J'hesita longtemps sur le sens de la boucle que je voulais entreprendre au Benin mais opta finalement pour aller le plus a l'Est avant de revenir sur mes pas et aller plus dans les terres. Mon taxi brousse pris a Ouidah me deposa a Cotonou en plein marché, un des plus dynamiques apres celui de Kumasi au Ghana. Je me retrouva dans une foule dense et fourmillante et ce ne fut pas facile de trouver un taxi brousse pour rejoindre la capitale administrative Porto Novo. La route, en cours de refexion de nouveau par les chinois, avait ete execrable tout du long et j'arriva fourbu au centre Songhai, la principale raison de ma visite ici. La capitale a quelques vieux batiments coloniaux encore debout mais elle ne brille d'aucun eclat particulier. En revanche, le projet qui avait ete monté dans cet institut Songhai etait des plus interessants. Il s'agissait d'un nigerain anciennement ingenieur en mecanique et egalement chercheur en biologie/agriculture qui entreprit de monter une ecole de formation pour apprendre aux jeunes africains a cultiver la terre et elever des animaux de maniere efficiente. Il y avait maintenant 4 centres a travers toute l'afrique de l'ouest. Celui-ci etait d'une trentaine d'hectares et au dela de la presence de classes de cours, d'un amphitheatre et de dortoirs pour les etudiants, il y avait surtout des champs et des cultures de toute sorte afin d'y faire les travaux pratiques. Tout etait passé en revue avec un vrai soucis du bio et de l'ecologie. Le principe etait de reutiliser tout ce qui etait possible pour en faire un veritable ecosysteme a part entiere. Ainsi les poules etaient gardées dans des enclos sur pilotis (qui ne manqua pas de me rappeler une certaine rando en colombie britannique) afin que leurs defections puissent etre reutilisées pour de l'engrais. L'eau urinée des eleves etaient evacuée a travers des bassins de joncques qui s'impregnaient du liquide souillé pour le rendre propre. Les sacs plastiques etaient reutilisés pour en faire des bouteilles plastiques et bouchons afin d'y preparer les jus de fruits frais de baobab, gingembre et mangue. Il y avait egalement de la pissiculture, les asticots pour nourir les poissons etant elevés dans des intestins de poules. Ils arrivaient meme a fabriquer du gaz a partir de certaines plantes et le reutilisaient pour en faire de l'electricité (en faisant tourner un generateur) ou de la cuisson. Tous ces mecanismes necessitaient assez souvent des machines qui etaient vendues sur place. Je fis d'ailleurs la visite avec un jeune parisien d'origine congolaise qui avait ete envoyé par ses parents afin de faire un reperage. Ils avaient en effet un beau terrain au Congo d'une centaine d'hectares qu'ils voulaient exploiter mais ils n'etaient pas agriculteur a la base et avaient entendu parler de cette institution. Le restaurant du centre ne proposait que des produits fait sur place et la cuisine y etait excellente et tres abordable au niveau tarif. Ils avaient d'ailleurs egalement un supermarché où les gens de l'exterieur venaient faire leurs courses de produits frais estampillés "Songhaï". Je fus veritablement bluffé par la qualité de ce que je pus voir et les discussions que j'ai eues avec les quelques etudiants que je rencontra me confirma mon impression. D'ailleurs, le guide qui nous fit notre visite proposa ses services a ce jeune franco congolais, c'est a dire que l'institution se proposait de depecher des experts au Congo pour monter l'exploitation: sensas!
Je dormis sur place pour une somme tres raisonnable et partis le lendemain voir la Grande Mosquée, un edifice colonial faisant plus penser a une mairie ou un batiment officiel qu'a une batisse religieuse. Puis je visita le musée ethnographique Adandé, avec sa collection de masques fetichistes a "theme", et celui de Honmè situé dans le palais de l'ancien roi de Porto Novo.
Je pris la route inverse pour rejoindre Cotonou et decida de me poser un peu a l'exterieure dans le quartier pres de la route des Peches, au bord de la plage. J'avais prevu de faire un aller retour sur le site de Ganvié mais la chaleur etait telle que je m'octroya une aprem farniente. Je pris un zem (moto taxi) et me posa au bord d'une piscine qui longeait la route des peches. Cette derniere suivait la cote sur pres de 30km et reliée Cotonou a Ouidah par une piste de terre. Je fis la rencontre d'une allemande qui residait ici pendant quelques semaines. Je resta avec elle toute l'apres midi meme si la conversation fut tres limitée, son anglais se limitant au plus basique. J'avais prevu de sortir tester la night life beninoise a Cotonou mais je m'ecroula dans mon lit vers 22h pour ne rouvrir les yeux que le lendemain aux aurores. Vu la journée qui suivit, ces quelques heures de sommeil ne furent pas de trop!
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