Sarajevo:
J'ai booké une place dans un mini bus privé très tôt ce matin a 5h15 du matin pour rejoindre la Bosnie-Herzegovine et sa capitale Sarajevo. Le trajet se fait avec les transports publiques en 7/8h mais là, avec le conducteur que l'on avait, on a fait le trajet en a peine 6h. On sent tout de suite une différence quand on passe de la Serbie a la Bosnie, pourtant il n'y a guère qu'une rivière a traverser, mais les paysages ne sont plus de longues plaines interminables mais des vallons entourés de montagnes verdoyantes.
J'ai booké une place dans un mini bus privé très tôt ce matin a 5h15 du matin pour rejoindre la Bosnie-Herzegovine et sa capitale Sarajevo. Le trajet se fait avec les transports publiques en 7/8h mais là, avec le conducteur que l'on avait, on a fait le trajet en a peine 6h. On sent tout de suite une différence quand on passe de la Serbie a la Bosnie, pourtant il n'y a guère qu'une rivière a traverser, mais les paysages ne sont plus de longues plaines interminables mais des vallons entourés de montagnes verdoyantes.
Je suis allé faire mon check in au "Travelling hostel", une auberge bien sympathique où le personnel a été super chaleureux avec moi pendant tout mon séjour. Je suis dans un dortoir avec un groupe de très jeunes australiens au long court: il y en a même un qui a pris sa planche de skate board! J'ai voulu aller faire le free walking tour de l'apres midi mais après a peine 5', j'ai préféré rebrousser chemin et rentrer a l'auberge au vu de la qualité du guide. J'ai diné a l'auberge avec tout ce joyeux petit groupe autour de bureks, sorte de kebab bosniak avec des petites saucisses servies dans une pita et bourrée d'oignons. Je suis sorti le soir avec Zach, un américain de 37ans ancien officier de police qui aimerait se reconvertir dans le fitness "nature" (ie: sans salle de muscu ni appareil ni produits bizarres!). Je lui ai tout de suite parle de la méthode de George Hébert que m'avait décrit André le grand père d'Elsa et dont le pere avait fortement aidé au développement de ses techniques en France. Espérons qu'il arrive a lancer son concept outre atlantique! On a rencontré un groupe de jeunes bosniaques qui nous ont emmené dans un club a la musique locale, un espèce de mix entre de la musique turc et grecque. Faut s'y habituer mais plutôt sympa a danser. En revanche, les garçons locaux sont plutôt chercheurs d'embrouille. Il s'agissait d'une soirée open bar (ie: boissons alcoolisées a volonté) et lorsqu'un des australiens de l'auberge a malencontreusement fait tomber le verre d'un des locaux, ce dernier lui a demandé de lui payer 20€. L'australien a bien sur refusé et le ton est monté. 3 vigiles sont arrivés et ont sorti le pauvre australien sans même chercher a comprendre et sans le ménager. Il a fini avec des écorchures aux mains et a du se sauver en courant dans la rue pour ne pas être plus abimé! De retour a l'auberge, le réceptionniste m'a explique qu'il y avait assez souvent des bosniaques d'origine serbe qui venaient dans ce club et se prenaient un peu pour des gangsters, genre mafia russe et qu'il s'etait lui aussi embrouillé avec eux une fois lors d'une fête d'anniversaire dans ce même club et qu'il n'y retournerait plus. Vaut mieux être prévenu!
Le lendemain, je suis parti sur un tour complet de Sarajevo et de ses environs organisée par notre auberge. On était 7 plus le guide. Aux 1ers abords, je me suis demandé si le guide n'était pas saoul. Le tour était prévu a 10am et 15' avant notre réceptionniste nous dit que le tour est annulé pour une raison obscure, puis finalement nous dit qu'il est maintenu puis 5' après, de nouveau annulé et enfin maintenu! Le guide nous a fait monter dans son mini van et il n'avait pas un discours très cohérent. Il nous a expliqué qu'il était censé recevoir un médicament pour son fils épileptique qui n'existait pas en Bosnie et qui devait arriver par bus la veille en provenance de Suisse mais que le coli n'était pas arrivé et qu'il avait voulu annuler ce tour pour s'occuper de ce problème avant que finalement on ne le prévienne a la dernière minute que le médicament arrivait aujourd'hui.
On a traversé la ville et avons pu constater le contraste entre les quelques buildings neufs et ceux beaucoup plus nombreux qui avaient encore des traces de la guerre de 1993-1995 qui a eu lieu ici. La ville de Sarajevo a été assiégée par l'armée serbe pendant 3ans sans qu'elle ne puisse vraiment pénétrer a l'intérieur mais les chars et l'artillerie serbes, positionnés sur les hauteurs tout autour de la ville l'ont violemment bombardé pendant tout ce temps et de nombreux exactions ont ete commises. Seul le décret de Dayton a pu mettre une fin au conflit armé et a eu pour conséquence le retrait de l'armée serbe ainsi que la constitution d'une nouvelle république fédérale composée de 2 entités politiques distinctes: la fédération de Bosnie-Herzégovine qui couvre 51% du territoire et est composée de Bosniaques et de Croates et la fédération serbe de Bosnie. Les tensions sont encore très vives entre les 2 clans et les accords de Dayton, bien qu'ils ont eu le mérite d'arrêter la guerre, n'ont pas vraiment résolu les problèmes de fond. Notre guide nous a dit regretter l'époque de la Yougoslavie où Tito dirigeait d'une main de fer. Il a expliqué que le communisme yougoslave n'avait rien a voir avec celui des russes ou des chinois et qu'il s'apparentait plus a un socialisme "totalitaire". Totalitaire dans le sens où les partisans de politiques nationalistes étaient tous et très vite emmenés en prison pour des travaux forcés et que c'est comme cela que Tito a pu tenir autant de nationalités différentes sous une même bannière. Pour rappel, l'ex-Yougoslavie était composée de la Slovénie, la Croatie, la Serbie, la Bosnie, le Montenegro, la Macédoine et le Kosovo. A l'époque de Tito, tout le monde avait une voiture, mangeait a sa faim, avait un travail et pouvait voyager sans aucune restriction...selon notre guide bien sur. Depuis sa mort, les nationalistes sont peu a peu réapparus et la Yougoslavie a volé en éclat.
Pour en revenir a la Bosnie et plus précisément a Sarajevo, il faut savoir que la Bosnie est un pays multi culturelle et de mélange qui est composé de bosniaques (48%), de serbes (37% ) et de croates (15%). De plus, il y a un mix de religion qui m'a clairement rappelé Jerusalem ou Istanbul. On peut voir des églises catholiques et orthodoxes un peu partout mais principalement des mosquées vu que la Bosnie est a 80% musulmane depuis que les ottomans sont venus ici pendant un demi millénaire.
On a d'abord flâné le long d'un parc qui etait transpercé de toute part par un imposant ruisseau puis on est allé voir le "tunnel de la vie": c'est un tunnel qui a été construit lors du siège par les habitants de Sarajevo afin de pouvoir alimenter la ville en nourritures et munition. On est ensuite monté sur les hauteurs, aux abords de Sarajevo pour voir les vestiges de la piste de bobsleigh qui avait pourtant été construite il n'y a pas si longtemps que ça: pour les jeux olympiques d'hiver 1984. Un peu plus loin, dans un bâtiment en ruine, on a pu admirer la plus belle vue de Sarajevo a partir d'un des terrasses ouvertes a coup de tirs de char! Un petit tour dans le cimetière juif du coin puis nous traversé le fameux pont où le prince Ferdinand a été assassiné, démarrant le début de la 1ere guerre mondiale. Un petit tour dans le vieux marché turc et la vieille ville et j'en avais fini avec Sarajevo.
Je suis parti le lendemain dans le train touristique pour la ville de Mostar.
lien vers la video Sarajevo
Mostar:
De nouveau partie de bonheur, je suis monté dans le train de montagne en direction de Mostar. Le trajet était a couper le souffle: il a duré 2h20 et j'avais prévu d'y dormir mais au contraire, je n'ai quasi pas pu m'asseoir tellement le paysage était beau. On a traversé le canyon de la Neretva, peuplé de montagnes dont certaines avaient encore les pics enneigés. Il y avait presque autant de tunnels que de montagnes et a des qu'on sortait d'un tunnel, on avait le droit a un nouveau spectacle et un décor a chaque fois plus étonnant et merveilleux que le précédent. Le train a pendant une bonne partie du trajet longé une rivière au magnifique vert émeraude. On était toujours a flan de montagne et on pouvait jouir de toute la majesté des falaises qui nous surplombaient.
Arrivé a la gare de train de Mostar, j'ai été accueilli par Miran, le proprio de l'auberge de jeunesse où j'allais résider pour la nuit. Il était venu spécialement pour moi afin que je ne rate pas le tour qu'il organisait quotidiennement a 10h. Il m'a offert le petit dej a l'auberge qui s'est petit a petit peuplé de tous les routards qui y résidaient. On s'est vite retrouvé a l'étroit au vu de la petitesse de la cuisine et du fait qu'il y avait un va et vient entre ceux qui faisaient leur check out et ceux, comme moi, qui venaient d'arriver mais quelle ambiance!
On était 4 a participer au tour de Miran: Dani 1 australien un peu fou fou venant de faire 5 mois de trip entre l'Asie du Sud Est et les Balkans, Heather une canadienne habitant a Londres et voyageant pour une dizaine de jours dans le coin et Luke, un neo-zélandais qui était parti immigré en Italie dans une petite ville aux abords de Venise et qui était là pour 2 mois. Miran est un bosniaque très chaleureux et bordélique au possible mais qui a le cour sur la main. Il a vécu le terrible conflit contre les serbes et les croates qui a eu lieu dans la région et a ete démineur après la guerre. Les tensions sont encore vives dans la ville de Mostar qui a été le theatre de bien tristes événements. Lors de la guerre de 92/95, les serbes ont été tout proches d'envahir la ville de Mostar et un des généraux de l'armée serbe a meme fait détruire le pont de la ville: la fierté des habitants du coin. Quand les bosniaques, avec l'aide de l'armée croate ont commencé a prendre le dessus sur l'armée serbe et a les repousser loin dans les montagnes, ils ont eu la mauvaise surprise de voir leurs alliés croates se retourner contre eux et les attaquer dans le dos. Ils se sont retrouvés pris entre 2 feux: les serbes d'un cote et les croates de l'autre. Il a fallu l'intervention des américains pour que le massacre cesse et que la ville de Mostar soit sauvé. A priori le plan des Serbes et des Croates étaient de se partager la ville en 2 de chaque partie du pont, d'où l'intérêt de détruire le fameux pont et surtout tout symbole pouvant rappeler l'appartenance de la ville aux bosniaques. Aujourd'hui il y a comme une ligne de démarcation entre les territoires habités par les croates et ceux habités par les Bosniaques. Il y a 3 mois, une statue commémorant la fin de la guerre et la gloire de l'armée bosniaque a été placée a la frontière entre les 2 territoires et a ete détruite la veille de mon passage, a priori par des nationalistes croate selon Miran. Ce dernier nous a raconté qu'un important procès venait tout juste de prendre fin et que la majorité des anciens généraux des armées serbes et croates avaient été condamnés en cumulé a 120ans de prisons pour les actes de barbaries et de génocides qu'ils avaient commis ici. On pouvait sentir que Miran était un actif partisan de la Bosnie libre et qu'il était membre d'une faction politique bosniaque. Il nous a tout d'abord emmené sur un lieux de pèlerinage connu dans le village de Medugorje. Ici en 1981, 6 enfants auraient eu une apparition de la vierge Marie et depuis des milliers de pratiquants viennent en ce lieux prier.
On est ensuite allé se baigner dans les somptueuses chutes d'eau de Kravica. L'eau n'était qu'a 12°c mais le spectacle était tellement beau qu'il n'a pas fallu longtemps pour me décider de m'y jeter a l'eau.
On a ensuite pris la direction du village médiéval de Pocitelj qui est entourée d'une magnifique forteresse. On a pris une collation chez une vieille dame qui a survécu a la guerre malgré les nombreux exactions des voisins croates habitant juste derrière la forteresse. La vue de cette dernière était tout simplement magique: on avait la rivière Nera qui serpentait en contrebas de la forteresse et les montagnes autour qui formaient un canyon. Miran nous a raconté que pendant la guerre, l'armée bosniaque avait du se battre dans ce canyon avec des chars serbes plantés sur les hauteurs des montagnes d'un des versants du canyon et des chars croates de l'autre versant!
On a continué la route et traversé un lieu saint musulman logé dans une vieille maison en bas d'une enorme falaise où s'écoulait un puissant cour d'eau.
Puis on a terminé par une visite d'un champ de bataille, sur les hauteurs des montagnes, là où l'armée bosniaque a repoussé l'armée serbe et où la ligne de démarcation entre la fédération serbe de Bosnie et la fédération bosniaque a ete arrêtée lors des accords de Dayton. Rien d'extraordinaire mais avec le discours passionné de Miran, la plaine prenait vie et on s'y croyait vraiment. On est allé dans les anciens bookers serbes pris par les bosniaques et une forteresse montée a la hâte par les serbes pour défendre les hauteurs mais prises par les bosniaques avant la fin du conflit.
On est rentré tard le soir vers 21h et après avoir constitué un nouveau groupe avec les gens de l'hostels, on est allé diner dans la vieille ville pour y voir notamment le fameux pont, reconstruit en 2004. J'avais prévu d'y sauter car il s'agit d'une des activités des plus courues ici mais Miran m'en a dissuadé après m'avoir raconté que seulement l'année dernière, 4 touristes y avaient trouvé la mort après avoir sauté. Le saut ne fait "que" 22m de haut mais Miran m'a expliqué que les vents qui y soufflent sont forts et irréguliers ce qui rend compliqué une chute bien droite et que les courants de la rivière sous le pont etaient très forts. La dernière fois qu'un touriste y a perdu la vie, les autorités n'ont retrouvé le corps qu'après 2 mois a plusieurs dizaines de km de là. C'était suffisant pour calmer mes ardeurs et ma témérité.
Le soir, au retour du resto, on s'est fait méchamment saucé par un violent orage qui a coupé court a tout envie de sortie et on est resté dans notre vaste dortoir où y régnait une bonne ambiance de routard.
Le lendemain, je filais déjà pour une nouvelle destination: le Montenegro!
J'ai vraiment été fasciné par la Bosnie et je ne m'attendais pas a un pays aussi beau...un voyage que je recommande chaudement pour ses merveilleux paysages, ses lieux chargés d'histoires et ses habitants si attachants, surtout aujourd'hui où le touriste s'y fait encore rare.
lien vers la video Sarajevo
Mostar:
De nouveau partie de bonheur, je suis monté dans le train de montagne en direction de Mostar. Le trajet était a couper le souffle: il a duré 2h20 et j'avais prévu d'y dormir mais au contraire, je n'ai quasi pas pu m'asseoir tellement le paysage était beau. On a traversé le canyon de la Neretva, peuplé de montagnes dont certaines avaient encore les pics enneigés. Il y avait presque autant de tunnels que de montagnes et a des qu'on sortait d'un tunnel, on avait le droit a un nouveau spectacle et un décor a chaque fois plus étonnant et merveilleux que le précédent. Le train a pendant une bonne partie du trajet longé une rivière au magnifique vert émeraude. On était toujours a flan de montagne et on pouvait jouir de toute la majesté des falaises qui nous surplombaient.
Arrivé a la gare de train de Mostar, j'ai été accueilli par Miran, le proprio de l'auberge de jeunesse où j'allais résider pour la nuit. Il était venu spécialement pour moi afin que je ne rate pas le tour qu'il organisait quotidiennement a 10h. Il m'a offert le petit dej a l'auberge qui s'est petit a petit peuplé de tous les routards qui y résidaient. On s'est vite retrouvé a l'étroit au vu de la petitesse de la cuisine et du fait qu'il y avait un va et vient entre ceux qui faisaient leur check out et ceux, comme moi, qui venaient d'arriver mais quelle ambiance!
On était 4 a participer au tour de Miran: Dani 1 australien un peu fou fou venant de faire 5 mois de trip entre l'Asie du Sud Est et les Balkans, Heather une canadienne habitant a Londres et voyageant pour une dizaine de jours dans le coin et Luke, un neo-zélandais qui était parti immigré en Italie dans une petite ville aux abords de Venise et qui était là pour 2 mois. Miran est un bosniaque très chaleureux et bordélique au possible mais qui a le cour sur la main. Il a vécu le terrible conflit contre les serbes et les croates qui a eu lieu dans la région et a ete démineur après la guerre. Les tensions sont encore vives dans la ville de Mostar qui a été le theatre de bien tristes événements. Lors de la guerre de 92/95, les serbes ont été tout proches d'envahir la ville de Mostar et un des généraux de l'armée serbe a meme fait détruire le pont de la ville: la fierté des habitants du coin. Quand les bosniaques, avec l'aide de l'armée croate ont commencé a prendre le dessus sur l'armée serbe et a les repousser loin dans les montagnes, ils ont eu la mauvaise surprise de voir leurs alliés croates se retourner contre eux et les attaquer dans le dos. Ils se sont retrouvés pris entre 2 feux: les serbes d'un cote et les croates de l'autre. Il a fallu l'intervention des américains pour que le massacre cesse et que la ville de Mostar soit sauvé. A priori le plan des Serbes et des Croates étaient de se partager la ville en 2 de chaque partie du pont, d'où l'intérêt de détruire le fameux pont et surtout tout symbole pouvant rappeler l'appartenance de la ville aux bosniaques. Aujourd'hui il y a comme une ligne de démarcation entre les territoires habités par les croates et ceux habités par les Bosniaques. Il y a 3 mois, une statue commémorant la fin de la guerre et la gloire de l'armée bosniaque a été placée a la frontière entre les 2 territoires et a ete détruite la veille de mon passage, a priori par des nationalistes croate selon Miran. Ce dernier nous a raconté qu'un important procès venait tout juste de prendre fin et que la majorité des anciens généraux des armées serbes et croates avaient été condamnés en cumulé a 120ans de prisons pour les actes de barbaries et de génocides qu'ils avaient commis ici. On pouvait sentir que Miran était un actif partisan de la Bosnie libre et qu'il était membre d'une faction politique bosniaque. Il nous a tout d'abord emmené sur un lieux de pèlerinage connu dans le village de Medugorje. Ici en 1981, 6 enfants auraient eu une apparition de la vierge Marie et depuis des milliers de pratiquants viennent en ce lieux prier.
On est ensuite allé se baigner dans les somptueuses chutes d'eau de Kravica. L'eau n'était qu'a 12°c mais le spectacle était tellement beau qu'il n'a pas fallu longtemps pour me décider de m'y jeter a l'eau.
On a ensuite pris la direction du village médiéval de Pocitelj qui est entourée d'une magnifique forteresse. On a pris une collation chez une vieille dame qui a survécu a la guerre malgré les nombreux exactions des voisins croates habitant juste derrière la forteresse. La vue de cette dernière était tout simplement magique: on avait la rivière Nera qui serpentait en contrebas de la forteresse et les montagnes autour qui formaient un canyon. Miran nous a raconté que pendant la guerre, l'armée bosniaque avait du se battre dans ce canyon avec des chars serbes plantés sur les hauteurs des montagnes d'un des versants du canyon et des chars croates de l'autre versant!
On a continué la route et traversé un lieu saint musulman logé dans une vieille maison en bas d'une enorme falaise où s'écoulait un puissant cour d'eau.
Puis on a terminé par une visite d'un champ de bataille, sur les hauteurs des montagnes, là où l'armée bosniaque a repoussé l'armée serbe et où la ligne de démarcation entre la fédération serbe de Bosnie et la fédération bosniaque a ete arrêtée lors des accords de Dayton. Rien d'extraordinaire mais avec le discours passionné de Miran, la plaine prenait vie et on s'y croyait vraiment. On est allé dans les anciens bookers serbes pris par les bosniaques et une forteresse montée a la hâte par les serbes pour défendre les hauteurs mais prises par les bosniaques avant la fin du conflit.
On est rentré tard le soir vers 21h et après avoir constitué un nouveau groupe avec les gens de l'hostels, on est allé diner dans la vieille ville pour y voir notamment le fameux pont, reconstruit en 2004. J'avais prévu d'y sauter car il s'agit d'une des activités des plus courues ici mais Miran m'en a dissuadé après m'avoir raconté que seulement l'année dernière, 4 touristes y avaient trouvé la mort après avoir sauté. Le saut ne fait "que" 22m de haut mais Miran m'a expliqué que les vents qui y soufflent sont forts et irréguliers ce qui rend compliqué une chute bien droite et que les courants de la rivière sous le pont etaient très forts. La dernière fois qu'un touriste y a perdu la vie, les autorités n'ont retrouvé le corps qu'après 2 mois a plusieurs dizaines de km de là. C'était suffisant pour calmer mes ardeurs et ma témérité.
Le soir, au retour du resto, on s'est fait méchamment saucé par un violent orage qui a coupé court a tout envie de sortie et on est resté dans notre vaste dortoir où y régnait une bonne ambiance de routard.
Le lendemain, je filais déjà pour une nouvelle destination: le Montenegro!
J'ai vraiment été fasciné par la Bosnie et je ne m'attendais pas a un pays aussi beau...un voyage que je recommande chaudement pour ses merveilleux paysages, ses lieux chargés d'histoires et ses habitants si attachants, surtout aujourd'hui où le touriste s'y fait encore rare.
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