Je n'avais pas forcement prévu de stop ici a la base mais, bien que je n'ai rencontré personne en Ethiopie y étant allée, mon lonely planet m'en avait convaincu. Il y avait un spot très venteux parfait pour la pratique du kite, de belles épaves pour la plongée ainsi qu'un safari pour nager avec les requins baleines que j'avais ratés a maintes reprises lors de mes différents voyages.
J'ai pris une grosse claque dans la tête des la 1ere après midi ici. J'étais le seul touriste dans l'avion. Tous les autres passagers étaient des militaires, des professionnels ou des locaux. Je n'avais pas fait la demande de visa et ils m'ont bloqué une bonne heure et demi a l'aéroport avant de me laisser enfin rentrer, après m'avoir soutiré 90$ pour un visa d'un mois. J'ai fait les 3 hôtels les plus "budget" et pas moyen de trouver une chambre a moins de 30€. Ca m'a changé de l'Ethiopie où les prix étaient plutôt de l'ordre de 4/5€, quand je prenais une chambre au lieu de pose ma tente.
Ici, il y a bien sur la base militaire française dont la présence date de plus de 120ans. Le contingent français est de l'ordre de 5000 personnes, famille inclus. Mais il y a également plein d'autres bases armées ici comme les américains, les italiens, les chinois. Je suis arrivé au centre ville vers 14h un lundi et la ville était comme morte: pas un chat dans les rues et toutes les boutiques fermées. On m'a expliqué que les gens avaient l'habitude de faire la sieste jusqu'a 16h car en été, il faisait trop chaud pour travailler avec des températures allant jusqu'a 50°. Il y avait 2 centres de plongées réputés: le 1er, Dolphins, m'a vite refroidi en me disant qu'ils avaient une prochaine sortie prévue que dans 5 jours car pas assez de client avant! Il y avait le Porte avion français, le Charles de Gaulle, qui arrivait dans 3 jours, avec près de 2000 personnes a son bord. Ils m'ont egalement dit que la session des requins baleines avait pris fin la semaine passée: gloups! Pour le kite , pas mieux. Ils avaient eu une grosse session de 15 jours de vent non stop mais depuis, le vent était tombé et cela allait durer toute la semaine. En plus, les seuls mecs qui louaient du matos, comme pour la plongée d'ailleurs, sont des militaires et ne font ça que pendant leurs perms, soit le we ou dans l'après midi. Il y avait bien un site, la baie de Ghoubbet, où le vent souffle a plus de 30 noeuds sur plus de 300 jours par an. Mais il était situé a 100km de Djibouti city et pas possible de l'atteindre sur une 1/2 journée. La 2eme agence, le lagon bleu, était encore plus chaotique. Elle était annoncée dans le plus bel hotel de Djibouti dans le lonely mais avait finalement déménagé au centre ville puis a l'aéroport. Au final, je ne les ai jamais trouvé mais ai réussi a passer par une agence de voyage pour contacter un militaire qui organisait des sorties en bateau. Par contre, pas d'épave: le mec, qui travaillait dans l'armée de l'air, avait des baptêmes de prévu et donc pas de sites trop profonds ni compliqués.
Bref, je n'ai pas attendu trop longtemps pour me trouver un vol direction Dubai dont le prochain partait dans 2 jours.
Le lendemain, je suis finalement parti a la sortie en bateau pour visiter l'ile Moucha et ai fait une session de free diving...seul! C'est le truc a ne jamais faire normalement car il doit toujours y avoir un binôme pour sécuriser la remontée où l'on peut faire une syncope mais bon, la profondeur n'était que de 23 mètres et ils n'avaient jamais vu d'apneistes avant ici. Ils m'ont filé une bouée pas tout a fait adaptée avec un fil qui s'enroulait sur une poulie en guise de ligne. Ca m'a bien convenu jusqu'au moment, après 1/2h de session, où alors que je nettoyais mon masque empli de buée, j'ai perdu ma go pro des mains qui s'est mise a couler a pique. J'ai fait mon canard pour la recuperer mais ai perdu une palme dans le mouvement. Je n'avais pas 50 solutions: soit je remontais pour récupérer ma palme au risque de ne plus retrouver ma go pro, soit je continuais pour ma camera. J'ai opté pour la seconde solution mais avec une palme, je descendais a peine plus vite que la go pro, ce qui fait que je l'ai récupérée quasi au fond de l'eau. Le temps de remonter, ma palme avait déjà disparu. J'ai tout de même continué ma session car je n'avais pas vraiment besoin de palme puisque j'utilisais la ligne, a la descente comme a la remontée. Et ce qui devait arriver arriva: alors que j'étais au fond et que j'entamais ma remontée en tirant sur la ficelle, cette dernière s'est tranquillement mise a descendre et ne me tirait plus vers le haut. Le noeud que j'avais fait avec la bouée avait lâché et je me retrouvais a 15m sous l'eau avec la ficelle dans la main qui contenait les 7kg de poids au fond de la mer servant de leste. J'ai essayé de remonter l'ensemble en gardant la ficelle a la main mais sans palme et avec 7kg de plus, je me suis assez vite aperçu que je n'allais pas y arriver! J'ai commencé a paniquer car il me restait encore un petit bout pour retrouver de l'oxygène a la surface. J'ai finalement décidé de lâcher la corde et suis remonté a toute vitesse. J'aurais du garder mol calme afin d'utiliser un minimum d'oxygène mais difficile dans ce genre de conditions. A la surface, ma bouée avait bien sur foutu le camp ainsi que ma 2eme palme. En gros, hormis ma go pro et mon masque tuba, j'avais tout perdu! Les mecs de l'école de plongée ont été cool et sont retournés dans l'eau avec leur bouteille pour retrouver les poids. Ils ont même réussi a remettre la main sur la bouée après une petite virée en bateau de 10'.
Le lendemain, je partis faire un tour avec Abdullaih, un local qui m'avait abordé au resto et qui avait soi-disant une agence de voyage avec 4x4 & co. On est finalement parti en taxi break pour faire un tour de la région et notamment du golfe de Tadjoura. Ce bout de terre qu'est Djibouti n'est en fait qu'un tas de cailloux aride où rien ne pousse tellement il fait chaud. Et pourtant, du fait de son emplacement stratégique, de nombreux pays y ont installé leur base militaire et beaucoup d'éthiopiens et de somaliens le traversent pour essayer de rejoindre le Yemen puis l'Arabie Saoudite en espérant y trouver fortune. Résultat, a peine sorti du centre ville de Djibouti City, on se rend très vite compte de la misère ambiante. A l'approche du lac Assal, la population était quasi inexistante si ce n'est quelques villages afar disséminés ici et là. Aux abords du lac, il y avait des sources d'eau chaude volcanique mais la température y était bien trop élevée pour s'y baigner. En revanche, au lac de sel d'Assal, j'ai pris tout loisir a m'y tremper mais pas de plongée cette fois, l'endroit étant bien trop salé. Les rives du lac étaient complètement faites de sel si bien qu'on se retrouvait carrément sur une banquise quand on marchait dessus. Il n'y avait qu'une poignée d'hommes qui y extrayait le sel mais contrairement a Danakil, ils n'avaient pas besoin de pioche pour briser les blocs de sel qui étaient beaucoup plus friables ici. Il suffisait juste de venir avec ses sacs et se servir.
Mon avion partait dans l'après midi et je changeais de continent pour une petite halte a Dubai y rejoindre Romain, un ami de longue date qui venait tout juste d'y migrer le mois dernier...
lien vers la vidéo Djibouti
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