De la meme maniere que grace aux Fanny, j'avais eu un point de chute a Dakar, ici, Abou m'ouvrait les portes de chez lui. Il s'agit d'un ami que j'ai rencontré a Paris il y a quelques années alors qu'il y exercait encore comme kiné/osteo. C'est un ami de longue date de Karim, un de mes poteaux parisiens, et aussi le grand frere de ce cher Abs le bruxellois (voir la video de Bruxelles lors du dernier entre 2 tours). Et il se trouve que Karim, fait du hasard, etait deja venu lui rendre visite il y a a peine 1 mois de ca.
Abou est parti s'installer a Abidjan il y a un an avec comme objectif de monter une ONG pour depister les maladies respiratoires des enfants dans les villages retirés, 2eme cause de mortalité chez les enfants en Cote d'Ivoire apres le palu! Il avait en meme temps monter son cabinet de kine/osteo ici afin de joindre les 2 bouts mais il avait malheureusement beaucoup de mal a trouver de financement pour son ONG ainsi que pour realiser toutes les formalités administratives. A chaque fois qu'il frappait a une porte, il avait toujours la meme reponse qui revenait: "et combien je gagne si je t'aide?". Il avait beau leurs dire que c'etait pour aider les jeunes de leur pays a ne pas mourir, ils s'en fichaient: tout ce qui comptait, c'etait l'argent! Abou a tout de meme reussi a mener 2 missions en fevrier/mars de cette années et a pu porter des soins a 400 enfants en 5 demi journée de travail avec 4 kinés. Il a quasi tout debourser de sa poche et n'a malheureusement pas les fonds illimités. De plus, sa femme, enceinte de 7 mois, etait repartie en France a Pau pour l'accouchement et il allait la rejoindre tres prochainement. Il se sentait un peu epuisé de se battre ainsi sans voir de resultat tangible et songait peut etre a jeter l'eponge.
Bref, revenons a mon cas, arrivé a 17:30 a l'aeroport d'Abidjan, Abou m'avait envoyé une voiture pour m'acceuillir mais cette derniere arriva avec plus d'1h de retard et je compris sur le chemin du retour le pourquoi: la circulation dans la capitale economique de Cote d'Ivoire est juste horrible et avec le 3eme pont en cours de construction (sous la direction de Bouygues, notre cher Bolloré: merci Sarko!). Il y a en plus 2 gros pics: le matin de 7:30 jusqu'a 9h et le soir de 15h a 21h. C'est simple: on a mis pres de 2h30 pour rejoindre la maison d'Abou, située dans le quartier des 2 Plateaux. Les parents d'Abou lui avaient laissé une grande maison dans laquelle il avait installé son cabinet au rez de chaussée et sa piaule. Il y avait une petite maison de bonnes derniere où j'ai pu etablir mes quartiers: petite chambre, sejour, sdb, pile poil ce qu'il me fallait!
On est parti se faire un maquis, sorte de grand resto de plein air, tres populaire en cote d'ivoire, l'equivalent de nos brasseries chez nous sauf que là, on mange avec les mains: un bon poisson braisé bien pimenté et c'etait parti: j'etais deja dans le bain local.
L'ambiance general a Abidjan est beaucoup moins pressante qu'a Dakar ou meme a Mindelo: les gens sont cools et ne cherchent pas a vous arnaquer a tout prix. D'ailleurs, on peut voir que le niveau de vie, au moins a Abidjan, est sans commune mesure avec Dakar: il y a de nombreuses grosses berlines et 4x4 et meme les taxi sont propres! Apres le resto, Abou m'a fait faire la petite tournée du quartier avec au menu karaoké "decalé" où les gens chantaient du "oh champs elysées" en costards et robes de soirées alors qu'il y avait dans le meme temps des retransmissions sur ecrans geants des derniers resultats de foot: vous imaginez un peu le tableau! On est tombé ensuite sur un oneman show d'un humouriste local au Back & Light: c'etait en francais et pourtant je n'ai quasiment rien compris. Mais rien qu'en ecoutant l'accent du comedien, ca me suffisait pour rire! D'ailleurs a ce sujet, Abou est un grand specialiste: quand il me parle, c'est avec un bon accent parisien (sans accent quoi!) alors que quand il parle a un local, il prend un accent de folie: hilarant! Et il peut vous faire la meme en belge...
Il faut savoir que 60% de l'economie se fait de nuit. Ca laisse entendre a quel point les ivoiriens aiment faire la fete! Le probleme des soirées, c'est le son: on dirait qu'ils le font expres pour qu'on ne puisse pas se parler! A en devenir sourd. On est ensuite allé dans des petits pubs où ils passaient du coupé decalé...pas trop de monde mais tout de meme pour un mardi soir.
Le lendemain, Abou m'a laissé sa voiture et je suis parti avec son chauffeur Diallo a la decouverte de Grand Bassam, l'ancienne capitale, avant que celle-ci ne cede sa place faute a l'engorgement de son port et de ses epidemies de fievres jaunes a repetition dues a la proximité des marecages. Pas grand chose a voir si ce n'est quelques batisses coloniales laissées a l'abandon. On est allé faire un tour au bout du village où les femmes faisaient fumer le poisson avec une technique assez particuliere, en mode "sechage de coquillage". On s'est trouvé un resto en bord d'ocean et je suis allé me frotter aux grosses vagues du bord. Apres la 1ere qui m'a fait faire 2 tonneaux, je suis direct ressorti et ai fini a la piscine du resort, plus safe!
On a ensuite continué la route et apres avoir manqué la bifurcation, on s'est perdu sur la route menant au Ghana avant que ce cher Diallo ne s'en apercoive, au bout de 30km tout de meme. Pas tres grave, ca m'a permis de voir les plantations de palmiers et de gouter a des ananas bien frais vendus par les femmes au bord de la route. La balade nous mena jusqu'a Assini Mafia, une langue de sable un peu comme celle de la Barbarie au Senegal sauf que là, de nombreuses villas luxueuses sont installées en bord de mer. J'ai loué les services d'un petit piroguier qui m'a emmené jusqu'a l'embouchure d'où l'on est parti pour faire une balade a pied sur le bout de la langue.
L'eau de la lagune, qui n'est pas salée, se deverse dans l'ocean au niveau de l'embouchure. La rencontre avec ce dernier, plutot agité, avec le calme plat de la lagune est assez saisissant: du fait de l'inclinaison di fleuve quand il se jette dans l'ocean, les vagues de ce dernier arrivent en biais sur la plage ce qui donne l'impression d'une vague vivante qui court le long du rivage!
En rentrant sur Abidjan, ce gourmant d'Abou m'attendait pour aller diner et on est allé deguster une bouteille de vin au O Rouge, un bar que venait de monter une copine a lui tout fraichement retraitée du monde de la banque!
Le lendemain, visite du centre d'Abidjan avec le quartier du Plateau, genre de La Defense où se concentrent tous les batiments administratifs et d'affaires. Je me suis promené jusqu'a la Cathedrale Saint Paul, plutot imposante, et un des employés m'a fait monter au clocher, situé a 60m de hauteur d'où l'on a une superbe vue sur le fleuve, les buildings du Plateau, genre Manhattan des années 70, et sur le quartier de Cocody que j'ai rejoint par taxi partagé afin de me poser dans l'hotel Ivoire. Hormis le fait que ce soit l'un des plus luxueux hotels de Cote d'Ivoire, ce dernier a ete connu surtout pour avoir abrité l'armée francaise qui s'etait positionnée là apres les troubles de 2009 afin de pouvoir dominer la maison du president controversé Laurent Bagbo. Ble Goude, president des jeunes du FPI (front populaire ivoirien) avait alors fait un appel a la population des pro-Bagbo pour charger l'hotel et deloger les francais. Cela avait occasionné un nombre impressionnant de morts, surtout coté pro-Bagbo et c'est d'ailleurs une des raisons pour laquelle Ble Goude a ete traduit au tribunal de La Haye tout recemment.
Je me suis posé sur un confortable transat matelas dans les jardins au bord de l'enorme piscine qui fait plus de 200m de long et qui serpente autour de l'hotel et du casino. J'y suis resté toute l'apres midi et ai profité de leur connexion internet au debit pour charger quelques videos!
Le soir, on a fait une petite sortie avec Abou dans son quartier avec la tournée des Grands Ducs...
lien vers la video Abidjan gran bassam assinie
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