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samedi 5 avril 2014

Tdm4 E02 Senegal Part 6 la Casamance

Le vendeur de tickets a la gare routière de Tamba m'annonça environ 7h de trajet pour rejoindre Zinguichor (plus communément appelé "Zig") alors que mon guide du routard parlait de 12h. On en mis 10 et incroyable mais vrai, on n'eut aucune casse! Il faut dire que cette fois-ci, j'étais tombé sur un conducteur prudent qui ne conduisait pas très vite, mais je crois qu'il roulait a la vitesse adéquate pour ce genre de route au Senegal et avec ce niveau de véhicule.

Je réussis a prendre un sandwich avant de partir de Tamba: un omelette pommes de terre! Je ne faisais pas trop confiance a la viande locale dans ce genre de petits commerces de rues. Je n'avais pas eu le temps de manger la veille si ce n'est au petit dej et je ne m'étais nourri que de petits biscuits que je trouvais dans les épiceries bon marché. Nous sommes arrivés a Kolda a 13h et là, pour la pause dej, impossible de trouver un resto digne de ce nom: il n'y avait que des dibiteries crades qui vendaient du mouton ou de la chèvre. Je continua donc sur ma lancée avec les mêmes biscuits qui devenaient tout de même un peu lassant a la longue. On atteignit Zig a 16:50 a la gare routière. J'avais appelé entre temps l'embarcadère de Zig pour voir comment réserver mon billet de bateau qui faisait le trajet Zig/Dakar seulement 2 fois semaine le dimanche et le jeudi. Ils m'avaient répondu que le bateau était complet pour ce dimanche! Ca foutait un peu tous mes plans par terre. Je voulais passer au guichet pour voir s'il n'y avait pas moyen de faire quelque chose et vu qu'ils fermaient a 17h, je sauta sur le 1er taxi moto qui passa devant moi et je rejoignis l'embarcadère a 17h10: ils étaient déjà "descendus" (expression sénégalaise pour dire qu'ils avaient fermé) mais le portier me confirma que le bateau était totalement complet quelque soit la catégorie de billet: du simple fauteuil a la cabine de luxe. Il faut dire que le bateau pouvait prendre 500 places max mais qu'il y eut un naufrage en 2006 qui tua 2000 passagers! Probablement la raison pour laquelle ils ne devaient pas faire de sur-remplissage désormais. De plus, il y avait un conflit actuellement aux passages des frontières terrestres entre les taxis gambiens et les agences sénégalaises. En effet, la monnaie gambienne  s'était effondrée et les gambiens voulaient être payés en franc cfa et non plus en devise gambienne, ce que refusaient les sénégalais. A cause de ca, les voitures ne pouvaient plus passer la frontière et pour ceux qui étaient munis de leur propre véhicule, il fallait soit faire le tour par la route de Tamba, soit prendre le bateau, d'où son encombrement actuel.
Bref, revenu a la gare routière de Zig, je patienta une 1/2h que le taxi brousse se remplisse et je fis la rencontre de 2 filles espagnoles qui allaient également au Cap Skirring. L'une bossait sur un projet d'aide aux enfants en grandes difficultés sur l'ile de Cabane, située un peu plus au nord que le Cap. Je fis vite la connexion et la mis en contact avec Sara que j'avais rencontré plus tôt le matin a la gare de Tamba: ma BA de la nuit! Espérons que cela fonctionne entre eux.
On eut fait a peine 2kms avec le taxi brousse que ce dernier tomba en panne moteur: il ne pouvait plus avancer! On ne me l'avait pas encore faite celle-là. Heureusement qu'on ne fut pas loin de la gare de Zig et le chauffeur appela un autre taxi de la gare qui arriva en a peine 1/2h pour nous transférer sur une autre voiture. Le trajet nous pris 1h30 et on traversa une région beaucoup plus verte et fournie en végétations que toutes les précédentes que j'avais pu visiter jusqu'a  présent au Senegal. La fin de la route pour rejoindre le Cap me fit penser a celle de Floride pour rejoindre Key West: les fameuses "keys". En effet, on avait assez souvent des plans d'eau des 2 cotes de la route et on traversa de nombreux ponts comme si l'on sautait d'une ile a une autre. La différence majeure était qu'ici, la mangrove était  omniprésente, un peu comme au Sine Saloumca sentait bon les huitres de palutiviers!
Je suis arrivé la nuit tombante a mon point de chute, "Bolongs Passion", un campement super joli et un peu a l'extérieur du centre ville du Cap et qui donnait sur un bolong du fleuve Casamance. Les proprios, Thierry, un Bruxellois et sa compagne Anne-Cecile  s'étaient rencontrés ici il y a 8ans et avaient choisi de s'installer là il y a 6ans. L'endroit était composé de 6 bungalows en dur et d'un immense jardin très fleuri avec une petite plage donnant sur le bolong. Thierry et Anne-Cecile m'avaient été recommandés par Adrien, rencontré plus tôt au Senegal Oriental sur la route de Kedougou: entraide belge oblige mais je ne fus pas decu du tout par ce bon tuyau. Je demanda a Thierry si je pouvais utiliser ma tente et il me proposa de la planter sur sa plage: l'endroit idéal. C'était parfait. Je finis de monter ma tente a la lampe torche puis je fis la connaissance des autres convives: il n'y avait que des habitués du Cap Skirring, pas tout jeune certes mais tous fort sympathiques. Un couple allant fêter leurs 40ans de vies communes et qui venaient ici tous les ans, Didier, un habitué pêcheur habitant dans l'Oise près de Senlis et Patrice, un éternel baroudeur et pécheur également qui venaient là depuis 22ans! Didier est arrivé il y a 15 jours au Cap par le vol direct Paris / Cap Skirring et a eu une sacré mésaventure a l'atterrissage: il y avait une vache qui traînait sur le tarmack et les roues de l'avion l'ont carrément percuté alors qu'ils atterrissaient. De quoi ouvrir une dibiterie sur place, la vache ayant fini en chair a saucisse!


Je suis allé faire un tour en ville le soir avec Patrice et on a rejoint sa copine, une locale très sympa qui bossait dans un bar resto. Je voulais absolument faire une soirée MBalax, toujours dans ma todolist, mais le vendredi est le pire jour de la semaine  pour sortir. Non pas qu'il s'agisse d'un pays musulman car le Cap est un des derniers bastions catholiques du pays mais il y avait tous les jeudis des soirées avec danse de Casamance et on n'etait deja plus dans la haute saison.
Le lendemain, je suis parti vers 9h en direction du Club Med, installé ici depuis des années et muni  d'un magnifique golf en son sein. Je pensais avoir une chance de trouver du matos de kite dans le centre de voile mais il n'y avait pas de trace ni de kite ni de planche a voile. Il faut dire que la clientèle du Club Med ici n'est plus de la 1ere jeunesse non plus. J'ai alors entrepris un footing le long de la plage pour rejoindre le village de Djimbering, situé a 10km plus au nord. Un mec originaire du Sierra Leone est venu courir avec moi. Il vivait au Burkina Faso et avait rejoint le Cap pour jouer au poste d'attaquant dans l'équipe de football du Cap d'après ses dires. Il m'a tenu compagnie pendant un tiers du parcours avant de rebrousser chemin mais il a bien agrémenté mon footing et était super cool. 
Je n'ai pas rencontré beaucoup de gens sur le reste du parcours qui se trouvait être une longue plage de sable blanc. En revanche, les vaches étaient elles au rendez-vous ainsi que les vautours. Au bout d'1h15, j'avais les mollets qui commençaient a chauffer sévère et je fus bien content d'arriver 15' plus tard. Un petit bain direct dans l'océan pour me rafraîchir puis j'ai visité le village de Djimbering qui avait un charme tout particulier. Il était séparé de la plage par des dunes de sable où les locaux arrivaient a cultiver des légumes grâce a de nombreux puits. Le village avait fortement grandi depuis quelques années et contenait désormais près de 4000 personnes. Il était a l'intérieur d'une foret de fromagers géants et je dus me faire aider par l'un des commerçants pour retrouver mon chemin jusqu'à la place principale du village. J'ai croisé en route une cérémonie d'enterrement qui se déroulait dans la rue sur 3 jours. Il n'y avait que des femmes, peut être une centaine, et toutes habillées en tenue traditionnelle. Elles dansaient et chantaient de manière assez soft mais je n'ai pas osé filmer pour ne pas mettre mal a l'aise les gens. Après avoir vu le fromager géant sacré sur la place principale, j'ai pris un taxi brousse pour regagner le Cap.
Je suis allé déjeuner au Regal, un resto un peu chic où j'ai dégusté ces fameuses huîtres de palutivier, appelées comme ça car elles se collent aux palutiviers, les seules plantes qui arrivent a pousser dans les eaux salées de la mangrove. La serveuse me conseilla de revenir a 22h car il y avait un évènement de danse de casamance prévue dans la rue.
Et effectivement, le soir venu, il y avait une incroyable ambiance dans ce petit bout de rue où un groupe jouait du djembé alors que l'un des musiciens envoyait avec un saxophone: sorte de Bakermat casamançais ;-) Il y avait une trentaine de danseurs, en grande majorité féminine avec de nombreux enfants allant de 3 a 12 ans. les femmes tapaient dans leurs mains avec des morceaux de bois ce qui donnait le rythme au danseur. Mais je crois que c'était plutôt l'inverse au final, c'est le danseur qui donnait le rythme aux musiciens et quand celui-ci décidait d'accélérer, les djembés et autres femmes suivaient son rythme en même temps. Et quand je vous parle d'accéder, c'était juste fou: les danseuses allaient tellement vite qu'elles soulevaient le sable de la  route en un nuage de poussière. Vraiment impressionnant. Je me suis essayé a suivre la musique du saxo qui m'invita a me mettre au milieu du cercle. J'ai imité tant bien que mal ce que j'avais vu des danseuses locales mais impossible d'aller aussi vite qu'elles. On a voulu aller en boite ensuite mais les soirées commencent très tard ici et vers 1h du mat, alors qu'il n'y avait toujours personne dans les 2 nights clubs du centre, j'ai laissé Patrice et sa copine qui allaient fermer le bar et je suis rentré me coucher. J'ai tout de même avancé mon paquetage au maximum avant de me coucher car le lendemain, je repartais pour Dakar par la route avec un taxi brousse que j'avais réservé la veille et qui passa me prendre a 6am devant le campement, déjà plein: nickel!




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