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mercredi 7 juin 2017

201705 Camino del Norte Part 1 Pays Basque Espagnol Section 1: Region de Guipuscoa


Déposés juste après la frontière par notre bienfaiteur d'Espelette, le temps s'est calmé et après avoir checké a l'auberge, on a fait un bref tour de la ville d'Irun. Rien de spécial a signaler dans cette ville espagnole de taille moyenne si ce n'est un petit spectacle de danses espagnoles surlequel on est tombé par hasard a la place principale de la ville. 

On a tout de suite vu le contraste entre la France et l'Espagne, dans notre première auberge en mode donativo à Irun. Nous étions déjà 3 chambres pleines de 8 avec des lits superposés bien pourris. Il n'y avait qu'une seule cuisine avec 4 chaises et 2 sdb (douche et wc ensemble), pas de couvertures et des draps si fins que l'on aurait dit du papier mâché. Les pèlerins aussi étaient différents. Beaucoup plus international que la voie du Puy, avec Eric, nous étions les seuls français et seulement trois femmes. Le petit déjeuner, inclus, servi dés 7h et à 8h tout le monde dehors.
Cela aura au moins eu comme point positif de voir le lever du soleil sur les Pyrénées et de gros nuages noirs sur la cote française. Le temps était gris et frais mais cela ne nous a pas empêché de rejoindre le chemin des crêtes et de jouir du magnifique panorama sur la mer, la montagne et la baie d'Hendaye. Ce fut le jour avec le plus de dénivelé positif de tout le séjour, avec plus de 750m sur 29kms. 
Après une pluie fine au sommet puis une belle descente sous le soleil nous avons atteint le petit port de Pasaia où se déroulait en ce jour du 1er mai une course d'aviron basque: impressionnant que ce soit chez les filles ou les garçons. 
Le port était de toute beauté et avait gardé toute son authenticité. On a prit un petit bac pour faire la traversée du chenal et passer côté San Sebastian. Le chemin remontait ensuite dans la montagne que l'on a du contourner en passant par de magnifiques paysages cotiers sur 8kms avant d'atteindre la ville. 
A la fin d'une des nombreuses montées, nous nous sommes arretés dans ce que nous avons pris pour un bar avec un joli jardin. Je me souviens ue c'est un joli dessin d'un pelerin avec un coucher de soleil en fond qui m'a tout d'abord attiré l'oeil à l'entrée. On a été accueilli par un couple plutôt avenant et avons commandé 2 orangeades. La femme a alors disparu en cuisine et le monsieur plus agé est venu nous tenir compagnie. Il a commencé à nous dire que cet établissement était un donativo et que nous pouvions dormir là si on le souhaitait. Il continua en nous expliquant qu'ils vivaient ici dans un groupe d'une vingtaine de personnes et qu'ils partageaient tout a l'intérieur d'une communauté appelée les "12 tribus" et que tout ce petit monde vivait fraternellement ensemble. De mon côté, j'ai trouvé le tableau plutôt sympathique et j'aurais pu accepter la proposition si maman ne se méfia pas. Elle avait senti un loup et prétexta que l'on devait retrouver Eric a San Sebastian pour nous éclipser.
C'est seulement par la suite que nous avons appris qu'il s'agissait en fait d'une secte de très mauvaise réputation et qui avait d'ailleurs été poursuivie par la justice en France pour maltraitance sur enfants. Il y avait même un reportage tv qui avait montré comment cette secte se plaçait sur le camino pour détourner les pèlerins un peu en faiblesse et les dépouiller de tous leurs biens, sous prétexte de partage communautaire. Quand j'ai appris ca, j'étais furax car j'aurais pu me laisser embobiner facilement!
Vu le nombre de pèlerins rencontré a Irun et l'éloignement de l'auberge municipale du centre ville, nous avons préféré résider dans le vieux San Sébastian dans une auberge de jeunesse: une première pour maman! La ville de San Sebastian est un vrai petit bijou avec 2 sublimes plages en arc de cercle séparées par une montagne sur laquelle est placée un château avec en son sommet une énorme statue de la Vierge Marie. 



Le mardi nous avons quitté la ville sous la pluie qui s'intensifia jusqu'en début d'après midi où enfin le soleil réapparu pour nous sécher et nous réchauffer. Pas marrant cette 1ere partie de la journée mais ca fait partie du quotidien du pelerin et on ne peut pas non plus prendre le bus a la 1ere difficulté rencontrée, bien que l'idée nous ait traversés l'esprit! Il faut dire qu'entre mon manteau, plus vraiment imperméable, le pantalon de pluie de maman sur moi un peu serrax et la cape de Mamoune quasi plus mouillée a l'interieur qu'a l'extérieur, on n'était pas super bien équipés pour affronter de telles conditions climatiques.
L'éclaircie de l'après midi nous a permit de pousser plus loin et après la ville d'Orio, assez polluée par cette satanée autoroute assez proche qui longe la côte, on a traversé la ville balnéaire de Zarautz, où la plage était présente mais sans réel charme. On a ensuite suivi le bord de mer pour arriver au mignon village de Getaria et on a encore poussé un peu plus pour atteindre la ville de Zumaya après 35kms de marche. On s'est posé dans un monastère transformé en auberge pour pelerins et nous y avons retrouvé une nouvelle fois Éric et une bonne partie des pèlerins du jour dont un couple originaire de Colombie qui avait pris le même départ à Irun. Le monsieur avait déjà une grosse ampoule sous la plante du pied et ca ne sentait pas bon pour lui pour la suite. 
De Zumaya, le chemin repartait dans les terres a travers les montagnes pour rejoindre la mer a Deba où nous avons pris notre déjeuner dans un bar a tapas. Nouvelle montée dans les montagnes pour se perdre dans la verdure des terres basques où les espagnols exploitent de nombreuses essences: pins, chênes, eucalyptus ... 
Enfin nous sommes arrivés bons derniers à Markina-Xemen vers 20h passée après 39kms de marche dans un couvent transformé en énorme auberge où ils avaient alignés des lits superposés dans les couloirs. On se serait cru dans un camp de réfugiés, surtout que l'on devait être une bonne cinquantaine de pèlerins.
Mercredi nous avons quitté tôt le gîte pour cheminer encore sur les sentiers de montagne. Il y avait beaucoup de coupes et de replantation d'arbres. Ca avait l'air de pas mal deforester dans la région! 
On en terminait là pour cette sous région du pays basque qu'est Guipuscoa avant de rejoindre la suivante: Biscaye.




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