Le passage de la frontiere entre le togo et le benin se fait principalement par la cote. La premiere ville frontaliere cote Togo s'appelle Aneho plus connue sous le nom de Petit Popo. Son pendant beninois s'appelle Grand Popo et se situe a 3/4h de la frontiere. Je projetais de dormir la-bas dans une petite auberge du bord de plage qui avait l'air bien cool d'apres le routard puis de rejoindre le lendemain Ouidah par une pirogue afin de me balader sur le fleuve Mono et voir ce qu'ils appelent la Bouche du Roi, probablement l'embouchure. Malheureusement, le proprio de l'auberge me dit qu'il n'y avait pas de touristes en semaine et que je risquais de devoir privatiser la pirogue a un prix tres elevé (pres de 40,000frf soit 60€!). J'ai donc laissé tomber et ai juste pris un verre ave lui et un de ses potes rasta, Voudoua, qui venait justement de Lomé. Il nous a fait ecouter quelques morceaux de sa propre composition: un mix de jazz reggae blues "embrumé", plutot sympa.
J'ai ensuite attendu au bord de la route qu'un taxi brousse m'arrete mais c'etait le retour du week end de Paques et je n'etais pas le seul a attendre sur la route. J'eus tout de meme la chance de tomber sur un couple franco beninois qui s'arreta pour me prendre. Ils etaient avec 2 enfants en bas age et m'ont donné plein de bons tuyaux pour mon voyage au Benin. La femme, Celine, etait francaise et cela faisait 5 ans qu'elle avait rencontré son homme en France avant qu'ils ne migrent ici depuis 2 ans. Elle venait tout juste d'ouvrir le musée d'Art Contemporain a Cotonou. Elle me conseilla d'aller chez une certaine Charlotte a Ouidah qui avait un resto appelé Coté Peche. A peine debarqué sur place, Charlotte me montra ma chambre et me conseilla vivement de filer sur la plage malgré l'heure avancée. Son resto etait situé a 4km de là et ca correspondait a la Route des Esclaves, un chemin de terre qui menait les esclaves de l'epoque du Fort jusqu'a la mer. J'avais prevu de le faire demain matin, surtout que la nuit allait tomber d'ici moins d'une heure et que je me sentais assez fatigué. J'entrepris tout de meme de suivre son conseil et pris la route. Il s'agit d'une piste en terre bordée de plantes verdoyantes. Il y avait un nombre incalculable de motos qui circulait dessus. Un enfant d'a peine 8ans vient me proposer des petits caramels qu'il vendait dans une boite en plastique. Je declina gentiment mais nous decidames de faire la route ensemble, lui-meme se dirigeant sur la plage pour faire ses friandises. Ce fut le guide parfait: pas trop relou ni insistant et connaissant suffisamment les lieux pour m'orienter. Arrivés sur la plage, on decouvrit cette derniere archi-comble, et pourtant elle n'etait pas petite: deux cent metres de large et s'etendant sur des kms des 2 cotés. Il y avait des rassemblements un peu partout: certains dansaient sur des chants endiablés au rythme des djembés, d'autres profitaient des vagues de l'ocean meme s'il vaut dire que la plupart ne trempait a peine que les pieds, la majorité des africains ne savant pas nager. De plus l'endroit ete reputé pour ses forts courants vous entrainant vers le large: la mer qui vous prend pour les africains...
On fit un tour a la porte du non retour, desormais appelée la porte du retour, la diaspora revenant sur les traces de leurs ancetres pour mieux comprendre leurs racines. On eu le droit a un pseuso concours de chants en playback: pas terrible! L'ambiance etait a la fete exceptée les quelques jeunes qui venaient me saouler pour que je leurs offre une piece ou une glace, parce que j'etais blanc. Il faut dire que je n'ai pas vu d'autre non africain ici a part moi. La nuit etait maintenant completement tombée. On se partagea une glace chacun avec mon compere et je lui ai bien acheté 5 de ses caramels avant que nous ne prenions le chemin du retour. La fete durait jusqu'a minuit mais je sentais les esprits s'echaudés un petit peu: les jeunes, souvent en groupe, etaient survoltés et je pouvais entendre des rires et moqueries envers ma personne. A tel point que mon jeune vendeur de bonbon me dit qu'il etait temps de rentrer. Impossible de prendre un taxi moto au retour ni un minibus, ims etaient litterallement pris d'assauts par la foule. On refit le chemin inverse et il s'avera assez perilleux de marcher au bord de la route dans le noir complet alors que des motos et voitures passaient dans les 2 sens et qu'il n'y avait bien sur pas de trottoirs. Il y eu a plusieurs reprises des groupes de jeunes qui vinrent me taquiner. Je sentais que ca pouvait tourner au vinaigre a la moindre etincelle. Je sortais a chaque fois un grand sourire et accelerai le pas pour les semer et passer au groupe suivant. Je rentra assez fatigué a l'auberge et m'offris un veritable festin de tiger gambas. Quelle chance j'eus de tomber sur cette fete. J'appris par la suite que c'etait "the place to be" le lundi de Paques et que tout le Benin se donnait rendez vous ici chaque année a ce jour bien precis.
Le lendemain matin, j'attaqua assez tot par le temple des pythons et le guide local m'offrit un collier vivant pendant ma breve visite: rien de tel pour se reveiller! Je visita ensuite l'ancien fort portuguais où etaient entassés les esclaves avant leur depart en mer et qui avait ete converti en un fort interessant musée ethnographique. Je n'eus pas le courage de reprendre la route des esclaves pour voir les femmes extraire le sel des eaux de la lagune, spectacle que j'avais manqué la veille. Il faisait extremement chaud et je ne voulais pas trainer pour ma prochaine destination: les capitales Porto Novo et Cotonou.
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