Debarqué au port de Dawei, il me restait encore 45 minutes de transport terrestre pour rejoindre la ville. La compagnie maritime affrétait des bus gratuit et après une bonne heure d'attente, je me retrouvais sur le toit d'une de ces charrues a moteur. Super pour visiter le coin en prenant de la hauteur mais gare a la tête qui dépasse de trop, les fils électriques traversant la route défoncée n'étant jamais très loin.
Le bus s'arrêta au final dans une rue d'un village et on m'indiqua qu'il s'agissait du terminus. Il n'y avait pas grand chose mais je pus enfourcher un taxi moto qui m'amena faire la tournér des guesthouses en centre ville. On en fit 3 mais a chaque fois, les prix étaient trop élevés, aux alentours de 30$ la chambre, ou les chambres simples complètes. Alors que je me dirigeais sur une nouvelle guesthouse en désespoir de cause avec mon pauvre taxi dont la course m'avait couté seulement 1$, je croisa 2 grands blonds qui marchaient a pied au bord de la route et qui me firent de grands signes de la main. Ils cherchaient en fait d'autres touristes pour compléter un bateau qu'ils voulaient privatiser afin de faire une croisière a la journée sur l'une des iles avoisinantes. Vu les galères que j'avais essuyées sur Myuizk, je sautai sur l'occasion et me joins a eux. Ils me trouvèrent une chambre dans une guesthouse a 8$/nuit et on dina ensemble. Les 2 étaient allemands, le premier Tim, habitait a Bangkok et venait ici de temps en temps passer quelques semaines, l'autre, André, habitait carrément ici et était en train de monter un projet de resort sur une plage déserte perdue dans la péninsule de Dawei. Ils me donnèrent quelques tuyaux pour me balader et me conseillèrent, plutôt que d'aller sur les plages les plus proches de Dawei, de louer une moto et de me balader le long de la péninsule.
Les seules explications que j'avais retenues étaient de prendre a gauche après le pont qui enjambait le fleuve et qu'il y avait près de 3h de route si je voulais aller jusqu'au bout de la péninsule. Mon intention n'était pas d'aller aussi loin mais de m'arrêter sur une des plages paradisiaques qu'ils m'avaient annoncées sur la route. Je fus surpris, après avoir pris a gauche au pont de me retrouver a l'intérieur des terres et de m'éloigner de plus en plus de la cote sans jamais voir la mer. Je roulai une bonne heure en me disant qu'il y aurait bien un embranchement et surtout je me demandais comment j'allais pouvoir demander mon chemin, la seule indication que je pouvais donner étant le mot "peninsula" et la plupart des habitants ne parlaient pas un seul mot d'anglais. Je m'arrêta dans une bicoque au bord de la route pour faire le plein et j'eus la chance de tomber sur une mère de famille qui parlait un anglais tout a fait potable. Elle m'expliqua que je devais rouler encore une bonne heure et demi pour rejoindre le bout de la péninsule et arriver sur la plus belle des plages. Elle me donna un bout de papier avec le nom de la plage écrit en birman, les birmans possédant leur propre alphabet. Avec ce précieux papier, je réussis a demander ma route aux différents passant que je croisais. Il y avait beaucoup de travaux de réfection de la chaussée et je dus prendre a de nombreuses reprises des chemins en terre tout défoncés en guise de déviation. A un moment, la route tourna sur la droite et je longea enfin la mer. Il s'agissait d'une mangrove de toute beauté avec une eau bien claire, un vrai ravissement pour les yeux. Je passa quelques villages de pêcheurs très pittoresques puis au bout d'une bonne demi heure de route, alors que je longeais une interminable plage de sable blanc, je me décida a faire un stop et me rendis au milieu de cette plage. C'était une anse en arc de cercle bordée par 2 collines. Il y avait des cocotiers de toute part, une petite cahute en bambou que je devinais au loin et sinon rien. Rien d'autre que du sable fin et la mer qui se balançait sur le flot de légères vagues. Je ne me fis pas prier et je me mis a l'eau sans trainer. Elle était quasi a 30°, un régal.
Je me pointa a la bicoque qui se révéla être un petit resort avec quelques bungalow en bambou posés en retrait de la plage et y cassa la croute. Je fis la rencontre d'un groupe de jeunes locaux, un peu éméchés, qui me proposèrent de boire de la bière whisky avec eux. Alors que je leurs demandais ce qu'il y avait de l'autre cote d'une des 2 collines qui bordaient la plage. L'un des jeunes me fit signe de le suivre et il amena son scooter jusqu'au rivage. On fit la traversée a 2 sur son scoot et l'aller retour sur cette longue plage qui devait bien faire 3 kms de long. Il s'arrêta sur la 2eme extrémité et se gara a fleur d'eau. On se balada quelques minutes sur les rochers quand il s'aperçut que sa moto avait été pris par une vague et se retrouvait par terre dans l'eau! Plus de peur que de dégât, on put repartir et il me ramena a mon point de départ sans heurt.
Alors que j'allais partir pour poursuivre ma route jusqu'au bout de la péninsule où on m'avait indiqué la présence d'une jolie pagode, un bus rempli de touristes locaux s'arrêta là. Ca me cassa un peu mon délire! Quelques kms plus loin, j'arrivais a cette pagode qui était perchée sur le haut d'une corniche en surplomb de la mer d'Andaman. Assez touriste bien que je ne vis quasi aucun blanc ici a l'exception d'un couple de baroudeurs français qui avaient aussi rencontré André et qui lui avaient acheté une carte de la région avec des indications sur les plages a visiter. Ils m'en conseillèrent 2 et je pris la route pour essayer de les dénicher. Il faut dire qu'il fallait les mériter pour les voir ces plages sur la péninsule. J'ai du prendre de minuscules pistes de terre et rouler pendant bien 3/4h pour commencer a revoir la mer.
J'ai atteint un petit village de pecheur perdu a la fin d'une piste au fond d'une jungle super dense. Il y avait une magnifique plage de sable en arc de cercle et je l'ai simplement traversé a moto avant de me garer a même le sable et m'y baigner, peinard, seul dans ce bout du monde.
J'ai repris la route principale et de nouveau bifurqué sur une piste pour rejoindre le village de Whae Ma Kay mais après une heure de dure piste qui ne faisait que monter et descendre, j'ai traversé quelques hameaux de paysans puis suis arrivé au bout de la piste sans trouver ce que je cherchais. On m'avait parlé d'une mangrove a traverser a pied pour arriver sur une plage isolée. J'y suis finalement parvenu a l'aide d'un jeune local qui me montra le chemin. J'eu tout juste le temps de me baigner une nouvelle fois qu'il fallait déjà que je file avant que le soleil ne se couche mais encore une très très belle expérience.
C'était sur que j'allais avoir du trajet de nuit mais je voulais le diminuer au minimum et au final, j'ai bien fait car je me suis aperçu en roulant que je n'avais plus de lumière. J'ai essayé de mettre mes warnings pour que les voitures en face puissent au moins me voir mais après a peine 2' de ride, plus de warning et bientôt plus de clignotant du tout...la batterie était complètement a plat...même plus assez de patate pour klaxonner. Encore heureux que j'avais pris ma frontale avec moi qui, a défaut de m'éclairer, me signalait aux véhicules d'en face. Il faisait tout de même trop noir pour conduire en dehors des villages et j'ai du a plusieurs reprises attendre qu'un véhicule ne passe pour le suivre a la trace. J'ai conduit près d'une heure et demi dans le noir complet avant de rentrer sur Dawei. Pas marrant du tout!
J'ai vraiment été surpris par la beauté des paysages que j'ai eu l'occasion de voir et le coté encore intact des lieux rajoutait du charme a la péninsule pour sur. Il est clair qu'avec la nouvelle route goudronnée qu'ils sont en train de mettre en place le long de la péninsule, le paysage risque d'être irrémédiablement modifié. Probablement un des plus bel endroit que j'ai eu l'occasion de voir depuis que je voyage...et des plus authentiques.
lien vers la vidéo Dawei & sa péninsule 6.1
Le lendemain, je partais faire la croisière avec André, Tim et une poignée d'autres baroudeurs blancs présents ici a Dawei. Le bateau qu'il avait eu tant de mal a dégoter était un tout simple bateau de pêcheurs, ultra bruyant et extrêmement lent...mais c'était quasi la première excursion qui se déroulait dans ces lieux!
On mis bien 2h avant de rejoindre la première petite ile au large des cotes. On se mit a l'eau pour un peu de snorkeling et je découvris un super spot, avec certes beaucoup de courant, mais d'une eau super claire et dont le fond était une énorme roche quasi blanche qui donnait une luminosité assez exceptionnelle sous l'eau. On ne s'est pas privé pour se faire quelques belles séquences de free diving.
On est allé accoster sur une plage d'une autre ile recouverte de foret primaire pour le déjeuner. Il y avait seulement quelques maisons de pêcheurs plantées sur la plage et le lagon était de toute beauté. Un vrai ravissement pour les yeux. Et pour ne rien gâcher, les quelques locaux qui étaient là, et plus particulièrement les enfants, étaient super ouverts, souriants et plein de gaité et de bonne humeur.
On se fit une dernière étape de l'autre cote de cette ile sur une plage réservée a la ponte des tortues de mer. Pas de tortue en vue mais un gros varan qui attendait là et qui a mon avis devait bien se gaver des oeufs pondus ici. Je profitais de l'arrêt pour une nouvelle séance de snorkelling où cette fois les poissons étaient plus présents.
On prit le chemin du retour vers 17h mis il y avait plus de 3,5h de trajet pour le retour. Apres le coucher de soleil, je me suis essayé a une nouvelle discipline: j'ai demandé au capitaine d'arrêter le bateau et me suis mis a l'eau dans le grand large pour une petite séance de free diving de nuit. Je n'ai fait qu'une descente mais ai eu vraiment des sensations inattendues. On était au milieu de la mer, rien autour, l'eau était claire mais on ne pouvait deviner le fond a cause de la profondeur du site, il devait bien y avoir une centaine de mètres au moins. Je débuta la descente, muni seulement d'un masque et donc sans ceinture de poids ni palme. L'eau était suffisamment claire pour que je puisse voir sur les 10 premiers mètres puis ensuite c'était le grand noir complet. Je m'y suis engouffré pendant 5 mètres environ et j'ai eu un coup de flip. J'étais entouré par du noir et j'ai eu peur de me perdre dans cette masse, de ne plus pouvoir retrouver la sortie, le haut du bas, tout était confus. Vu qu'a cette profondeur, la flottabilité est quasi nulle, il est facile de perdre ses repères car la gravité ne vous aide plus a vous orienter. En plus, pas de corde pour savoir où j'étais et pas de palme pour pouvoir remonter vite si jamais j'allais plus profond. Juste imaginez que vous pensez remonter et qu'en fait, vous allez encore plus profond! Je suis donc vite remonté mais j'ai été quand même agréablement surpris par les sensations que j'ai alors ressenti dans ce noir. Je me suis dit qu'a l'occasion, j'essayerai a nouveau d'une manière plus encadrée ce concept de night free dive dans le deep.
lien vers la vidéo Croisière au large de Dawei 6.2
Le lendemain, je repris la même moto que l'avant veille pour me faire quelques nouvelles plages que Tim et André m'avaient conseillé. J'avais un vol pour le Nepal le lendemain et je n'avais pas pu booker un vol domestique le matin pour revenir a Rangoon, l'un étant plein et l'autre ayant été décalé plus tôt le matin. Je m'étais donc rabattu sur le bus de nuit qui partait en début d'après midi pour une arrivée vers 5h du mat a Rangoon. Il ne me restait plus qu'une demi journée a profiter de la péninsule. Je filais sur l'un des plus hauts points du coin, une vraie mission pour y monter a moto tant la route était pourrie et surtout pentue comme jamais. En revanche a l'arrivée, une pagode et surtout une superbe vue sur la région et la baie du coin. J'appréhendais la descente qui est toujours bien plus dangereuse que la montée. J'ai du a plusieurs reprises descendre de la moto et y aller a pied, avec le moteur qui tournait en 1ere pour avoir un max de frein moteur et malgré cela, je suis quand même tombé une fois tellement la pente était importante. Je suis arrivé sur la baie qui avait une forme toute particulière. Il y avait une bande de sable assez étroite sur près de 500m qui reliait la cote a une petite ile. Et cette bande de sable était recouverte de maisons en bois de pêcheurs. Je n'avais jamais vu ça. Tout simplement magique. Je me suis baladé dans ce petit village a petite vitesse a moto et ai vu les habitants séchés le poisson au soleil.
Il ne me restait que 2h avant le départ de mon bus et j'étais sur le chemin du retour sur la route principale quand j'ai vu une petite bifurcation. Je me suis dit plutôt que d'arriver trop en avance a la station de bus, autant profiter encore un peu de la région et aller explorer un peu plus. Mal m'en a pris puisqu'après 1/2h de ride dans la jungle sur une piste assez accidentée, j'ai crevé! Rien a l'horizon autour de moi et il me restait a peine 1h pr rejoindre la station de bus. J'ai donc fait demi tour et suis retourné tant bien que mal sur la route principale. J'ai eu la chance de trouver très vite un mécano qui me changea la chambre a air en a peine 5'. Tout juste le temps de repartir et je montais dans mon bus de nuit qui m'emmenait sur Rangoon où je quittais le pays en direction du Nepal, ma prochaine étape...
J'ai été totalement conquis par la Birmanie, la gentillesse (gratuite) et spontanée de ces habitants, et la beauté de ses sites touristiques mais aussi des coins moins en vue qui ont tant de magies a vous faire découvrir. J'espère y retourner, au moins pour voir le projet d'André sorti de terre, son resort sur sa plage de sable blanc semblait juste être un petit bout de paradis.
lien vers la vidéo Remote beach Dawei 6.3
Le bus s'arrêta au final dans une rue d'un village et on m'indiqua qu'il s'agissait du terminus. Il n'y avait pas grand chose mais je pus enfourcher un taxi moto qui m'amena faire la tournér des guesthouses en centre ville. On en fit 3 mais a chaque fois, les prix étaient trop élevés, aux alentours de 30$ la chambre, ou les chambres simples complètes. Alors que je me dirigeais sur une nouvelle guesthouse en désespoir de cause avec mon pauvre taxi dont la course m'avait couté seulement 1$, je croisa 2 grands blonds qui marchaient a pied au bord de la route et qui me firent de grands signes de la main. Ils cherchaient en fait d'autres touristes pour compléter un bateau qu'ils voulaient privatiser afin de faire une croisière a la journée sur l'une des iles avoisinantes. Vu les galères que j'avais essuyées sur Myuizk, je sautai sur l'occasion et me joins a eux. Ils me trouvèrent une chambre dans une guesthouse a 8$/nuit et on dina ensemble. Les 2 étaient allemands, le premier Tim, habitait a Bangkok et venait ici de temps en temps passer quelques semaines, l'autre, André, habitait carrément ici et était en train de monter un projet de resort sur une plage déserte perdue dans la péninsule de Dawei. Ils me donnèrent quelques tuyaux pour me balader et me conseillèrent, plutôt que d'aller sur les plages les plus proches de Dawei, de louer une moto et de me balader le long de la péninsule.
Les seules explications que j'avais retenues étaient de prendre a gauche après le pont qui enjambait le fleuve et qu'il y avait près de 3h de route si je voulais aller jusqu'au bout de la péninsule. Mon intention n'était pas d'aller aussi loin mais de m'arrêter sur une des plages paradisiaques qu'ils m'avaient annoncées sur la route. Je fus surpris, après avoir pris a gauche au pont de me retrouver a l'intérieur des terres et de m'éloigner de plus en plus de la cote sans jamais voir la mer. Je roulai une bonne heure en me disant qu'il y aurait bien un embranchement et surtout je me demandais comment j'allais pouvoir demander mon chemin, la seule indication que je pouvais donner étant le mot "peninsula" et la plupart des habitants ne parlaient pas un seul mot d'anglais. Je m'arrêta dans une bicoque au bord de la route pour faire le plein et j'eus la chance de tomber sur une mère de famille qui parlait un anglais tout a fait potable. Elle m'expliqua que je devais rouler encore une bonne heure et demi pour rejoindre le bout de la péninsule et arriver sur la plus belle des plages. Elle me donna un bout de papier avec le nom de la plage écrit en birman, les birmans possédant leur propre alphabet. Avec ce précieux papier, je réussis a demander ma route aux différents passant que je croisais. Il y avait beaucoup de travaux de réfection de la chaussée et je dus prendre a de nombreuses reprises des chemins en terre tout défoncés en guise de déviation. A un moment, la route tourna sur la droite et je longea enfin la mer. Il s'agissait d'une mangrove de toute beauté avec une eau bien claire, un vrai ravissement pour les yeux. Je passa quelques villages de pêcheurs très pittoresques puis au bout d'une bonne demi heure de route, alors que je longeais une interminable plage de sable blanc, je me décida a faire un stop et me rendis au milieu de cette plage. C'était une anse en arc de cercle bordée par 2 collines. Il y avait des cocotiers de toute part, une petite cahute en bambou que je devinais au loin et sinon rien. Rien d'autre que du sable fin et la mer qui se balançait sur le flot de légères vagues. Je ne me fis pas prier et je me mis a l'eau sans trainer. Elle était quasi a 30°, un régal.
Je me pointa a la bicoque qui se révéla être un petit resort avec quelques bungalow en bambou posés en retrait de la plage et y cassa la croute. Je fis la rencontre d'un groupe de jeunes locaux, un peu éméchés, qui me proposèrent de boire de la bière whisky avec eux. Alors que je leurs demandais ce qu'il y avait de l'autre cote d'une des 2 collines qui bordaient la plage. L'un des jeunes me fit signe de le suivre et il amena son scooter jusqu'au rivage. On fit la traversée a 2 sur son scoot et l'aller retour sur cette longue plage qui devait bien faire 3 kms de long. Il s'arrêta sur la 2eme extrémité et se gara a fleur d'eau. On se balada quelques minutes sur les rochers quand il s'aperçut que sa moto avait été pris par une vague et se retrouvait par terre dans l'eau! Plus de peur que de dégât, on put repartir et il me ramena a mon point de départ sans heurt.
Alors que j'allais partir pour poursuivre ma route jusqu'au bout de la péninsule où on m'avait indiqué la présence d'une jolie pagode, un bus rempli de touristes locaux s'arrêta là. Ca me cassa un peu mon délire! Quelques kms plus loin, j'arrivais a cette pagode qui était perchée sur le haut d'une corniche en surplomb de la mer d'Andaman. Assez touriste bien que je ne vis quasi aucun blanc ici a l'exception d'un couple de baroudeurs français qui avaient aussi rencontré André et qui lui avaient acheté une carte de la région avec des indications sur les plages a visiter. Ils m'en conseillèrent 2 et je pris la route pour essayer de les dénicher. Il faut dire qu'il fallait les mériter pour les voir ces plages sur la péninsule. J'ai du prendre de minuscules pistes de terre et rouler pendant bien 3/4h pour commencer a revoir la mer.
J'ai atteint un petit village de pecheur perdu a la fin d'une piste au fond d'une jungle super dense. Il y avait une magnifique plage de sable en arc de cercle et je l'ai simplement traversé a moto avant de me garer a même le sable et m'y baigner, peinard, seul dans ce bout du monde.
J'ai repris la route principale et de nouveau bifurqué sur une piste pour rejoindre le village de Whae Ma Kay mais après une heure de dure piste qui ne faisait que monter et descendre, j'ai traversé quelques hameaux de paysans puis suis arrivé au bout de la piste sans trouver ce que je cherchais. On m'avait parlé d'une mangrove a traverser a pied pour arriver sur une plage isolée. J'y suis finalement parvenu a l'aide d'un jeune local qui me montra le chemin. J'eu tout juste le temps de me baigner une nouvelle fois qu'il fallait déjà que je file avant que le soleil ne se couche mais encore une très très belle expérience.
C'était sur que j'allais avoir du trajet de nuit mais je voulais le diminuer au minimum et au final, j'ai bien fait car je me suis aperçu en roulant que je n'avais plus de lumière. J'ai essayé de mettre mes warnings pour que les voitures en face puissent au moins me voir mais après a peine 2' de ride, plus de warning et bientôt plus de clignotant du tout...la batterie était complètement a plat...même plus assez de patate pour klaxonner. Encore heureux que j'avais pris ma frontale avec moi qui, a défaut de m'éclairer, me signalait aux véhicules d'en face. Il faisait tout de même trop noir pour conduire en dehors des villages et j'ai du a plusieurs reprises attendre qu'un véhicule ne passe pour le suivre a la trace. J'ai conduit près d'une heure et demi dans le noir complet avant de rentrer sur Dawei. Pas marrant du tout!
J'ai vraiment été surpris par la beauté des paysages que j'ai eu l'occasion de voir et le coté encore intact des lieux rajoutait du charme a la péninsule pour sur. Il est clair qu'avec la nouvelle route goudronnée qu'ils sont en train de mettre en place le long de la péninsule, le paysage risque d'être irrémédiablement modifié. Probablement un des plus bel endroit que j'ai eu l'occasion de voir depuis que je voyage...et des plus authentiques.
lien vers la vidéo Dawei & sa péninsule 6.1
Le lendemain, je partais faire la croisière avec André, Tim et une poignée d'autres baroudeurs blancs présents ici a Dawei. Le bateau qu'il avait eu tant de mal a dégoter était un tout simple bateau de pêcheurs, ultra bruyant et extrêmement lent...mais c'était quasi la première excursion qui se déroulait dans ces lieux!
On mis bien 2h avant de rejoindre la première petite ile au large des cotes. On se mit a l'eau pour un peu de snorkeling et je découvris un super spot, avec certes beaucoup de courant, mais d'une eau super claire et dont le fond était une énorme roche quasi blanche qui donnait une luminosité assez exceptionnelle sous l'eau. On ne s'est pas privé pour se faire quelques belles séquences de free diving.
On est allé accoster sur une plage d'une autre ile recouverte de foret primaire pour le déjeuner. Il y avait seulement quelques maisons de pêcheurs plantées sur la plage et le lagon était de toute beauté. Un vrai ravissement pour les yeux. Et pour ne rien gâcher, les quelques locaux qui étaient là, et plus particulièrement les enfants, étaient super ouverts, souriants et plein de gaité et de bonne humeur.
On se fit une dernière étape de l'autre cote de cette ile sur une plage réservée a la ponte des tortues de mer. Pas de tortue en vue mais un gros varan qui attendait là et qui a mon avis devait bien se gaver des oeufs pondus ici. Je profitais de l'arrêt pour une nouvelle séance de snorkelling où cette fois les poissons étaient plus présents.
On prit le chemin du retour vers 17h mis il y avait plus de 3,5h de trajet pour le retour. Apres le coucher de soleil, je me suis essayé a une nouvelle discipline: j'ai demandé au capitaine d'arrêter le bateau et me suis mis a l'eau dans le grand large pour une petite séance de free diving de nuit. Je n'ai fait qu'une descente mais ai eu vraiment des sensations inattendues. On était au milieu de la mer, rien autour, l'eau était claire mais on ne pouvait deviner le fond a cause de la profondeur du site, il devait bien y avoir une centaine de mètres au moins. Je débuta la descente, muni seulement d'un masque et donc sans ceinture de poids ni palme. L'eau était suffisamment claire pour que je puisse voir sur les 10 premiers mètres puis ensuite c'était le grand noir complet. Je m'y suis engouffré pendant 5 mètres environ et j'ai eu un coup de flip. J'étais entouré par du noir et j'ai eu peur de me perdre dans cette masse, de ne plus pouvoir retrouver la sortie, le haut du bas, tout était confus. Vu qu'a cette profondeur, la flottabilité est quasi nulle, il est facile de perdre ses repères car la gravité ne vous aide plus a vous orienter. En plus, pas de corde pour savoir où j'étais et pas de palme pour pouvoir remonter vite si jamais j'allais plus profond. Juste imaginez que vous pensez remonter et qu'en fait, vous allez encore plus profond! Je suis donc vite remonté mais j'ai été quand même agréablement surpris par les sensations que j'ai alors ressenti dans ce noir. Je me suis dit qu'a l'occasion, j'essayerai a nouveau d'une manière plus encadrée ce concept de night free dive dans le deep.
lien vers la vidéo Croisière au large de Dawei 6.2
Le lendemain, je repris la même moto que l'avant veille pour me faire quelques nouvelles plages que Tim et André m'avaient conseillé. J'avais un vol pour le Nepal le lendemain et je n'avais pas pu booker un vol domestique le matin pour revenir a Rangoon, l'un étant plein et l'autre ayant été décalé plus tôt le matin. Je m'étais donc rabattu sur le bus de nuit qui partait en début d'après midi pour une arrivée vers 5h du mat a Rangoon. Il ne me restait plus qu'une demi journée a profiter de la péninsule. Je filais sur l'un des plus hauts points du coin, une vraie mission pour y monter a moto tant la route était pourrie et surtout pentue comme jamais. En revanche a l'arrivée, une pagode et surtout une superbe vue sur la région et la baie du coin. J'appréhendais la descente qui est toujours bien plus dangereuse que la montée. J'ai du a plusieurs reprises descendre de la moto et y aller a pied, avec le moteur qui tournait en 1ere pour avoir un max de frein moteur et malgré cela, je suis quand même tombé une fois tellement la pente était importante. Je suis arrivé sur la baie qui avait une forme toute particulière. Il y avait une bande de sable assez étroite sur près de 500m qui reliait la cote a une petite ile. Et cette bande de sable était recouverte de maisons en bois de pêcheurs. Je n'avais jamais vu ça. Tout simplement magique. Je me suis baladé dans ce petit village a petite vitesse a moto et ai vu les habitants séchés le poisson au soleil.
Il ne me restait que 2h avant le départ de mon bus et j'étais sur le chemin du retour sur la route principale quand j'ai vu une petite bifurcation. Je me suis dit plutôt que d'arriver trop en avance a la station de bus, autant profiter encore un peu de la région et aller explorer un peu plus. Mal m'en a pris puisqu'après 1/2h de ride dans la jungle sur une piste assez accidentée, j'ai crevé! Rien a l'horizon autour de moi et il me restait a peine 1h pr rejoindre la station de bus. J'ai donc fait demi tour et suis retourné tant bien que mal sur la route principale. J'ai eu la chance de trouver très vite un mécano qui me changea la chambre a air en a peine 5'. Tout juste le temps de repartir et je montais dans mon bus de nuit qui m'emmenait sur Rangoon où je quittais le pays en direction du Nepal, ma prochaine étape...
J'ai été totalement conquis par la Birmanie, la gentillesse (gratuite) et spontanée de ces habitants, et la beauté de ses sites touristiques mais aussi des coins moins en vue qui ont tant de magies a vous faire découvrir. J'espère y retourner, au moins pour voir le projet d'André sorti de terre, son resort sur sa plage de sable blanc semblait juste être un petit bout de paradis.
lien vers la vidéo Remote beach Dawei 6.3
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