmes se decomposent pour que le poisson vienne s'y nourir. Puis ils posaient un filet tout autour et enlevaient toutes les palmes se trouvant a l'interieur de l'enclos. Cette etape prenait 2 a 3 semaines quand meme et ils resserraient a chaque fois un peu plus les filets pour finir avec un petit enclos de quelques metres carrés. Là, ils n'avaient plus qu'a se baisser pour ramasser le poisson qu'ils avaient elevé depuis 2 ans et recommencer le procedé a un autre emplacement. Un travail de longue haleine! On denombre plus de 40 villages lacustres (ie: construit sur la lagune) a Ganvié pour pres de 30,000 habitants. Quasi toutes les maisons sont construites sur pillotis qui doivent etre changées tous les 10 ans. Certains ont remblayé pour construire sur du dur car l'eau n'est pas forcement tres profonde a certaines parties de la lagune. Neanmoins, cette pratique a ete interdite depuis peu pour empecher toute extension d'un tel phenomene. Les locaux nomment leur ville la "Venise" de l'Afrique. Il est vrai que la balade en pirogue dans ces petites allées pouvaient avoir un certain aspect romantique mais je vous laisse juger par vous-meme!
Trois personnes differentes m'ont fortement conseillé de ne pas prendre la route directe pour Abomey car la piste etait tres mauvaise mais de faire le tour par Porto Novo. Cela doublait quasiment la distance et en plus j'etais deja passé par Porto Novo la veille et je n'avais pas envie de faire 2 fois le meme trajet. Il n'y avait que 110km a peine entre Ganvié et Abomey et je decida de prendre le pari pour la voie la plus courte. Peut etre le pire trajet de ma vie...en tout cas, le plus mauvais depuis que je suis ici en Afrique. Non seulement la route etait pourrie, j'etais en plus bien sur dans une voiture presque du meme age que moi bondée a ras bord, il avait plu le matin tres fort ce qui rendait l'etat des piste tres boueux mais pour couronner le tout, il y a eu un accident entre 2 camions il y a une semaine de cela qui se sont percutés sur cette route. L'un portait de l'essence et il a explosé, rendant le passage impraticable. Il y avait des chemins en terre, en quelque sorte des deviations, qui avaient ete créés par les automobilistes pour ne pas rester bloqué là. En revanche, les gros camions ne pouvaient emprunter ces petits chemins et etaient coincés depuis des jours ici: il y avait une queue de peut etre 10km de camions...les pauvres chauffeurs!
On a emprunté une de ces deviations dont vous imaginez l'etat et apres quelques kms parcourus comme cela, nous sommes tombés sur un camion qui s'etait aventuré a prendre ce chemin et qui s'etait enlisé dedans. Les 2 chauffeurs essayaient de le reparer desesperement. Quand nous sommes arrivés au niveau de ce camion, le chemin a cet endroit n'etait pas large et une camionnette arrivant en sens inverse essaya de passer a cote du camion mais le chemin etait tellement boueux qu'elle s'embourba dedans. Le chauffeur forca pour passer et cassa quelque chose sous son capot. Resultat: la camionnette etait aussi immobilisée...le comble du comble! Il y avait deja un attroupement de villageois et ces derniers aiderent la camionette a passer une fois que le chauffeur repara sa casse. Ca prit un bon 3/4h. Le probleme etant que les voitures s'etaient accumulées en attendant et qu'il fallait qu'on laisse toutes les voitures d'en face passer avant que l'on puisse nous-meme tenter le passage car le chemin etait trop etroit. Une vraie galere.
Apres pres de 5h de trajet, il nous restait encore 15km a parcourir quand le chauffeur decida de s'arreter sans autre explication. Il rentra dans une maison et revint avec une bassine pleine d'eau pour refroidir son moteur. Or j'avais prevu de ne pas rester la nuit a Abomey mais de seulement faire les visites de 2 sites puis de repiquer vers la cote togolaise. Le probleme etant que les 2 musées fermaient a 17h tous les 2 et qu'il etait deja 15h. J'abandonna mon taxi brousse là et pris la premiere moto taxi qui passa pour attaquer le 1er site: le village soutterain d'Agongointo.
Les habitants se servaient de ces maisons souterraines pour se cacher lorsque des ennemis les attaquaient afin de les prendre a revers. Il y avait un guide a l'accueil mais ce dernier me dit de rejoindre un groupe qui avait debuté la visite. Lorsque je rejoignis le groupe, le second guide me dit que c'etait un tour special et qu'il fallait que je parte avec le 1er. J'ai fait 3 allers/retours comme ca et en fait aucun des deux ne voulaient bosser. Je me suis resolu a faire la visite plus ou moins tout seul mais n'ai pas payé de droit d'entrée a cette bande de feignasses!
Je pris un second taxi moto pour les palais royaux et arriva pile poil au demarrage de la derniere visite. Pas de photo permise malheureusement. Il s'agit des palais des differents rois du Dahomey qui se sont succedés. La tradition voulait qu'a chaque nouveau roi, ce dernier construise un nouveau palais a cote de l'ancien: il y en avait 32! Bien qu'il ne reste plus grand chose si ce n'est des murs en terre cuite (le roi de l'epoque ayant perdu la guerre contre les francais, prefera bruler les edifices plutot que de les laisser aux mains de l'envahisseur), le site est tout de meme classé au patrimoine mondial de l'Unesco (le seul au Benin).
Je finis vers 18h la visite et un mec du musée, tres sympa, m'emmena a la gare routiere et m'aida a negocier le trajet suivant que je debuta en taxi moto...
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