Je suis arrivé a Dakar a 8:30 du mat soit pres de 24h de transfert alors qu'un vol direct de Mindelo aurait pris moins de2h. Une toute autre ambiance que le Cap Vert. Dakar et sa banlieue comptent 3,5 millions d'habitants soit 1/4 de la population totale au Senegal. Autant vous dire que ca fourmille de partout. Je suis allé deposer mon sac chez les Fannies, ces 2 profs que j'avais rencontré la veille a Mindelo. J'ai ensuite pris le bus local, une vraie experience en soit, pour rejoindre le port international et le ferry afin de rejoindre l'ile de Gorée: c'est une ile classée au patrimoine mondiale de l'Unesco pour le role qu'elle a joué dans la periode de traite negriere qui a demarré en 1440 par les portuguais pour prendre fin 3 siecles plus tard. Les esclaves etaient parqués sur cette ile avant de partir pour les ameriques. Il faut savoir que le commerce des eslaves a debuté a cause de chefs de tribus locaux africains qui, quand ils prenaient le dessus sur une autre tribu ennemi, revendaient les vaincus aux blancs. J'ai visité la maison des esclaves dans laquelle on pouvait bien se rendre compte des conditions dans lesquelles ils etaient traités avant de subir l'enfer de la traversée.
D'enormes canons ont ete installés sur cette ile dans les années 1930 afin de proteger la presqu'ile de Dakar et ont permis de couler le cuirassé anglais Tacoma. L'ile est tres paisible et les facades des vieilles maisons coloniales m'ont un peu replongé dans l'ambiance de l'epoque.
A mon retour a Dakar, j'ai fait la rencontre fortuite de Boubakar, un local musulman a la retraite et apres avoir discuté ensemble pendant 1/2h, ce dernier m'a proposé de faire un tour dans une association de soutien aux familles des victimes d'un nauvrage maritime qui avait eu lieu il y a quelques années seulement. Il m'a presenté le directeur de l'etablissement: a priori l'associaton fabriquait des vetements et objets de toute sorte de maniere artisanale et reversait les benefices aux familles des 2000 naufragés. Le directeur m'a fait faire le tour de tous les ateliers et apres avoir essayé de me refourguer des tenues africaines en tout genre, il a tenté de titiller la corde du don pour l'association mais a laché l'affaire en voyant que je ne sortais pas un centime.
Boubakar, plus persistent, m'a alors emmené faire un tour de la ville a pied: on est passé dans différents marchés puis on a visité 2 grandes mosquées toutes les 2 financées par les rois du Maroc Mohamed V et Mohamed VI. On a ensuite longé la plage et rejoint le village artisanale de Soumbedioune où l'on a vu les pêcheurs au retour de pêche rentrant leurs pirogues. On a mangé du poisson frais ainsi que des moules et bulots grillés: plutôt bons. C'est ensuite qu'on commençait les galères avec ce cher Boubacar: non seulement il m'a surfacturé le déjeuner mais il m'a ensuite demandé de lui prêter 10,000 frf cfa soit 15€ pour faire une course au marché pour sa soeur et ensuite lui remettre sur la route de la maison des Fannies. J'ai senti la carotte venir mais vu son insistance et ne voyant pas trop ce que je risquais, je lui ai donné. Sa soeur ne s'est bien sur jamais montrée et j'ai essuyé mes pertes après qu'il m'ait juré ses grands dieux qu'il me rapporterait l'argent le soir. Je suis arrivé chez les Fannies a la nuit tombée et je leurs ai racontées mes péripéties du jour pendant le petit diner qu'elles nous a avaient concocté.
Le lendemain, je suis parti au lac rose, situé a 70km plus au nord de Dakar. J'ai négocié la 1/2 journée avec un taximan mais le tarif était si bas qu'il m'a cassé les pieds pendant toute la durée du trajet aller. Il n'a pas pris la voie rapide a péage et on a mis plus de 2h pour atteindre la destination qui se reliait en tant normal en 45'. Quand je lui ai demandé de m'amener au Bonaba café et qu'il a du faire le tour du lac (qui fait quand même 5km de long) sur une piste non goudronnée, je ne vous dis pas a quel point il m'a pourri. Le Bonaba café possède une jolie écurie en bord de lac et je suis parti faire une balade a cheval avec Moussa, le gérant du club, qui se trouvait en plus être un ami d'Ibou, le petit ami d'une des 2 Fanny. La rando fut vraiment géniale: on a galopé dans les dunes de sables puis des que l'on a atteint l'océan, le long de la plage les pattes dans l'eau. Il n'y avait pas un chat et la plage faisait des kms. Elle va a priori jusqu'en Mauritanie comme cela et on a d'ailleurs croisé un groupe de 8 motards faisant un rallye jusque la-bas: peut être une idée d'un prochain voyage...
J'ai fini la balade au bord du lac au resto Trerza où je me suis baigné dans son eau salée avant que mon déjeuner me soit servi. Le lac n'était malheureusement pas rose car il faut que l'eau de pluie se soit évaporée. Or là, il avait carrément été inondé. La salinité du lac est telle que l'on y flotte comme dans les eaux de la mer morte: ça m'a rappelé de bons souvenirs!
Le taximan m'a ensuite ramené a Dakar où je suis allé voir Fanny monter a cheval dans son club. C'est une cavalière émérite qui fait de la compétition en sauts d'obstacles. C'était la 1ere fois que je voyais un tel entrainement et j'ai vraiment apprécié la beauté de la chose. Fanny monte avec Ibou 3 chevaux appartenant a un français qui les a fait venir par avion de France (pour 6000€ par bête!). Elle avait ce jour là un nouveau coach venant de Suisse mais le courant avait du mal a passer. Vous comprendrez mieux en voyant les images du personnage.
J'ai ensuite rejoint l'autre Fanny qui elle excelle dans l'escalade. Il faut savoir que le Senegal est un pays extrêmement plat et qu'a Dakar, il n'y a que 2 petites montagnes appelées les "Mamelles": l'une est surmontée d'un phare et l'autre d'une énorme sculpture, "la statue de la Renaissance", commandée par l'actuel président et très controversée au vu du coup qu'elle a couté et du résultat pas très réussi.
Fanny, avec les autres grimpeurs de Dakar, soit 10 personnes a tout cassées, a ouvert plusieurs voies au niveau des falaises de la mamelle du phare en bord de mer. Quand je suis arrivé sur les lieux, je fus très impressionné par la hauteur de celles-ci et surtout par la verticalité et la difficulté des parois. Moi qui ait fait beaucoup de montagnes, je n'avais jamais, lors de mes périples, osé m'attaquer a ce genre de parois.
Fanny m'a expliqué les bases, notamment la partie noeuds, cordes et matos. On doit débuter par un premier passage "en tête" afin de pouvoir sécuriser la voie. C'est la partie la plus dangereuse car la personne qui monte en tête n'est assurée par son binôme qu'a la hauteur de chaque mousqueton qu'elle pose sur les points de la paroi. Je me suis essayé sur la voie la plus facile et j'ai déjà pris très cher. J'ai passé l'endroit difficile en tournant le dos a la paroi et j'ai eu un mal fou a me retourner alors que j'etais quasi dans le vide! En plus, je n'étais pas muni de chaussures d'escalades ce qui rendait les choses encore plus ardues.
Romain, un pote de Fanny nous a rejoint sur le spot et on a commencé les choses plus sérieuses: leurs potes avaient ouvert de nouvelles voies dans la paroi qu'ils voulaient absolument essayer. J'ai réussi, non sans mal, a passer la 1ere beaucoup plus vertigineuse que celle d'échauffement et la vue était magnifique d'en haut. En revanche, la 2eme m'a demandé tellement d'efforts dans les avant bras que j'ai du lâcher. Il fallait normalement garder les bras le plus tendu possible pour économiser ces muscles qui sont alors moins sollicités que s'ils sont repliés mais ce n'est vraiment pas quelque chose d'innée. Romain a réussi a passer et même Fanny a du s'y reprendre a 2 fois pour franchir la difficulté.
On a enfin essayé une troisième voie qui démarrait celle-ci déjà 5 bons mètres au dessus du niveau de la mer. Romain est parti en tête pour l'ouvrir et après avoir passé les 1eres difficultés, il a fait une chute de près de 5m alors qu'un rocher s'est dérobé sous sa main. J'ai cru qu'il allait littéralement s'écraser sur la roche. Heureusement, Fanny, qui l'assurait, l'a rattrapé de justesse en tenant la corde a 2 mains. Sa chute s'est arrêtée a 50cm du sol et Fanny, malgré le frein, a été soulevé d'un bon mètre et projetée sur la paroi. Plus de peur que de mal au final mais une bonne leçon de prudence tout de même a garder dans la pratique de cette discipline. On est rentré alors qu'ils faisaient déjà nuit et on a fait un tour au Just4You, le resto bar un peu dansant du quartier mais la soirée ne commençait que vers 1h du mat et on n'a pas eu le courage d'attendre jusque là.
Les filles commençant très tôt le matin, je me suis réveillé aux aurores en même temps qu'elles, vers 6:30 du mat, et alors qu'elles allaient donner leurs cours, j'ai de mon cote pris la direction de la gare routière pour trouver un moyen de transport afin de rejoindre la région de St Louis au nord.
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