La gestion des horaires des ferrys n'est pas évidente mais primordiale ici. Certains ne passent qu'une fois par semaine et il vaut mieux ne pas se louper quitte parfois a faire des sacrifices ou des choix dans son programme. J'ai pris un speed ferry pour rejoindre Sitka de Juneau en4h30 au lieu du double pour le ferry normal et je me suis booké un programme su mesure sur place. John et Alison tiennent une agence de kayak et John est venu me chercher au terminal des ferrys pour m'amener direct au centre cille et plus precisemment au port et me mettre dans un kayak. J'en avais déjà fait une fois en Norvège avec Elsa sur un lac pour rejoindre un glacier mais il s'agissait a l'époque d'un kayak 2 places alors que là, j'ai expressément demandé un une place qui m'avait l'air plus physique mais aussi plus intéressant. Le temps était au beau fixe et on a parcouru près de 8/9 km en 3h. On a tout d'abord longé les 2 ports de la ville puis parti un peu plus dans le wild et on a atteint plusieurs petites iles. Dans un passage étroit entre 2 rochers, mon embarcation allait droit sur l'un deux et j'ai eu le mauvais réflexe d'essayer de basculer mon corps du cote opposé au rocher pour l'éviter. La sanction ne s'est pas fait attendre et mon kayak a tourné et je me suis retrouvé projeté sous l'eau. J'ai eu assez peur sur le coup car on m'avait dit précédemment que l'eau était a 2ºc et le prof m'avait aussi averti qu'il était assez difficile de remonter sur un kayak seul! L'eau était en fait a 16°c et j'ai réussi a remonter dans mon embarcation a l'aide du moniteur. J'étais tout trempé et le seul moyen de ne pas congeler sur place était de pagayer alors j'ai pagayé et pagayé ;-)
On a accosté sur une petite ile déserte mais non en moins boisée et on s'est fait un petit feu de camp sur la plage et on a pris notre déjeuner en attendant notre bateau qui n'a pas tardé avec Alisson et John qui m'ont ensuite déposé sur l'ile Kruzof où je devais y rester pour la nuit afin d'y entreprendre l'ascension du volcan Edgecumbe. Vu qu'on y a débarqué assez tard et que personne n'était dans la cabine qui bordait la plage, j'ai pris le parti d'y dormir cette nuit. Ca faisait un bout de temps depuis que je suis en Alaska que je voyais ce concept de cabine mais je n'avais pas bien saisi le concept. C'est tout simplement pour moi le meilleur moyen de visiter l'Alaska. Il s'agit de chalets en bois pour la plupart dans des endroits fort reculés où l'on ne peut réserver généralement que max 2 nuits et pour un prix très raisonnable. Celle-ci par exemple se loue normalement 55$/nuit mais vous pouvez y résider a 6 au moins. Vu que c'était la fin de la saison, j'ai même payé zéro! La cabine porte le nom de Fred's creek cabin et est situé juste a l'embouchure d'une riviere qui vient se jeter dans la mer. De nombreux saumons sont là et essaient de la remonter pour y mourir et Alison m'a prévenu de faire attention aux ours qui affectionnent particulièrement cet endroit. Elle m'a donné une bombe anti-ours au cas où je me vais charger.
A l'intérieur du chalet, tout y est très rustique. Il n'y a pas vraiment de lit et il faut dormir dans son sac de couchage avec son tapis de sol par dessous mais la simplicité me va très bien dans un tel endroit. Il y avait un grand poêle et un endroit où couper du bois a l'arrière du chalet. Je me suis essayé a la coupe de buchettes a la hache de bucheron et je crois que je ne m'en suis pas trop mal tiré. Il faut dire que je n'avais pas fort le choix si je voulais avoir une chance d'avoir des vêtements secs pour le lendemain.
J'ai essayé de spotter des ours le matin au réveil mais je n'ai trouvé que des mouettes et autres squats au bord de la riviere en train de se gaver des cadavres de saumons encore frais. Le temps était beaucoup plus couvert que la veille et je m'attendais a une rude journée. J'ai tout d'abord traversé une foret peuplée d'énormes arbres et pour la plupart couvert de mousse. Le chemin était assez bien balisé et au bout d'un moment, la foret a laissé place a une clairière qui ne m'a plus quitté pendant plus d'une heure et demi de marche. Lorsque je suis rerentré dans une foret, beaucoup plus récente cette fois-ci, c'était pour démarrer l'ascension du volcan. Il s'est mis a pleuvoir des cordes juste avant que je n'entame la dernière partie de l'ascension qui se faisait sur le crâne chauve du sommet (ie: sans aucun endroit pour se protéger du vent ni de la pluie). J'ai été contraint de me planquer tant bien que mal sous les maigres arbres que j'ai pu trouver mais la pluie était trop forte et passait tout de même a travers les branches. Au bout d'1/4h, j'ai entrepris l'ascension finale et je crois de ma vie n'avoir jamais affronté une telle pluie. C'était comme être sous une douche a plein jet avec en plus un vent démentiel qui n'aidait pas a s'orienter. Je n'y voyais pas a 10m. Je me doutais que je n'allais pas voir grand chose mais étant au pied du sommet, c'était dommage de repartir dans l'autre sens sans y avoir jeter un petit coup d'oeil. La pluie était tellement violente que l'eau rentrait par dessus mon imperméable et j'etais complètement trempé de la tête au pied. En revanche, cela ne m'a guère pris plus d'une demi heure pour atteindre le sommet et a peine 7' pour en redescendre, a toute blind!
J'ai tout de même mis 3,5h en tout a l'aller et le retour s'est fait en quasi 3h. J'ai aperçu 2 daims sur mon chemin retour mais trop rapide pour que je puisse les prendre en photo.
Rentré dans ma cabine, je me suis empressé de me faire un feu pour me réchauffer les os puis John est arrivé avec son petit bateau et nous voilà déjà reparti pour Sitka. La mer était très agitée et on a du faire un grand détour pour éviter de prendre les vagues de plein fouet. Rien a voir avec la veille où je pagayais tranquillement dans les mêmes eaux mais plates cette fois là!
Arrivé en ville, je me suis aperçu que la seule auberge de jeunesse était fermée pour la saison. John m'a alors invité a passer la nuit chez eux et j'ai été reçu comme un prince. Alison et John ont 3 enfants entre 25 et 20ans qui sont tous partis de leur maison et ça leurs fait désormais un peu grand pour eux deux. Ils l'ont pensée et construite eux-mêmes et franchement le résultat est a couper le souffle: ils ont une pièce principale énorme avec une hauteur sous plafond genre "loft parisien" et une vue sur la baie où parfois des baleines viennent y barboter et y faire quelques sauts périlleux! Alison m'a en plus fait une lessive et même réparé un de mes pantalons grâce a ses talents de couturière. Une vraie fée du logis. Je les ai invité au resto et ai passé une très agréable nuit dans leur double matelas où une échelle est presque nécessaire pour pouvoir y monter!
Le lendemain, j'avais mon ferry prévu a 14h et au eu le temps de me faire l'ascension du Mont Gavan qui domine Sitka de son long sommet pointu. John m'a déposé au départ du trek qui démarrait par une foret dense et très jolie sur une paroi très abrupte. J'ai mis un peu plus de 2,5h a atteindre le sommet mais cela valait le coup car j'avais une vue incroyable sur tout le sound et les fjords aux alentours de Sitka. En revanche, a la redescente, j'ai voulu couper tout droit pour aller plus vite et ai un peu galèré dans la foret qui a certain endroit avec des pans de falaises assez dangereux avec des rochers plein de mousse, mes favoris depuis Juneau!
J'ai mis près de 2h pour descendre et ai eu quelques suées notamment avec ces arbustes qui ont l'air mignon de loin avec leurs grandes feuilles jaunes mais qui sont en fait couvert d'épines sur toutes leurs tiges.
Mon ferry a eu 1 heure et demi de retard et j'ai pu en profiter pour déjeuner avec Alison au bord de l'eau dans une très jolie crique.
Je vais maintenant voyager dans le Inside Passage a bord d'un ferry où l'on peut y poser sa tente, et pour cause vu que la traversée jusqu'a Seattle prend près de 3 jours de navigation.
lien vers la vidéo Sitka
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