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mardi 19 mai 2015

201504 Tdm 5 E06 Tibet Part 1: Everest expedition Section 2: the Base Camp


Je suis arrivé a Katmandu après 16h de bus de Bardia vers 6h du mat mais le chauffeur n'a pas pu me laisser au centre ville a Thamel a cause de la grève. Il me restait 20km a parcourir et aucun taxi ne voulait m'amener au centre de peur d'avoir sa voiture caillassée par les manifestants. Du coup, je me retrouvais coincé là mais par chance, j'ai engagé la conversation avec un motard qui passait par là et qui se trouvait être un medecin. Il m'a donné un ride jusqu'a Thamel et m'a déposé a mon hotel, le tout gratuit, vraiment sympa! 

J'ai fait la connaissance de Jamie, l'expédition leader. C'est avec lui que j'étais en contact ces derniers mois et c'est lui qui m'a convaincu de partir avec son agence. Il s'agit d'un neo-zélandais de 48ans qui était climbing sherpa ici sur l'Everest qu'il a parcouru 5 fois avant de monter sa propre agence. J'ai aussi rencontré un autre des clients qui partait avec moi sur l'Everest, Felix, un pilote de ligne de 44ans qui s'est découvert une passion pour la haute montagne voilà 2 ans. Il a à son actif quelques sommets en Chine dont une pointe a 7500m. Il fait également du rock climbing.



On est parti faire du shopping pendant 3 jours et c'est surtout moi qui en avais le plus besoin:

- Les mountains boots que j'avais achetées avant de partir aux annapurna ne convenaient pas a Jaimie qui les trouvait pas assez imperméable au niveau de l'Inner boot. Il faut dire que je les avais dégotées a 300$ neuve (alors qu'il y a souvent des "secondes mains" sur ce genre de matos) et que la marque italienne de ces chaussures étaient inconnue au bataillon. Le vendeur, qui connaissait Jaimie, a bien voulu les reprendre et je lui ai acheté des La Sportiva neuve pour 600$. Il n'y a finalement que 2 marques qui ont vraiment le monopole sur les chaussures au delà de 8000m: la Sportiva et Millet. Le vendeur me dit qu'il me les reprendrait a 300$ au retour si je ne les avais pas défoncées.

- les chaussures de rando: les miennes, des Bastard, une marque espagnol, que j'avais achetée en Ukraine il y a 3 ans, avec quasi rendu l'âme après le tour des Annapurnas. Semelle lisse et plus du tout waterproof. Je les ai mis au rebut et ai pris des North Face pour 180$.
- la down suit, sorte de combinaison énorme faisant office de duvet humain ou de Bibendum. North Face a le quasi monopole sur ces combi qui coutent 1000$ pièce. J'en avais trouvé une a 200$ juste avant de partir aux annapurnas mais l'expert que j'avais rencontré a ABC, rien qu'en voyant une photo, a reconnu que c'était une fausse. Jamie a vu la combi et a dit que cela devrait le faire quand même.
- la down jacket, comme la down suit mais juste le haut. Il y en avait entre 600$ et 1000$ pour un vêtement que je n'utiliserai jamais par la suite. Jamie m'a trouvé un endroit où ils les louaient pour 0,70$/jour soit 40$ pour 2 mois. La qualité n'était pas aussi bonne que les autres mais ça devrait suffire pour le Base Camp au moins. Je faisais également l'impasse sur le down paint
- les gants: une vraie galère. Il fallait des mitaines pour le summit day ultra chaudes a 100$ plus des sous gants au cas où j'ai besoin de faire des réglages précis qui nécessitent que j'enlève mes mitaines et que je ne perde pas le bout de mes doigts avec le froid. Egalement des gants avec une doublure en cuir a l'intérieur afin de ne pas me bruler lors des rappels d'escalade quand je voulais freiner sec. Et 2 autres paires de gants standards pour tous les jours.
- les sleeping bags: il en fallait au moins 2, un de -20° et un de -40°. J'en avais acheté un a -20° a Pokhara pour le trek des annapurna mais j'appris par la suite que c'était un faux et qu'il donnait a peine du -3° en confort! Et effectivement quand j'ai vu les vrais -20° et -40° a Katmandu, j'ai compris la différence, tant en terme de prix (de 400 a 1000$) quand terme de taille de sac: juste énorme! Heureusement, Jamie m'a dit qu'il en avait de rechange et qu'il pouvait m'en prêter.
- les chaussettes: j'ai du en acheter une ribambelle dont une paire spéciale pour le summit day a près de 50$/ la paire!
- le sac a dos ou backpack: le mien, un queshua de 70L commençait a rendre l'âme. Les fermetures etaient toutes défoncées et la sangle abdominale, la partie la plus importante, était endommagée. Et dire que je l'avais changé après mon voyage en Afrique l'année passée et qu'ils sont censés être garantis 10 ans par Decathlon. Jamie en avait un de rechange spécial expedition Osprey 85L qu'il me ceda pour 180$
- le matériel d'escalade: il fallait un baudrier, des mousquetons, des longes, des freins pour le rappel et un juma pour sécuriser la montée, un piolet, des bâtons de marche et bien sur je n'avais rien de tout ça. Encore une fois, Jamie avait tout en double et me prêtait tout ça gracieusement. 
- des bouteilles Nalgene d'1/2L: indispensable. Ce sont les seules bouteilles du marché qui peuvent servir de bouillotte car elles laissent passer le chaud mais qui ne gèlent pas non plus. Pas évident a trouver des vrais a Katmandu et les fausses coulent a partir de certaines altitudes...pas cool dans le sleeping bag. On en met généralement une de chaque cote de la down suit pour nous tenir au chaud lors de l'ascension finale.



Je fis la rencontre de notre 3eme larron, Satoshi, un japonais de 48ans, sourd et muet, et qui ne pouvait pas lire l'anglais sur les lèvres. Il avait fait part d'une expédition sur l'Everest l'année précédente mais n'avait pas pu atteindre le sommet a cause du mauvais temps. Il avait également participé a un Paris Dakar a moto il y a quelques années et avait atteint un autre 8000, le Cho Oyu. 

Le temps se faisait long. On avait donné nos passeports afin d'obtenir les visas chinois et tibetains. Jamie m'avait emmené voir le specialiste des masques et des bouteilles a oxygène,Ted, un anglais un peu barjo mais très sympa qui partait d'ailleurs aussi sur une expédition face nord de l'Everest avec une équipe de la British Army. Juste en face de son bureau, en plein Thamel et a 2 pas de mon hotel, il y avait un mur d'escalade. Je ne me suis pas fait prier pour occuper mes 3 dernières journées ici et c'est comme ça que je suis rentré en contact avec la communauté des expats de Katmandu qui pratiquait l'escalade. On s'est fait une petite soirée du cote de Patan avant que je ne parte le lendemain en jeep avec mon équipe direction la frontière tibétaine.

On est passé devant le saut a l'élastique du Nepal sur un pont tibétain a 160m de haut mais pour une fois, je ne me suis pas arrêté pour l'essayer!
On est arrivé a la frontière alors qu'il pleuvait des trombes d'eau. La partie népalaise ne fut qu'une simple formalité. En revanche, cote chinois, plus compliqué. Il y avait un nombre invraisemblable de népalais qui passait la frontière et qui avait la plupart du temps comme passeport qu'un simple bout de papier avec une photo dessus. Les gardes frontaliers avaient l'air d'avoir l'habitude et selon la coiffure ou la forme de leur interlocuteur, ils faisaient un signe de tête pour dire oui ou non. Si c'était non, le népalais recalé réessayait a la file d'a cote! 
On a passé une nuit a la première ville tibétaine après la frontière qui s'élevait tout en hauteur le long du flan de falaise sur laquelle elle avait été construite. On ne devait pas rejoindre trop vite le Camp de Base car on devait acclimater nos corps a l'altitude. On a passé 2 nuits a xxx, un trou a rat situé a xxxm. Il a neigé fort pendant quasi les 2 jours dont rien de palpitant a faire si ce n'est a constaté que les magasins d'enseignes chinoises se multipliaient de plus en plus. Jaimie essayait de les boycotter et d'aller toujours chez un tibétain pur souche plutôt qu'un colon chinois.
On a traversé de magnifiques contrées et même passé un col a plus de 5000m en voiture. La venue des chinois a tout de même de nombreux cotés positifs comme la route qui était très bien entretenue et neuve en de nombreuses portions. Rien a voir avec celle cote népalais toute défoncée. Les chinois ont essayé d'amener de la modernité aux tibétains qui etaient complètement reclus sur eux-mêmes pendant des siècles. Et c'est vrai que parfois, ça sonnait faux: on a traversé pas mal de villages typique tibétain avec les bouses de yaks alignées en haut des murs telle de la deco, plutôt typique...et a cote de ça, des lampadaires hi-tech au panneau solaire le long de la seule rue avec un square contenant des appareils de gym outdoor...et bien sur des antennes de téléphone portable a chaque village. Comme si la modernité allait plus vite que les habitants. Surtout qu'il faut voir les tibétains, vraiment un peuple a part. Rien que dans leur tenue vestimentaire, on se croirait dans le show de Ben Hill. et ils ont pour la plupart les traits de visage bien marqués par la haute altitude, même les touts petits voir les bébés ont déjà des traits marqués!
On a passé 2 jours a Tingri a 4400m pour de nouveau s'acclimater et on a été témoin d'un phénomène très étrange dans le ciel. Il y avait comme un énorme arc de cercle gris autour du soleil et la couleur du ciel a l'intérieur de ce cercle était plus foncée qu'a l'extérieur. Vraiment un phenomene étrange. Jaimie nous a dit qu'il s'agissait d'un effet de prisme de certains nuages qui étaient tellement froid qu'ils contenait des cristaux de glace qui déviaient la lumière du soleil. Je n'ai pas été vraiment convaincu par ses explications vu qu'on a pu constater a un moment un cercle alors qu'il n'y avait aucun nuage autour du soleil...



On s'est fait une petite sortie d'échauffement en allant sur le sommet d'une montagne aux alentours des 4900m. Sur l'un des sommets, il y avait plein de vêtements de toutes tailles dont certains de bebe. Jaimie nous expliqua que l'endroit été utilisé comme "cimetière" par les gens de Tingri. Ils laissaient le cadavre là nu et quelques vêtements a cote. Les oiseaux s'occupaient du nettoyage. Ca m'a fait froid dans le dos.

On partageait notre hotel avec pas mal d'autres expéditions et je n'ai pas été agréablement surpris par l'ambiance qui régnait entre les alpinistes. On se regardait beaucoup dans le blanc des yeux et il n'y avait pas d'échanges cordiaux ou bienveillants, comme si on était a l'aube d'une compétition importante a leurs yeux.

Le lendemain, on quittait enfin la route principale pour suivre le panneau qui allait nous amener au camp de base de l'Everest cote tibétain donc situé a 5100m d'altitude.

lien vers la vidéo Everest Base Camp


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