On a de nouveau traversé le désert, cela devient une habitude des que
l'on sort d'une ville pour en rejoindre une autre, mais cette fois-ci
les dunes étaient plus orangées et le paysage beaucoup moins plat. On a
gravi, en voiture tout de même, le mont Hadjar, le plus haut du coin qui borde
la ville d'Al Ain et on a posé nos valises au Mercure hôtel complètement
isolé au sommet. Ce n'est pas dans nos habitudes d'opter pour des
grosses chaines hôtelières mais l'emplacement et les très bonnes
critiques nous ont décidés et on a été agréablement surpris. Le hall
d'accueil est charmant avec de grands murs végétaux et on a pu apprécier
un peu de musique classique live joué par une violoniste accompagnée
d'une pianiste. Il ne fait pas très chaud a cette altitude mais on est
tout de même aller se deshalterer dans la piscine/jacuzzi (chauffés
quand même!) de l'hôtel.
Le lendemain, je me suis levé un peu plus tôt que d'habitude pour faire
un footing sur les flancs du mont et y admirer un superbe lever de
soleil qui a petit a petit éclairé tout le désert et réveillé l'ocre de
ces terres ensablées endormies.
Par la suite, on a pris la direction du marché aux dromadaires local. Il
s'agit en fait d'un marché de viande, c'est a dire que même si toutes
les bêtes vendues sont vivantes, elles ne sont destinées qu'a être
mangées! La clientèle est exclusivement masculine et la pauvre Elsa
s'est retrouvée bien seule, malgré son garde du corps attitré, bien que
les locaux ne soient pas munies de mauvaises intentions. On a pu
vérifier l'impressionnante capacité des dromadaires a emmagasiner de
l'eau, a tel point que l'abreuvoir se vidait plus vite qu'il ne se
remplissait malgré le préposé a l'eau qui faisait de son mieux. Il faut
dire qu'ils étaient tous agglutinés autour de l'abreuvoir, grands comme
tous petits.
Le dromadaire, ça peut, a l'image d'un âne chez nous, être assez têtu
quand il s'agit de lui faire faire quelque chose dont il n'a pas
forcement envie, comme par exemple de monter a l'arrière d'un pick up et
de s'y allonger. Il faut alors utiliser la manière forte doublée d'une
technique spéciale de twistage de queue!
On a également assisté a une nego en direct d'achat de chameaux.
L'acheteur est littéralement pris d'assaut par la multitude de vendeurs
qui s'agglutinent autour de lui et il faut alors qu'un a un, les
vendeurs extirpent l'acheteur en le prenant par l'épaule et qu'ils lui
chuchotent au creux de l'oreille leur prix sans que les autres ne
l'entendent. Ca créé des situations assez cocasses.
On a eu une petite mésaventure avec notre voiture de location qui a été
endommagé justement par un de ses acheteurs. On était pourtant garé (pas
très bien il faut aussi l'admettre) et même pas dans la voiture et
pourtant les gens sont venus nous chercher et nous prévenir. Bien que
notre voiture n'est que de légères égratignures, on a du attendre
l'arrivée d'un policier pour faire un constat. Il faut dire que le pare
choc du 4x4 de l'emirien était lui pour le coup plutôt bien abimé.
Hormis le fait que tous les vendeurs se soient regroupés autour de la
voiture comme de vraies commères de quartier, tout s'est passé très
cordialement et on a pu repartir sans soucis.
On est rentré plus a l'intérieur de la ville et avons traversé le plus
grand oasis du coin, sorte de palmeraie géante qui s'étend sur des kms
en plein centre ville.
On a ensuite visité le plus vieux palais d'Al Ain construit dans les
années 1900 par le Cheikh Zayed 1er. On se serait cru a la plage dans un
château de sable géant! A l'intérieur, on a trouvé une exposition fort
intéressante sur un explorateur anglais des années 1940, Wilfred
Thesiger, surnommé ici le Mubarak Bin London, 1er étranger a avoir
traversé a plusieurs reprises les différents déserts de la région en
vivant comme un bédouin. Il s'était fait ami avec le Cheikh d'Abu Dhabi
de l'époque qui lui avait alors donné un sauf conduit qui lui avait
permis de traverser le territoire d'Oman sans encombre.
On a fait un petit tour dans le mall du coin où on y trouvait bien sur la patinoire locale.
On y a même vu une banque réservée aux femmes: plutôt surprenant dans ce
genre de pays mais finalement pourquoi pas. Ce sont bien elles qui
dépensent l'argent de leur riche époux!
En milieu d'après midi, on a quitté Al Aïn et repris la route pour revenir sur Dubai.
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