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jeudi 27 mars 2014

Tdm4 Africa E02 Senegal Part 2 région de St Louis

Je me suis retrouvé a la garde routière de Dakar vers 9h: l'enfer sur terre! On aurait dit un cimetière Peugeot. Que des voitures break des années 80 qui servent ici de transport collectif. J'ai eu ma 1ere expérience dans un taxi brousse sénégalais lors de ce transfert Dakar/St Louis et celle-ci fut douloureuse. Les taxi brousses sont de vieilles peugeot break 505 ou 305 avec 2 banquettes dans lesquelles ils y entassent 7 personnes plus le chauffeur et les nombreux bagages. Les places du fond, sur la 2eme banquette sont les pires et la palme de la place la plus inconfortable revient a celle du milieu. Je vous laisse imaginer celle que j'ai eu. Je ne pouvais me tenir droit et ai du hocher la tête pendant toute la durée du trajet. La banquette était si dure que mes ischions ont commencé a me faire souffrir des la 1ere demi heure. Et le trajet dura 5h! On ne s'arrêta qu'une fois...quand le chauffeur dut payer un bakchich lors d'un barrage policier. Je suis arrivé tout fourbu sur l'ile de St Louis mais j'ai tout de même entrepris de faire le walking tour du centre ville, proposé par le syndicat d'initiative. 
L'ile de St louis, bloquée entre le continent et la langue de Barbarie, jouit d'un emplacement exceptionnel. Malheureusement, et malgré qu'elle ait été classée au patrimoine mondial de l'Unesco, rien n'est fait pour la préserver et elle mériterait un bon gros investissement pour en refaire une pépite. J'ai tout de même rencontré 2 autres français pendant ce walking tour: Thomas, un jeune avocat fiscaliste parisien et Eliane, la soixantaine a la retraite. Tous les 2 étaient venus visiter des proches expatriés a Dakar de chez Total. Ils avaient privatisé un taximan sur 4 jours et m'ont gentiment proposé de faire les visites du lendemain avec eux. Ca tombait vraiment a pic car je voulais a tout prix éviter de passer par les agences de touristes pour faire les visites des parcs naturels.
Je me suis trouvé une petite auberge de jeunesse pour la nuit pas chère et bien propre. J'ai partagé le reste du dortoir avec les chauffeurs privés et un mauritanien en transit pour Dakar: pas un seul blanc!
Depart a 7:30 le lendemain pour le parc naturel du Djoudj: il s'agit d'une réserve d'oiseaux qui atteint son pic de fréquentation justement en mars, lorsque les oiseaux migrateurs y sont le plus nombreux. L'arrivée dans le parc fut incroyable: des milliers de pélicans nageant ensemble dans un grand plan d'eau. Ils plongeaient par groupe pour pêcher mais de manière fort synchronisée ce qui donnait un ballet artistique de 1ere ordre dans ce grand foutoir. La balade en pirogue fut un des temps forts de mon séjour au Senegal a n'en pas douter: hormis le fait qu'on ait rencontré un nombre d'espèces d'oiseaux différentes incalculables, le clou du spectacle était pour sur le vol des pélicans. Ces derniers se mettent en escadrille, soit en V soit en ligne et font des rase-mottes spectaculaires. Quand on sait que leur envergure varie entre 2m et 2,5m, on imagine le ballet dans le ciel, un peu a l'image de la patrouille de France. On dénombre pas moins de 22,000 pélicans ici et près de 250,000 canards et quand les 2 colonies ont pris leurs envols en même temps, le ciel s'est retrouvé assombri comme s'il allait pleuvoir...et effectivement, il plut! En tout cas, sur moi et plus précisément sur mon nez. J'ai reçu une petite dedicasse de la part d'un pélican: ça m'a rappelé un certain voyage en Norvège! Il y avait également de nombreux phacochères, sorte de gros sangliers, et on a aussi croisé quelques imposants crocodiles ainsi qu'un python. Je crois que c'est le plus beau parc d'oiseaux que j'ai eu la chance de faire jusqu'ici: aussi impressionnant que les Galapagos et plus peuplé que  le Pentanal.
Apres 3h de pirogue, on a repris la route en direction du sud de la langue de Barbarie: il s'agit d'un long banc de sable qui s'étend sur 35km de long pour quelques centaines de mètres de large a peine. Elle est bordée d'un cote par l'Ocean Atlantique et de l'autre par le fleuve Senegal qui sert de frontière naturelle avec la Mauritanie. La langue de Barbarie est aujourd'hui menacée a cause d'une grossière erreur humaine. Les autorités locales ont pris la décision en 2006 de faire une embouchure au milieu de la langue pour que les crues du fleuve Senegal puissent se déverser dans l'Ocean plus rapidement et ainsi soulager St Louis, menacée d'inondation. L'embouchure faisait a peine 5m mais la construction n'a pas ete suffisamment consolidée et aujourd'hui, cette embouchure fait près de 6km! C'est désormais l'Ocean qui se déverse dans le fleuve Senegal et l'eau y est maintenant salée dans la partie Sud de la langue. On a rejoint un campement détenu par un couple fort sympathique de français a la retraite: Josette, franco cap verdienne et Jean Pierre, né au Senegal et ayant toujours vécu ici bien que blanc de peau. Ils se sont installés là, au sud de la langue de Barbarie, sur la partie du continent en 1970 et étaient les tous premiers a défricher l'endroit, sans eau, ni electricité ni route. Ils en ont fait depuis un paisible havre de paix avec une jolie piscine, une petite plage et des hamacs, un vieux mini bus très habillement transformé en bar et même un terrain de pétanque. Thomas et Eliane ont pris chacun une chambre et moi je me suis mis dans leur camping où j'ai profité d'une grande tente mauritanienne en dur 6 places pour moi tout seul: nickel! Le fils de Jean Pierre et Josiette, Thierry, est un grand praticien de 4x4 et organise des rallye en Mauritanie sur les anciens tracés du Dakar et c'est lui qui a monté le festival du 4x4 au Senegal: une pointure quoi. Malheureusement il n'était pas là: dommage car ça m'aurait bien tenté. 
On a loué les services d'un piroguier qui nous a promené le long de la langue de Barbarie puis après avoir passé l'ile aux oiseaux, artificielle, il nous a déposé sur la langue pour une petite baignade dans l'Ocean. On a passé la soirée a discuter avec les propriétaires qui nous ont raconté une autre version de la création de cette embouchure dans la langue. D'après eux, il s'agirait d'une action politique car les piroguiers du village de St Louis en avaient marre de faire le tour de la langue pour sortir et ramener leurs bateaux et ils auraient poussé pour que l'on ouvre un passage. Quand on sait que les conséquences risquent peut être d'engloutir l'ile de St Louis, ça laisse songeur.
Le lendemain matin, on a retraversé le fleuve senegal en pirogue pour rejoindre la langue. J'ai fait un petit footing pour rejoindre la fameuse embouchure. Il y avait a l'extrémité un village abandonné, a moitié avalé par l'Ocean et qui n'en avait plus pour longtemps avant de disparaître complètement dans les flots. Je me suis fait le retour a la nage: un bon 600m. Il ne manquait plus que le velo pour clôturer mon 1er triathlon!

lien vers la vidéo St Louis


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