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lundi 14 avril 2014

Tdm4 E03 Cote d'Ivoire Part 4: région de la Cote Ouest

J'avais cherché depuis quelques jours le meilleur moyen pour faire le tour de laCote d'Ivoire et 3 options se présentaient a moi:
1/ prendre la voiture d'Abou avec son chauffeur Diallo. Cela paraissait au départ la solution la plus simple: je connaissais Diallo et pouvais partir quand je voulais. Le coup était de 10.000frf/jour (15€) pour le dédommagement de Diallo + 5000frf/jour (7,5€) pour son hébergement et sa nourriture. Aucun soucis pour finir le tour par le Ghana. Le seul inconvénient de cette solution était que le tour devait durer entre 7 et 10jours et qu'Abou se retrouvait sans véhicule pendant tout ce temps.
2/ louer une voiture avec chauffeur par Diabaté, un ami de la famille d'Abou. Un couple d'amis marseillais d'Abou était venu lui rendre visite une semaine plus tôt et ils étaient passées par ce contact là pour se déplacer. Ils avaient eu un super chauffeur, Koné et avaient payé 30.000frf/jour (45€) mais seulement pour rester sur Abidjan et les environs proches.
2/ louer une voiture avec un chauffeur de taxi. J'avais discuté avec un chauffeur en repartant de l'hotel Ivoire et celui-ci m'avait proposé un prix a 50.000frf/jour (75€) tout inclus (ie: meme l'essence dont le prix du litre est de 1,1€). Cette solution semblait pas mal et le taximan est revenu me voir pour discuter de tout ça avec un de ses potes taxi qui pourrait conduire, lui ayant son permis taxi arrivant a expiration fin mars 2014. Quand je leurs ai parlé du Ghana, ils m'ont alors dit que ça n'irait pas avec une voiture taxi d'Abidjan car on se ferait arrêter a chaque controle de police et dieu sait si ceux-ci sont fréquents dans ces pays. Par ailleurs, ils avaient peur d'éveiller les appétits des coupeurs de route, tres présents en Cote d'Ivoire, car on serait alors trop visible avec nos taxi d'abidjan loin dans les terres. Ils m'ont emmené voir une de leurs connaissances dans un quartier bizarre qui louaient des voitures "normales". Le mec, en entendant le tour que je voulais faire, m'a sorti des prix délirants: 50.000frf/jour (75€) sans essence ni frais de bouche pour le chauffeur ou 100.000frf/jour (150€) en "all inclusive.

Abou a hesité a me preter sa voiture mais finalement, ses parents ayant une course de prevu dans la semaine, la 1ere solution tombait a l'eau. La 3eme me paraissait hors de prix pour la Cote d'Ivoire et je me suis donc rabattu sur la 2eme. Diabaté m'avait confirmé la possibilité de le faire dèssamedi soir. Il devait juste confirmer avec son chauffeur Koné qui lui ne rentrait que le dimanche soir de Grand Bassam. Ca tombait bien vu que j'avais decalé mon depart aulundi matin 6am. Je suis rentré d'Assini chez Abou vers 22h et c'est a ce moment là que Diabaté m'a appelé pour me dire que son chauffeur Koné n'etait pas chaud pour partir aussi longtemps et a ces prix là. Diabaté me promit de me trouver une solution de rechange et a 2h du mat, il me rappela pour me confirmer le depart le lendemain matin a 7am avec un chauffeur qu'il avait reussi a degoter en derniere minute.
Lendemain matin, Diabaté etait là avec une belle peugeot 406 blanche et son chauffeur Ali a l'heure. Par contre, il m'annonca que la voiture ne pouvait pas aller au Ghana: il n'avait pas eu le temps de faire l'assurance cfao de la voiture et Ali n'avait pas le permis international. Il avait attendu le dernier moment pour me sortir cette carte de son jeu l'enfoiré! Je n'eus pas d'autre choix que d'accepter et apres avoir dit au revoir a mon cher Abou et a sa mere, nous partimes a l'aventure direction la cote ouest.
Hussein, mon nouveau pote libanais surfeur m'avait fait la liste des plus belles plages du coin. Encore heureux qu'Abou m'avait laissé une carte routiere Michelin ainsi que 2 guides touristiques car Ali ne connaissait pas du tout cette region du pays. Les documents avaient ete edités en 2008, soit avant les emeutes qui avaient fait fuir la plupart des etrangers ici mais ils s'avererent tout de meme indispensables pour se diriger dans la brousse ivoirienne. Tout les gens que j'avai rencontrés ici sans exception m'avaient formement conseillé de ne jamais rouler apres18h quand on etait en dehors d'Abidjan car les coupeurs de route pouvaient sevir des la nuit tombér n'importe où et il n'etait pas rare qu'ils tirent a vue sur les voitures avec des kalachnikofs pour stopper la voiture et vous depouiller, que vous soyez en vie ou raide mort, ils n'en avaient cure...charmant!
On demarra a 8h30 et on fut pris dans les embouteillages pour sortir d'Abidjan pendant pres d'une heure. On commenca par la plage de Dagbego où se situait un des plus beaux hotels d'Afrique de l'Ouest, le "Best of Africa". L'etablissement etait situé a environ 250km d'Abidjan, sur la route de Sassandra et il fallait prendre une piste pendant un bon 15km a travers la brousse pour rejoindre le spot. L'hotel etait a l'epoque tenu par des Suisses qui avaient fuit pendant les emeutes de 2009. L'etablissement avait ete totalement depouillé par les emeutiers et il n'en restait que son cadre, immuable et magnifique au bord d'une baie de sable orange et bercé par le bruit des vagues. En arrivant, le chemin devenait de plus en plus herbeux et Ali prit peur quand il vit que la voie finissait par une grosse batisse noire un peu abandonnée. Il me dit qu'il avait 3 enfants et qu'il ne voulait pas mourir ici!
Une voiture arrivait dans notre dos et une vieille dame en sortie avec 2 sacs. Je longea la plage en sa compagnie et elle me raconta qu'elle venait de Sassandra et allait vpir sa plantation de cacao pres du village. Elle me guida a travers les cailloux jusqu'a une magnifique lagune bordée par une longue langue de sable orange sur laquelle etait posé le village. Il fallait attendre une pirogue pour pouvoir traverser les quelques metres qui nous separaient de la langue mais il y avait un fort courant et les piroguiers avaient l'air occupé a la peche. Je coupa par la jungle pour rejoindre l'hotel Best of Africa ou du moins ce qu'il en restait: tout avait ete sacagé et il ne restait que les toits, les cloisons et les objets trop encombrants pour etre transportés.
On rejoignit ensuite la ville de Sassandra,  ancien port censé decharger celui d'Abidjan et specialisé dans les filieres bois, café et cacao. Mais ce dernier fut supplanté par le port de San Pedro et il ne restait plus qu'un grand pont en feraille planté au beau milieu de la baie. On est allé admirer le point de vue de l'ancienne maison du gouverneur, reconverti en potager pour les prisonniers du penitencier installé juste en contre bas. On a rencontré le chef jardinier qui nous a fait la visite et nous a expliqué que seulement les plus sages des 300 prisonniers detenus ici avaient le droit de venir travailler la terre dans les jardinq de la propriete de l'ex gpuverneur. On avait un superbe point de vue sur l'embouchure qui faisait la frontiere entre le fleuve Sassandra, la lagune et l'ocean d'un cote, et de l'autre sur les pirogues et le village de pecheur de Sassandra.
On entrepit de rejoindre la plage de Niegga, située a 14km de Sassandra sur une piste difficile. On traversa des collines peuplées de denses jungles avant d'atteindre la plage de Bodé, puis celle de Niegga, magnifique. Un paysage de bout du monde. Il y avait un petit village d'a peine 50 ames planté entre la lagune et l'ocean. Un pecheur en apnée est venu me trouver et je suis parti faire un tour en pirogue avec lui. On a visité la mangroove puis il m'a emmené a l'embouchure: fabuleux! D'un cote, l'ocean a de grosses grosses vagues qui cassaient tres proche du rivage et a a peine quelques dizaines de metres, la lagune d'eau salée paisible où la temperature devait bien etre a 30°c: le pied! Le seul hic, toujours paq de trace de resto ici et l'apres midi etait deja bien entamée. On est revenu sur Sassandra sous les gemissements d'Ali qui commencaient deja a se plaindre de rouler sur piste alors qu'on ne l'avait pas prevenu, puis on a rouler un bon 50km pour aller sur le village cotier de Monogaga. J'avais prevu de dormir plus loin mais la nuit commancait deja a tomber. On a fait les 15kms d'une piste assez dure avant de debarquer dans le village. C'est la que le sketch a commencé. On a demandé notre chemin a 2 jeunes en leurs demandant l'hotel "la Langouste d'Or" mais celui-ci etait fermé. Ils ont voulu monter dans la voiture pour nous guider mais on a refusé et continué notre route. On s'est arreté 5' apres pour demander a nouveau notre chemin a quelqu'un et les 2 jeunes arrivaient de nouveau a notre fenetre. Il avait couru derriere la voiture. Ali avait assez peur de nouveau et il prefera continuer le chemin qui sortait du village. Il s'arreta au bout de 5' car le chemin allait dans un banc de sable. Les 2 jeunes nous ont rattrapé en nous disant que ca ne passait pas mais Ali prit peur et fonca sur le sable en disant "ca passe ou tantpis, on poussera". On passa! Mais 100metres apres, c'etait deja la fin de la piste. Les mecs nous rejoignirent et nous dirent que leurs bungalows etaient juste là, entre notre voiture et la plage. On decida finalement de les suivre. Il n'y avait pas du tout d'electricité dans tout le village: ils avaient eu un probleme depuis quelques "temps". Ils nous proposerent la chambre a 6000frf (9€) et une langouste a diner pour 7500frf (12€) qu'ils allaient preparer devant moi au feu de bois. Mais ils devaient aller chercher les soi-disantes clés au village avec une lumiere. Je leurs proposa de prendre la langouste et de poser ma tente ici sous le porche, le tout pour 7500frf. Ils me dirent ok et je commenca a deballer ma tente. Je demanda de voir la salle de bain pour prendre la douche et il appela alors un 3eme larron qui nous ouvrit un autre bungalow, plus joli mais qui sentait le renfermé grave! Les matelas n'etaient fait que de mousse et ca laissait vraiment a desirer. 
Les mecs me dirent alors que la langouste ne serait disponible que demain matin car ils devaient aller la chercher dans l'eau et que la nuit, ce n'etait pas possible! S'en suivit une embrouille qui dura une bonne heure et demi où je m'apercu qu'ils n'avaient quasi rien de ce qu'ils me disaient: pas d'eau dans la salle de bain, pas de bouffe, pas de clé pour ouvrir le 1er bungalow, pas de lumiere: rien quoi! On finit par se mettre d'accord pour que je pose ma tente sous le porche avec 2 sceaux d'eau: un pour me lacer ce soir et un autre pour le lendemain matin, le tout pour 2500frf (4€) accompagné d'une lampe a petrole. Ali pestait un peu car il allait devoir dormir dehors alors qu'il y avait de nombreux moustiques. Je lui preta ma moustiquaire imprimée de repulsifs et ca le calma. J'installa ma tente au bord du porche sans mettre la toile impermeable pour profiter du ciel semi etoilé et de la brise. Je ne pris pas garde a l'espece de feu d'artifice qui se tramait au loin, au large au dessus de l'ocean. Il y avait de jolies couleurs oranges qui dechiraient le ciel a travers les nuages, un peu comme si ces derniers prenaient feu. On entendait d'ailleurs pas de tonnerre.
Je m'endormie paisiblement mais fus reveillé brutalement vers minuit par des gouttes d'eau. L'orage etait maintenant au dessus de nos tetes et le vent soufflait d'une telle force que l'eau arrivait a penetrer sous le porche. Je sortis en panique pour deplacer ma tente et a peine le 2eme pied hors de la tente que celle-ci se coucha et manquit de s'envoler alors que j'avais pourtant mon petit sac de 20l a l'interieur! Je recula ma tente au fond du porche, installa la toile impermeable en toute vitesse et me remis fissa dans la tente pour qu'elle ne s'envole plus. Ali, lui, etait deja rentré depuis longtemps a l'interieur de la voiture pour se mettre a l'abri. Ca bougeait fort a l'interieur de la tente mais celle-ci tenue bon et apres une bonne heure d'orage, le temps se calma et je pus me rendormir.
Le lendemain, je me reveilla a 5h et vu le 1er bateau de pecheurs embarqué juste devant le bungalo alors qu'il faisait encore nuit. Le soleil se leva lentement et je pus apprecier la beauté de l'endroit qui se decouvrait petit a petit a moi. Le village de pecheurs et les pirogues etaient encore entourés d'un leger manteau de brume et cela donnait un paysage assez feerique a la baie.
On essaya de partir vers 7h mais a peine 50m apres le depart, on eu un gros palmier qui venait de tomber avec la tempete et qui s'etait bien sur mis en travers de la route. Apres 3 essais, on reussit a contourner l'obstacle et on reprit la route en direction de San Pedro. On traversa de pittoresques villages dont les huttes etaient toutes faites de terre cuite. On traversa San Pedro et apres un petit café, on prit la route en direction du Liberia pour rejoindre le site de Grand Berrybi: encore un endroit magnifique et notamment la baie des sirenes superbe meme si l'hotel etait fermé depuis la crise de 2002. Le proprietaire, un suisse, employait 13 personnes a temps plein pour maintenir le site en attendant que le tourisme reprenne en Cote d'Ivoire, depuis 12 ans maintenant! Je me baignis et pris une noix de coco tout fraichement cueillie d'un palmier avant de revenir sur mes pas a San Pedro pour remonter vers le Nord et commencer le trip dans les terres.

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