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vendredi 13 mars 2015

Tdm 5 E03 Thailande Part 3: Rock climbing in Krabi


Je suis arrivé tard dans la nuit a l'aéroport de Krabi et ai tout de suite filé dans un petit lodge près de la plage de Noppharat. L'endroit, Laughing Gecko, contenait des petits bungalows tout simple ainsi qu'un dortoir a 200baths/nuit (soit 5€). Le prix etait tres correct mais j'ai quand même voulu négocier avec le proprio alors que j'étais seul penard dans le dortoir car j'avais vu le prix sur internet a 180. Le mec a peté un câble en me disant que c'était le moins cher de toute la cote et que je pouvais aller voir ailleurs pour comparer les prix. Je me suis ravisé et lui ai dit que c'était bon a 200 mais il m'a dit non, qu'il ne voulait pas des gens comme ça dans son établissement, qu'il le dirigeait tout seul depuis près de 20 ans et qu'il était fatigué et qu'il voulait un certain esprit ici. J'ai du ravaler un peu ma fierté, faire profil bas pour qu'il accepte de me reprendre! Ca m'a donné une bonne leçon de vie, car parfois a trop vouloir négocier, ça peut tout simplement détériorer le rapport humain que l'on a avec son interlocuteur. 


Les plages de Raileys sont en fait un ensemble de 4 plages accessibles exclusivement par bateau, bien que rattachées par le continent par une étroite bande de terre montagneuse très escarpée. Le site est tout simplement de toute beauté: des falaises abruptes bordent les plages de sable fin et le reste n'est que jungle et cocotiers.

Krabi est essentiellement connu pour l'escalade. On s'y est essayé des qu'on est arrivé avec Alek en se bookant une après midi avec Pet, un moniteur de grimpe local. Il nous a emmené sur Railey East et vu qu'on est arrivé pour l'heure du déjeuner, on a eu le site pas trop occupé pendant les 2 premières heures. J'avais déjà fait de l'escalade encordée avec ma chère Fanny a Dakar au Senegal mais ici, c'était tout de même plus encadré et surtout ils prêtaient des chaussures de grimpe, ce qui change pas mal la donne quand vous êtes sur un mur avec des passages techniques. 
Les voies a faire sont notées par niveau de difficulté et vont de 5a pour la plus facile, a 8b pour les fadas! On a commencé par une 5b puis une 6a que j'ai passé sans encombre. Par contre Alek, bien que très bodybuildé, n'était pas très a l'aise avec la roche et avait toutes les peines du monde a tenir sur la paroi. Il essayait de passer en force a chaque fois et tout dans les bras mais cela ne faisait que tétaniser ses muscles et l'épuiser pour rien.
Une 3eme personne est venue rejoindre notre groupe, une russe de bien 45ans, grasse comme tout et qui ressemblait a tout sauf a une grimpeuse. J'ai dit au prof que j'aurais aimé faire une voie un peu plus dure car j'avais peur qu'on se rabatte sur quelque chose de plus facile vu le gabarit de ce nouvel arrivant. Il m'a répondu tranquillement: pas de problème, on va faire une 7b et c'est elle qui va ouvrir la voie (c'est a dire mettre en place les mousquetons jusqu'a l'arrivée!). Des qu'elle a démarré, on a était bluffé sur place: la nana montait quasi plus vite que les moniteurs locaux et est parvenue (elle a tout de même du s'y prendre a 2 fois) a ouvrir la 7b jusqu'au bout. 
C'était mon tour d'y aller mais encore heureux la voie commençait par une portion gradée 6b. Je suis parvenu a passer mais j'ai vraiment du me surpasser et bien sur avec les conseils du moniteur qui m'indiquait où étaient les prises. Je suis alors arrivé au départ de la 7b: c'était juste une paroi verticale quasi lisse sans aucune prise. J'ai a peine fait 2 mètres a l'horizontale puis me suis retrouvé bloqué sur la paroi...pas encore mon niveau pour sur!
Le site était devenu surpeuplé et c'était un peu la bataille pour trouver une voie de libre. On a finalement pris le bateau retour mais je fus enchanté par cette première journée d'escalade et voulais absolument recommencer le lendemain. 
Alek est venu checker dans la même pension que moi et on est reparti tôt le matin pour Raley. On a démarré par une balade sur une montagne où un chemin assez pentu nous a emmené jusqu'a un magnifique point de vue où l'on pouvait voir les 2 plages de Raileys cote a cote avec la bande de terre verte les séparant. Mais ce n'était pas là le clou du spectacle, on a pris un autre chemin pour redescendre, bien plus escarpé celui-là, pour arriver, après s'être faufilés dans une longue et étroite paroi entre 2 falaises, sur un plan d'eau: le lagon! Incroyable de trouver ça ici alors qu'il était entouré de hautes parois abruptes. Je me suis senti comme dans le film "La Plage" lorsque Leonardo trouve un endroit magnifique et paradisiaque. On a exploré le coin de fond en comble avec Alek et même quelques grottes pour voir si il y avait un autre passage mais non, le seul accès était le chemin qu'on avait pris a l'aller. 
On a continué la journée avec Pet de nouveau, le moniteur d'escalade et commencé par la traversée d'une énorme grotte a l'intérieur d'un piton rocheux qui séparait 2 plages. La vue a l'entrée était déjà magnifique mais celle a l'arrivée encore plus sensationnelle. On a débouché a 30 mètres de hauteur alors qu'un climber était en train de réaliser le plus dur d'une paroi classée 7b en devers: impressionnant de sang-froid, de techniques et de sureté dans ses prises! Surtout qu'il était en train de l'ouvrir et qu'il ne fallait pas qu'il tombe. On est descendu en rappel puis on a enchainé par un peu de grimpette le long de cette nouvelle paroi. Il y avait encore trop de monde et alors que je voulais faire des 6b, Pet nous a collé sur un mur de 5a, 5b. Je me suis plaint et lui ai dit que je voulais en plus qu'il m'apprenne quelques techniques de grimpe alors qu'il ne se contentait que de m'indiquer les prises a prendre. Il m'a répondu que si je voulais des conseils techniques, il fallait que je paie sur plusieurs jours une formation. Pas très cool de sa part.
On a du de nouveau repartir sur le continent par bateau et me suis repointé le lendemain mais cette fois-ci sur la plage de Tonsai, quasi collée a celle de Railey West mais avec un tout autre spirit: il n'y avait quasi que des grimpeurs ici qui étaient venus pour la plupart avec leur propre matos spécialement en Thailande pour ce site! L'ambiance au village était très rasta et relax, rien a voir avec la trop touristique Railey. J'avais en tete de prendre un cours particulier d'escalade pour parfaire mes techniques avant d'attaquer le Nepal. Malheureusement, les profs n'étaient dispo que le lendemain. Je suis allé me balader sur la plage de Nha Tang puis ai pris une après midi escalade sur une autre paroi avec une finlandaise et un russe, toujours accompagné d'un guide. 
J'ai commencé par une 6a+ que j'ai eu le plus grand mal a passer mais y suis parvenu sans me servir une seule fois de la corde. Un sacré défi car lors de la principale difficulté, j'étais quasi sur de ne pas pouvoir passer et pourtant j'y suis parvenu en repoussant mes limites. C'en est suivi une 6b mais je n'avais plus assez de patates dans les bras et il y avait un passage vraiment difficile que je n'ai pas réussi a franchir. Un peu de repos puis j'ai terminé par une 6a tranquille mais a plus de 30 mètres avec une super vue sur la baie. On est rentré a la tombée de la nuit. Le temps de me faire faire un massage et de diner qu'il était déjà 22h alors que je ne mettais pas encore mis en quête d'hotel où dormir pour la nuit. Et bien sur, quand je commença, tout était plein a Tonsai village. Les 2 seuls choix qu'il me restait étaient une tente a 280baths et dont les draps a l'intérieur n'avaient pas l'air propre dans une guest house tout en haut de la colline de Tonsai, et un bungalow de luxe a 750 mais mieux placé. J'ai opté pour le bungalow pour une fois et ai pu négocier la nuit a 650 tout de même.



Le lendemain, je commençais mon cours d'escalade qui s'intitulait "techniks of rock climbing and bouldering" avec un moniteur local. Je ne connaissais pas ce terme "bouldering" qui se traduit en français par "bloc" ou "faire du bloc". Il s'agit de faire de l'escalade sans corde en faisant des parois pas très hautes et donc sans danger si l'on tombe. On a commencé par un mur d'escalade en indoor où j'ai eu toutes les peines du monde a faire les exercices que me demandait le prof. Et a chaque fois la même remarque qui tombait: "you need more muscles, you have to train harder when you come back in your country!". Je n'étais évidemment pas venu pour entendre ça mais plus pour apprendre des techniques de grimpes. Apres 1h30 sur le mur, on est parti en extérieur dans une cave spécial bouldering. Le spot était bien plus dur que le mur et la plupart des parois était en devers complet! J'en ai fait une 1/2h sur la partie la plus facile mais je n'avais déjà plus rien dans les bras. Je me suis plaint au prof lui disant que j'avais besoin d'un site plus accessible a mon niveau et que je voulais apprendre des techniques de base. On s'est pris la tête et il a préféré arrêter le cours là. J'ai négocié avec la patronne du centre et elle m'a refilé une heure de cours gratos avec un autre prof, blanc cette fois, le lendemain matin. 

En discutant avec pas mal de grimpeurs dans l'après midi, j'ai compris qu'il fallait en fait en passer par là pour progresser et que le bouldering était indispensable a l'escalade mais qu'il était assez ingrat au début. Il faut se muscler certains muscles que l'on utilise jamais dans la vie de tous les jours comme les muscles des doigts ou le gros orteil.
C'est finalement une russe, Ekaterina, qui m'a donné un cours et qui m'a mieux expliqué certaines techniques même si au final, ce fut encore limité a cause de mes muscles. Ca m'a en tout cas donné l'envie d'approfondir cette discipline en rentrant surtout qu'il y a un site magnifique juste a cote de Paris. J'en ai pris conscience après avoir passé quelques jours avec des climbers de tous les coins du monde a Tonsai. A chaque fois que je leurs disais que j'habitais a Paris, ils me répondaient tous sans exception "génial, a Paris, a cote de Fontainebleau". Il s'agit en fait du meilleur spot mondial pour pratiquer le bouldering et la plupart des grimpeurs que j'ai rencontré ici y allaient chaque année au moins une fois! Si bien qu'a la fin, a la question où j'habitais, je répondais "a cote de Fontainebleau, dans un petit patelin appelé Paris!".



Juste après le cours de bouldering, j'ai enchainé par une journée de Deep Water Solo, probablement un de mes meilleurs moments lors de ce tour. Il s'agit de faire de l'escalade/bouldering mais sans corde, car on est sur des falaises qui plongent directement dans la mer: génial! Le site était magique et il y en avait pour tous les niveaux. De la 6a a de la 8a...et tant mieux car dans le bateau, il y avait des extra-terrestres...de véritables singes. Certains sont passés sur des 7c mais aucun n'a réussi a passer une 8a hormis les locaux! 

De mon cote, j'ai commencé par une 6a et lorsque je fus tout en haut et que je sauta, ma go pro que j'avais a la tête se perdit dans l'eau. J'appelais le staff qui n'avait pas l'air de trouver ça trop grave. Je nageais a fond jusqu'a mon bateau et demanda un masque tuba au capitaine. Ce dernier m'en lança un et je me remis a peu près au spot où j'avais plongé. Je commença ma descente et au moment où j'entrepris d'égaliser mes oreilles, je m'aperçus que la partie du masque qui couvrait mon nez était en plastique dur donc impossible a égaliser et donc a descendre plus profond! Je retourna en trombe a mon bateau et engueula tout le staff leurs disant qu'ils ne bougeaient pas le petit doigt pour m'aider et qu'ils auraient du me prévenir avant que je ne saute. J'ai trouvé un autre masque, plus standard et suis reparti sur le spot. J'avais peur qu'avec le courant, la camera, si je ne tarde trop, soit emportée a tout jamais. Ma chance en revanche, c'est qu'elle était toujours en marche et donc qu'elle clignotait rouge. Je réussis a la trouver a ma 1ere descente a a peu près 10 mètres de fond. Merci le free diving! Tout le staff était étonné que je la retrouve du premier coup et j'ai bien compris ce qu'ils attendaient. Que je perde ma camera pour aller la récupérer par la suite. J'eus quand même le droit a une remarque du capitaine qui n'était pas content que je l'insulte! Pas ingrat, il m'a donné une corde que j'ai pu attacher a ma go pro et mon maillot pour qu'elle ne puisse plus se détacher. J'ai pu continuer sur une autre paroi puis on est allé faire la pause déjeuner avant de reattaquer un autre site, "spiderman". C'était magique, il y avait une haute et vertigineuse parois et un énorme stalactite qui la longeait sur plusieurs dizaines de mètres. Je fus le 1er a tenter de monter sur le stalactite mais le passage etait très périlleux: il s'agissait d'une 6b mais a plus de 15 mètres de haut et si je tombais de travers, la réception dans l'eau serait assez douloureuse. J'ai pris mon sang froid a 2 mains et me suis lancé sur la paroi. Tous les guides m'ont aidé en criant les bonnes prises a prendre et je réussis a passer et a monter sur le stalactite. La vue était a couper le souffle bien sur et j'entrepris de monter un peu plus haut jusqu'au moment où je me retrouvais coincé car passage trop technique et surtout trop périlleux a essayer a près de 20m de hauteur. Il ne restait plus qu'une chose a faire, sauter! J'avais appris une technique de saut lors d'un cannoying a plus de 18m où le prof m'avait dit de commencer par faire l'oiseau avec les bras pour finir par faire l'allumette car a cette hauteur, si on fait le piquet trop tôt, on a des chances de partir sur le cote et de s'éclater alors a l'impact. Et j'ai appliqué cette technique a merveille.
Une dernière nuit a Tonsai soit 6 au total a Krabi puis je pris le bateau le lendemain matin direction la fameuse ile de Koh Lanta.

lien vers la vidéo Bouldering & Deep Water Solo

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