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samedi 3 mai 2014

Tdm4 E04 201404 Ghana Part 1: les forts de la Cote Ouest


J'eus beaucoup de mal a trouver des infos sur les bus allant au Ghana au départ de la Cote d'Ivoire. Rien n'était indiqué dans le guide que m'avait prêté Abou et qui datait de 8ans et toutes les personnes a qui j'ai demandées ne savaient pas trop. J'ai pris un taxi en direction de la gare de bus de la compagnie STC a Port Bouet, située au niveau de l'aéroport soit près d'1h30 pour arriver de chez Abou. J'y suis arrivé vers 10h et on m'a dit que le bus partait de la gare d'Adjamé dans une heure, juste a coté de chez Abou: damn! Encore heureux, il passait par là et ils ont pu me réserver une place. On est parti vers midi et le trajet s'est passé sans encore bien qu'on était tout de même bien tassé, les places étant plutot prévues pour des pygmées que pour de grands gaillards comme moi! Le bus longeait toute la cote, passait par Accra, la capitale du Ghana puis continuait sur le Togo puis Cotonou au Benin. Moi, j'ai du payer plein pot jusqu'a Accra (soit 20,000frf, 30€ tout de même!) alors que je m'arrêtais au milieu du trajet au niveau du village d'Axim pour démarrer mon périple par les châteaux forts qui bordent la cote ouest du Ghana. Le Ghana a eu de nombreux colonisateurs différents et tous les pays européens se bataillaient pour avoir un morceau de ses cotes. Il faut savoir que le Ghana ne s'est appelé comme cela que lors de son indépendance en 1957 alors qu'il était une colonie anglaise au nom de "Gold Coast". Il y avait en effet d'énormes quantités d'or dans le pays et les colons faisaient beaucoup de troc avec les locaux et notamment les gens de l'Empire Ashanti, au centre du pays. Je vous parlerai plus longuement d'eux dans la 2eme partie de cette étape.

Le troc d'or a duré des siècles et les forts construits sur la cote servaient de stockage avant que les bateaux n'arrivent pour charger la cargaison. Le cours de l'or a un jour baissé fortement et c'est alors que les Europeens ont changé de matieres premieres pour passer sur de l'esclave, encore plus rentable que l'or. Un esclave arrivé a bon port aux ameriques couvrait la perte de 15 autres esclaves morts pendant le trajet. C'est comme cela que le commerce triangulaire s'est mis en place avec les bateaux europeens qui amenaient des fusils, alcools et autres marchandises aux ethnies locales les plus fortes en echange d'esclaves, souvent des autres tribus vaincus. Ces derniers etaient alors envoyés dans les memes bateaux aux ameriques (USA, Canada, Bresil, Jamaique, Cuba principalement) pour y travailler dans les champs de cotons. Les bateaux repartaient pour l'Europe les cales pleines de coton, cacao, café. Et ce petit manager dura pres de 300ans. Les forts et chateaux avaient alors ete utilisés, de la meme maniere que l'Ile de Gorée au Senegal (voir mon tout premier post sur le sujet dans le pays Senegal), comme des greniers a esclaves. Des donjons avaient ete créés pour entasser les esclaves en attendant que leq bateaux n'arrivent. L'attente pouvait etre longue, en moyenne 2 mois, et les europeens en profitaient pour casser la resistance mentale des esclaves en les detenant dans des conditions terribles.
Bref, on m'a deposé a Axim vers 17h où j'ai du prendre un taxi pour rejoindre la plage du Axim Beach Resort que m'avait fortement conseillé Ayman la veille. Et effectivement, je ne fus pas decu. Ils ne me permirent pas de poser ma tente mais avec des chambres de plusieurs categories et je pus dormir dans une fort plaisante pour 55 cedis (soit 17€). Les bungalows etaient tous positionner sur le haut d'une colline qui dominait l'ocean. On entendait les vagues se fracassaient contre les rochers dans un bruit qui donnait encore un peu plus de charme a l'endroit.
J'ai fait la rencontre d'un allemand aux longues dreadlocks, bien 55ans, qui etaient là depuis quelques jours deja. Il etait marié depuis 25ans et avait 2 filles mais il s'autorisait une "pause" de 3/4 semaines par an où il partait tout seul a l'aventure, pour retrouver un peu de "liberté" selon ses mots. On a passé le diner ensemble et j'ai appris que la partie Est du pays avait été une colonie allemande jusqu'a peu: la fin de la 1ere guerre mondiale en fait.
Le lendemain, après une bonne baignade aux aurores où je ne réussis meme pas a prendre une seule vague, je partis affronter mon premier fort au village d'Axim. Il était tellement tot que je pus le visiter sans payer de droit d'entrée. Quand le gardien m'aperçut dans le musée alors qu'il était en train de balayer, il me cria que c'était fermé et que je n'étais pas censé être là.
Je pris la poudre d'escampette et un nouveau taxi pour rejoindre la route principale. De là, j'ai attendu un trot trot, il s'agit des minibus locaux, pour m'amener jusqu'a Agona a une trentaine de kms d'ici. Un nouveau taxi pour aller au village de Dixcove où il y avait un château plus imposant qui s'y trouvait. Je traversa le port de pêches où de nombreuses pirogues étaient a quai puis gravit les marches pour atteindre la porte du château...que je trouva fermé! J'entrepris de faire le tour du château et j'entrouvis une petite porte de service, traversa une pièce puis 2 pour arriver dans une grande cour ouverte où un vieux monsieur affalé sur son canapé me souhaita la bienvenue. On engagea la conversation et j'appris que le château était détenu par un particulier mais qu'il me laissait le visite pour quelques cedis avec meme l'assistance d'un guide. On m'expliqua que l'endroit avait été transformé en auberge avant que les autorités ne l'interdisent pour cause de sécurité: quel dommage!
Je pris un taxi partagé pour rejoindre l'embranchement avec la grand route puis de nouveau un trot trot pour aller a Tacoradi. Là, un des mecs avec qui j'etais dans le bus m'accompagna jusqu'a un autre trot trot allant en direction de Cape Coast mais je descendis au 3/4 du trajet pour visiter le château fort d'Elmina. Le site était somptueux. Il y avait un pont métallique a bascule qui coupait le port de pêche en 2 afin de rejoindre le château fort situé au bord de l'océan sur une lagune: une imposante bâtisse blanche et noire dont l'accès se faisait par un petit pont levis en bois d'époque. Un bref tour au musée puis je fis la visite en groupe des donjons pour hommes puis pour femmes, tres étriqués et quasi dans le noir avant de passer aux appartements du gouverneur, d'un tout autre standing. Ca faisait bizarre de voir d'autres blancs et encore plus de faire une visite groupée! Je suis ensuite revenu sur mes pas et ai procédé a l'ascension d'une colline pour atteindre le second château, plus modeste et un peu plus dans les terres que le 1er et censé le protéger par ses canons placés en hauteur.
Un nieme trajet en taxi, privé cette fois pour gagner un peu de temps avant d'en finir avec les châteaux pour la journée par le dernier, et peut être le plus riche en histoire, situé a Cap Coast et classé au patrimoine mondial de l'Unesco. Encore une visite groupée mais cette fois-ci, le guide était tout a fait audible et très intéressant. C'est lui qui me donna l'envie d'en connaitre un peu plus sur le peuple Ashanti qui fera l'objet du prochain post.
Il était 18h qu'en j'en termina avec la visite du château et je voulais trouver rapidement un endroit où me poser car ce soir, c'était le match retour de ligue des champions Chelsea/Paris, qui bien que censé n'être qu'une formalité, méritait bien un petit coup d'oeil. Je suivais la cote a pied avec mes 2 sacs sur le dos en ayant en tête une guesthouse que l'on m'avait conseillé dans le centre quand je fus interpellé par un rasta qui me conseilla un campement sur la plage juste a coté. Et effectivement, il s'agissait d'un très bon plan. On me proposa un lit en dortoir pour 15 cedis (4€) ou un emplacement pour ma tente pour 10 cedis (3€). Je pris le dortoir et fis la connaissance d'une américaine là pour quelques semaines de Washington et un danois, parti de chez lui en auto-stop et arrivé jusqu'ici par ce moyen de transport! C parfois bon d'avoir la tête blonde.
Je suis allé voir le match a l'American movies, une salle de cinema a moitié en plein air, énorme, où ils retransmettaient le match sur grand écran: top! La salle était archi comble et je ne compris qu'après le 1er but de Chelsea que toute la salle, anglophone, était pour Chelsea. Les gens étaient survoltés et on se serait cru carrément dans le stade! Je ne vous raconte pas, quant a la 87eme minute, soit 3 minutes avant la fin, Chelsea marqua une nouvelle fois et élimina Paris de la compétition: ce fut l'explosion! Ah, ce diable de Mourinho...
J'avais rencontré un jeune local pendant la mi-temps, plutôt passionné de rugby que de foot d'ailleurs et il me fit faire un tour de la ville by night: petit maquis au centre ville puis quelques bars où l'on pouvait écouter du "Hip Life", la musique ghanéenne locale, sorte de hip hop avec un peu de djembé. Rentré a l'Oasis mon campement, je tapa la discute avec un groupe de jeunes allemands, dont l'un travaillait ici en tant que volontaire dans une école pour enfants handicapés. C'était le 3eme volontaire allemand que je rencontrais de la journée: décidément, une vraie mode! 
Le lendemain, je décolla super tôt pour aller a la station de bus de la compagnie Metro Mass Transit afin de prendre un car pour ma prochaine étape: le Centre et la ville de Kumasi, fief des Ashantis...



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