Je me suis pris un petit vol pour enfin rejoindre l'ile principale de PNG et la ville de Lae. Pas grand chose a y faire ici mais j'ai quand meme passé la journée a faire les "boutiques". J'ai en effet trouvé un moyen de retirer du cash. Ils appelent ca le "cash back". Vous allez dans un supermarché et vous faites vos emplettes et au moment de payer, vous demandez également du cash qu'ils vous chargent sur la carte bleue. Pratique car c'est le seul moyen que j'ai trouvé pour avoir de l'argent frais alors que je n'avais plus le code de ma carte en ma possession. Par contre, ca reste limité. Ils vous laissent prendre 200 kinas (soit 60€) max. Je n'ai trouvé qu'un magasin qui le faisait et j'ai du le faire 4 fois, afin d'avoir a peu près suffisamment de cash pour gérer mon trip dans les Highlands. J'ai pris un pmv qui faisait la route de nuit pour rejoindre Kondiara, une sacrée aventure. Tout d'abord, les mecs attendaient que l'on soit un maximum puis on est parti au port où une cargaison de buttel nut nous attendait. Près de 30 sacs de 50 kgs histoire de bien chargée la mule. Les mecs étaient au tacquet de voir un blanc dans leur véhicule. Ca n'avait pas l'air d'arriver souvent. Ils m'ont installé devant et ont fait un arrêt direct au magasin de bière. Le chauffeur roulait comme un taré et était déjà bien amoché mais ce fut plutôt rigolo de partager cette expérience avec les locaux. Ils m'ont déposé a Kondiara a 3h du mat. Pas un endroit super safe. J'ai attendu au poste de police et un attroupement s'est formé autour de moi de plus de 50 personnes. Ils étaient tous intrigués de me voir ici avec mon gros sac a dos. Ils voulaient tout savoir de ce que je venais faire ici, d'où je venais. La plupart était saoul et il y avait aussi pas mal de gens de la rue. C'est la que j'ai fait la rencontre de Martin, un guide de montagne qui m'a offert ces services pour la montée du Mont Wilheim, le plus haut sommet de PNG a 4750m. On a attendu le matin pour trouver un 4x4 qui pourrait nous déposer au village au fin fond de la vallée d'où le trek démarre. Mais encore une fois il a fallu attendre qu'il se remplisse et on est parti qu'a 15h. Ca m'a permis de visiter les marchés locaux et de voir de sacrés spécimens.
La route pour rejoindre le village était splendide. On traversait des vallées encaissées de toute beauté, très montagneux et avec un canyon qui rajoutait encore un peu plus de charme a l'endroit. Les Highlands est la province de PNG la plus peuplée et pourtant ce n'est que très tard que les européens ont commencé a planter leur drapeau ici, la plupart du temps des missionnaires venus convertir les peuples autochtones. On est finalement arrivé au village dont la partie la plus dans les terres avait été montée par un missionnaire allemand. C'était tout vert et on se serait cru dans un petit paradis.
Martin gérait un orphelinat qui avait été monté par un hollandais il y a quelques années de ça. Ils avaient également monté une école et attendaient d'autres fonds pour avancer dans leur projet. Il m'a fait dormir dans la mission catholique, une toute petite bicoque sans prétention, sans eau ni électricité mais je me sentais bien ici. J'ai pu me laver dans le frais cours d'eau de la rivière et me faire un petit feu. Martin m'a fait la visite des installations. Les enfants étaient super souriants et au taquet de voir un blanc dans les parages.
Ici, pas de supermarché ni meme de petits boui-boui, en revanche leur potager était bien garni et on a pu se servir avec Martin afin de se faire une bonne potée, chauffée au feu de bois, que j'ai pu agrémenter d'un peu de riz et d'une boite de thon de mes reserves.
Martin s'était annoncé comme guide de haute montagne mais j'ai vite compris qu'il n'était pas vraiment dans ce role là. Comme tous les enfants ayant grandi dans ce village, la plupart était monté au sommet du mont Wilheim mais pour ce qui etait de guider les touristes, c'était plus compliqué car le chemin normal passe forcement par un lac dont la montée traverse un terrain privé. Les propriétaires de ce terrain ont pris le monopole des ascensions et font payer un droit de passage dans lequel ils forcent les touristes a passer une nuit dans un refuge au bord du lac.
De mon cote, je n'avais ni les moyens de payer une telle somme ni l'envie de dormir au lac. J'avais prévu de faire l'ascension, annoncée en 6/8h, d'une traite et de poser ma tente au sommet pour y apprécier le lever/coucher de soleil. Martin n'avait jamais dormi aussi haut mais il m'a tout de meme proposé de m'y accompagner en passant par une autre voie, beaucoup moins empruntée et qui rallongeait de quelques heures l'ascension. Il a réussi a se dégoter un sleeping bag plus ou moins correct et on est parti de bon matin a l'assaut du plus haut sommet de PNG.
Des les premiers mètres, j'ai senti que ca allait être compliqué. Martin avait pu emprunter une paire de chaussures fermée, sous mon insistance, mais préférait les garder au sec dans son sac et a démarré en flip flop. Son sac a dos était tout petit et il n'avait rien pour passer la nuit au chaud. Du coup, je me suis tapé les bagages pour 2 dans mon sac, soit la tente, les 2 sleeping bags et la bouffe. De plus, le chemin n'était ps toujours dégagé et on a perdu énormément de temps a se frayer un passage a coup de machette. Pour couronner le tout, le temps n'était ps au beau fixe et une fois sorti de la foret pour attaquer la partie a découvert sur les rochers, il s'est mis a pleuvoir sévère. Martin n'était une nouvelle fois pas équipé et j'ai du lui prêter un de mes blousons plus un kway pour ne pas qu'il congèle sur place. On a meme du faire une pause sous un arbre et allumé un feu pour se réchauffer en pleine journée ce qui nous a de nouveau ralenti. Apres bien 8h d'ascension, on était encore loin de l'arrivée et Martin, prit du mal d'altitude, n'avançait guère vite. La pluie redoublait d'intensité et on était deja trempé jusqu'aux os. Martin avait mentionné un refuge qui avait été installé quelque part près du sommet et qui était censé être ouvert mais il n'en était pas sur. De plus il. Ne se souvenait pas de son endroit exact avec l'épais brouillard qui régnait ici, on ne voyait pas a plus de 10 mètres. Il y avait toujours l'option de ma tente mais aucun terrain suffisamment plat a l'horizon et quand on en trouvait un, c'était toujours plein de boue ou trop humide.
La nuit tombait et on marchait a la frontale quand un petit coin d'herbe est apparu près du sentier, sur une arête assez escarpée. Une grosse prise au vent et l'endroit n'était pas super sage mais au moins je pouvais y planter la tente sans risquer que l'on soit trempé pendant la nuit. Ce fut une galère sans nom a la monter avec le vent et la pluie et surtout que j'avais le bout des doigts congelés par le froid. On a réussi tant bien que mal a allumer le réchaud et a se faire chauffer un thé sous la tente avant de pouvoir se faire un bon repas chaud. Encore heureux que j'avais amené suffisamment de noddles pour 2 et qu'on avait géré l'eau correctement.
Restait encore a trouver le sommeil et il ne s'agissait pas de la plus mince affaire. Martin était complètement ko a cause de l'altitude et moi je n'avais qu'un duvet a +15°c alors qu'il faisait clairement en dessous de zero. J'avais tout de meme prévu le coup en prenant double de vêtements pour dormir avec et une paire de grosses chaussettes sèches que j'avais gardée pour la nuit.
On a dormi de la sorte tant bien que mal et finalement encore heureux que la tente était minuscule. Ca nous a permis de nous réchauffer mutuellement! On s'est levé de nuit vers 4h du mat pour finir l'ascension et essayer d'atteindre le sommet avant le lever du jour. La pluie s'était arrêtée mais malheureusement il y avait un épais brouillard au dessus de nos tete qui nous empêchait meme de distinguer le sommet. J'ai préféré attendre un petit peu plus bas et rester sous ces nuages pour profiter du spectacle, qui fut de toute beauté. On avait une mer de nuage au loin et des sommets de montagnes tout autour.
Martin avait vraiment du mal a avancer et j'ai fini l'ascension tout seul. Il y avait quelques jeunes locaux du village d'en bas qui étaient également venus pour le lever de soleil. Je les ai doublés sur la dernière paroi et on s'est tous retrouvés en haut pour la seance photo.
Apres quelques minutes passées au sommet, la chance sourit enfin et le vent aidant en dégageant les nuages, la vue m'apparue net tout d'un coup a 360°c: tout simplement merveilleux. Il ne faisait pas trop froid en plus au sommet et j'ai pu attendre l'arrivée de Martin qui réussit a en finir en ayant bien puisé dans ses reserves.
La descente se passa a la cool et j'ai pu rejoindre le campement au sec et ranger la tente qui avait quasiment séché de cette folle nuit.
Je me fis le reste de la descente avec les enfants du village qui munit de leur machette m'ouvraient le chemin. On se fit saucer une nouvelle fois sur la dernière heure avant d'arriver. Que ce fut bon de retrouver la mission et mon petit feu pour me réchauffer les membres.
Le lendemain, je repartais deja sur Kundiawa en compagnie de Martin. Ce dernier venait de recevoir une tonne de riz de la part du gouvernement coréen mais il devait s'occuper du transport a ses frais de Lae juqu'au village et il fit donc le retour avec moi. On a retraversé la vallée de Chimbu mais cette fois-ci j'étais bien placé a l'extérieur en haut du pick up et ai pu en prendre plein les yeux sur ces terrains montagneux si particuliers que forment les Highlands.
Je reprenais en suite un minibus pour rejoindre la ville de Mt Hagen d'où je m'étais booké un vol direction la cote et la ville de Wewak...
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