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vendredi 5 septembre 2014

Tdm4 E13 201407 Tanzanie Part 4: la grande migration des gnous

On retourna au premier lodge où l'on s'était rencontré a l'extérieur du parc. Les 2 anglais repartaient sur Arusha pour filer a Zanzibar, William avait encore un jour de safari avec nous alors qu'on en avait deux de notre cote pour faire des petits parcs moins excitants que ceux que l'on venait de faire. Je m'etais renseigné comme un malade pour savoir où se trouvaient les gnous exactement mais je ne réussis pas a avoir de réponse claire et uniforme. Certains nous disaient qu'ils étaient déjà au Kenya et on envisagea alors d'y aller mais on devait alors faire un grand tour par Naerobi. D'autres nous dirent que le troupeau s'était découpée en plusieurs morceaux et que certains étaient retournés en arrière cote Serengeti a cause d'averses qui avaient eu lieu dans une partie du parc seulement et qui avaient déréglé le sens d'orientation des gnous. On tenta le pari de retourner au Serengeti et on négocia un changement d'itinéraire avec notre agence pour remplacer les 2 derniers jours de safari par un tour privé dans une autre jeep de 3 jours pour aller plus au nord dans le Serengeti jusqu'a la rivière Mara. Ce changement nous couta la modique rallonge de 500$ chacun. Le jour du départ, on nous annonça qu'il fallait rajouter 280$ au pot, le gérant de l'agence ayant finalement fait machine arrière et n'avait pas voulu compenser l'annulation des 2 jours du 1er safari. On discuta pendant plus de 2 heures avec le responsable de l'agence et le chauffeur pour trouver un accord...en vain. J'entrepris alors de faire machine arrière et de retourner faire nos 2 jours de safari 'normal" mais le mec nous dit que c'était désormais trop tard et qu'on avait tout perdu! Je baissa drapeau et on accepta de verser les 280$ supplémentaires et prit la route direction le Serengeti. Il fallu encore une fois passer par la réserve du Ngonrongoro mais au gate, notre chauffeur eut un problème. On était en effet un jour férié, fin du ramadan oblige, et ce jour exceptionnellement, on ne pouvait payer en cash les droits d'entrée du parc mais seulement a l'aide d'une carte spéciale que seules les agences avaient. Or notre chauffeur était bien muni d'une de ses cartes mais n'avait pas crédité un seul centime dessus. On se retrouva une nouvelle bloquée. Le responsable du gate se pointa et nous expliqua qu'il ne pouvait rien faire et nous conseilla de rebrousser chemin et de revenir le lendemain: les boules! Au bout d'une heure, la providence arriva. Le boss du chauffeur, qui avait d'ailleurs ardemment participé aux négociations du matin, se pointa avec une autre carte créditée du montant suffisant: ouf, on pouvait enfin passer. Rebelote 3 heures plus tard a la porte du Serengeti où cette fois, je paya en carte bleue mais le guichetier me factura 2 nuits en camping dans le parc alors qu'on ne voulait n'en passer qu'une a l'intérieur et une autre dans un campement a l'extérieur du parc pour avoir le plus de chance que possible de tomber sur la migration. Je demanda un remboursement mais après une bonne heure, le responsable me dit que ce n'était pas possible, qu'il fallait faire un courrier et blablabla. On laissa tomber et décida donc par la force des choses de se faire les 2 nuits au même endroit au nord du parc. On s'enfonça de nouveau dans le Serengeti mais jusqu'au camp de Lobo cette fois, tout au nord. La végétation changeait du tout au tout au nord avec beaucoup plus d'arbres, de verdure et de collines rocheuses. De plus, il y avait beaucoup moins de monde qu'au centre. C'était comme un nouveau safari qui débutait! On dormit dans un campement a taille humaine cette fois et on n'eut pas a attendre des heures que notre cuisinier nous prépare le diner vu qu'on cuisinait nous-même avec mon petit réchaud. 
Le lendemain, on partit a l'aube faire une journée entière de game drive. Notre chauffeur n'était pas muni de radio cette fois pour communiquer avec ses compères mais il avait un oeil de lynx. On tomba sur plusieurs scènes où des dizaines de vautours terminaient les restes de gnous laissés là sur la plaine. A chaque fois, ils étaient accompagnés d'un ou plusieurs marabouts, sorte de grand hérons mais carnivores! On assista a quelques autres belles scènes comme ces lions mâles qui se prélassaient près d'hautes herbes. On put s'approcher a peine quelques mètres sans que ça ne les dérange le moins du monde. On vit aussi un groupe d'une bonne quinzaine de lionnes avec de jeunes lionceaux presque adolescents. On croisa quelques groupes de gnous de plusieurs milliers de tête mais sans que ce ne soit la grande migration que l'on attendait tant. On atteignit enfin la rivière Mara mais toujours pas de trace de gnous. On put distinguer de l'autre cote du fleuve, cote Kenya,  des milliers de points noirs sur le flan d'une colline mais trop loin pour vraiment pouvoir dire avec certitude qu'il s'agissait d'eux. D'ailleurs ils avaient l'air d'être plutôt a l'arrêt qu'en mouvement comme on pouvait s'y attendre en pleine migration. En désespérance de cause, on longea le fleuve jusqu'a tomber sur une masse aux rayures blanches et noires flottée a la surface de l'eau. On l'observa quelques minutes puis tout d'un coup, la masse se retourna violemment et laissa apparaitre des pattes avant de replonger dans l'eau. Il s'agissait en fait d'un zèbre en train de se faire dévorer par une bonne demi dizaine de crocodiles! A un moment, l'eau qui entourait le zèbre changea de couleur en rouge vive. Le zèbre n'en avait plus pour longtemps avant de disparaitre complètement dans l'estomac de ces gourmands. On cassa la croute sur les hauteurs d'une colline avec en toile de fonds quelques éléphants s'abreuvant dans le fleuve mais toujours pas de trace de la migration. Ce ne sera a priori pas pour cette fois.le chauffeur prit le chemin du retour et après une nième scène avec des vautours, il nous dit qu'il allait prendre le chemin du retour. J'insista alors pour faire un dernier tour au bord de la rivière, histoire de peut être spotter une nouvelle scène avec un croco. Quel flair j'eus! A l'approche de ma rivière, on put voir au loin un énorme nuage de poussière qui se formait au dessus des arbres. On attendit quelques instants et puis le spectacle commença: énorme! En flot continu, une incommensurable quantité de gnous galopait comme des furies le long du bord de la rivière Mara. On dirait qu'ils ne savaient pas trop où ils allaient et les chefs de file commencèrent a faire un demi cercle. Ce fut une cohue sans nom et la scène se remplissait de toujours plus de gnous au fil des minutes jusqu'a atteindre la densité d'une fourmilière, en 100,000 fois plus grand. On était en pleine migration des gnous qui remontait la rivière pour aller plus au nord dans le Masai Mara. Probablement le dernier jour pour les spotter avant qu'ils ne disparaissent complètement dans le Kenya pour les 2 prochains mois: quelle chance! On put les suivre pendant une bonne heure avant que le troupeau ne disparaisse complètement au loin. Ils étaient un nombre incalculable. Un des plus incroyable spectacle qu'il m'ait été donné de voir.
On repartit a notre campement, heureux, heureux et surtout satisfait d'avoir tant insisté pour pouvoir assister a ce fabuleux phénomène. On s'arrêta dans le village des employés du camp Lobo où l'on prit une bière avec les locaux qui nous firent manger le plat local: du manioc pillé en sauce, comme en Afrique de l'Ouest! On changea ensuite de décor pour prendre un verre dans le super luxueux lodge du coin. Un endroit assez incroyable, le grand luxe au beau milieu de la nature pour près de 400$ la nuit tout de même. On ne prit qu'un verre a 5€ et profita des installations avant de nous en retourner dans notre camp, sous tente certes mais bien plus proche de la nature et moins de tout ce confort superflu et matérialiste. 
Le lendemain, on traversa tout le parc d'est en ouest en passant par les western corridors. Je resta quasi toute la matinée la tête au vent, le toit ouvrant permettant de rester debout sur la banquette arrière. On croisa de nombreux hippopotames dans les lits de rivière et quelques crocos puis on arriva a la gate ouest où notre chauffeur nous laissa pour revenir sur ses pas. Nous on repartait a l'aventure en auto-stop direction la ville de Mwanza, située a 150km d'ici sur les bords du lac Victoria. 

lien vers la vidéo Migration des gnous


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