Lors de l'excursion sur Fraser Island, j'ai fait la rencontre d'un groupe de sympathiques et jeunes anglais, un couple Verité et Danieck ainsi qu'un de leur pote Zac, qui longeait la cote Est vers le Nord. Il restait une place dans leur voiture et ils m'ont proposé de les suivre. On a conduit jusqu'a la ville de Bondaberg, célèbre pour son usine de rhum australien dont la quasi totalité de la production ne s'exporte pas et reste en Australie.
On a ensuite rejoint la ville de 1770 où l'on a décidé de camper en bord de mer.
Charmant petit coin protégé des vagues par une immense baie. Je me suis levé aux aurores pour aller me balader a la pointe de la péninsule et y voir le lever de soleil. Puis je suis parti en croisière pour aller sur la grande barrière de corail et rejoindre l'ile de Lady Musgrave.
Des locaux m'avait conseillé de repousser mon trip au lendemain car la journée s'annonçait très ventée avec une mer extrêmement agitée. Mais vu que j'étais avec mon groupe d'anglais, je ne pouvais pas me permettre de patienter une journée et ai booké l'excursion. Plutôt un gros bateau pouvant contenir 60 passagers et qui était plein a craquer. Dès la sortie de la baie et de sa protection naturelle, les vagues ont commencé a faire leur office et le bateau tanguait dans tous les sens. Il n'y avait quasi plus de place assise et j'ai du me résoudre a m'asseoir au 1er étage dans la loge du capitaine, complètement fermée. La pire place pour quelqu'un, comme moi, assujetti au mal de mer. Et ça n'a pas trainé avant que je commence a me sentir malade. J'avais booké une plongée sur l'ile et le dive master est venu me voir pendant la traversée pour prendre quelques infos. Quand il a vu mon état, il m'a dit que je devais être en manque d'oxygène, souvent du a un état de stress avancé, et que je devais respirer plus. Du coup, je me suis dit qu'une petite séance de respiration rebirth, en mode hyper ventilation, devrait faire l'affaire. J'ai très vite commencé a sentir des engourdissements au bout des doigts et de mes orteils, symptômes tout a fait normaux dans le cadre d'une méditation rebirth, et ne me suis pas inquiété pour autant. Au bout de quelques minutes, mes bras étaient complètement figés puis tout le reste de mon corps. Impossible de bouger. Puis ce fut au tour de mon visage de se durcir, un peu comme un masque de cire. Je ne pouvais plus sourire ni même exprimer une quelconque émotion tant les traits de mon visage étaient figés. J'ai commencé a ne plus contrôler ma bouche et a perdre ma salive qui s'échappait de mes lèvres bleuis. Je perdis l'usage de la parole et avais du mal a émettre des sons. J'ai tenté tant bien que mal d'attirer l'attention d'un des membres de l'équipage. Au bout de quelques minutes, ils se sont enfin aperçus que je n'allais pas bien et ont commencé a me faire un massage des mains pour que je décrispe mes doigts. Je ne me sentais pas en panique pour autant bien qu'un peu choqué de mon état. Des larmes ont commencé à couler le long de mes yeux sans que je puisse les contrôler. Je ne ressentais pas de douleur et c'était plutôt agréable, comme une méditation rebirth. Le problème était que je ne pouvais transmettre des émotions par mon visage et le staff a commencé a prendre peur pour moi. Ils ont sorti le masque a oxygène et après quelques minutes, je me suis décrispé et ai retrouvé l'usage de la parole. Je pense que ça a fait un peu comme une crise d'épilepsie ou de diabète (n'est ce pas Mounir!). Apres 5', je leurs ai demandé de m'enlever le masque a oxygène car je voulais expérimenter plus en profondeur ma méditation rebirth qu'ils avaient coupé en plein milieu. Au vu de mon insistance, ils ont accepté et au bout de quelques minutes, je suis retombé dans un état méditatif très serein. Je me suis allongé au sol et n'ai plus bougé jusqu'a l'arrivée.
Au vu de mon état, le dive master a refusé de m'embarquer dans sa palanquée et j'ai du me contenter des autres activités. A commencer par la visite de l'ile, un paradis pour oiseaux ou un enfer pour certains. En effet, il y avait une substance dans les branches des arbres extrêmement collantes et les oiseaux se retrouvaient assez facilement avec les ailes collées par de multiples petites branches et brindilles. Ce qui les empêchait de voler et provoquer leur mort inéluctable. Le pire dans tout ça, c'est qu'en marchant a travers l'ile, on a croisé plein de ces oiseaux qui se débattaient au sol mais la guide nous a interdit de leurs venir en aide, sous prétexte que c'était la nature et qu'il s'agissait d'un eco système a part entière et que chaque chose avait son utilité: plutôt cruel...
J'ai recouvert a peu près mes esprits pendant cette marche et ai pu ensuite me faire une petite séance de snorkelling dans le lagoon naturelle formé par une barrière de corail. Le lagoon était rempli de coraux avec plein de poissons multicolores.
Le retour a été plus paisible et j'ai pu retrouver mon petit groupe de british qui eux avaient passé la journée a la plage.
Le lendemain, on reprenait la route jusqu'a Mackay, une ville sans grand intérêt si ce n'est que c'était la ville d'où venait le groupe d'australiens qui avait rejoint notre camp de base sur la face Nord de l'Everest. Franck, l'organisateur de ce tour, ainsi que sa femme, ont pu se libérer et on a fêté nos retrouvailles sur le port autour d'une pizza et de quelques huitres.
Petit passage au camping de Mackay et le lendemain, on atteignait enfin Airlie Beach, qui se trouve être le départ pour les croisières sur les Whitsundays...
lien vers la vidéo 1770
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