29/08 day 5: Mongolie du centre & chevaux
Grosse journée de transfert qui nous attendait aujourd'hui avec 300km qu'on aura parcouru en 8h de jeep sur des routes bien cabossées. On a croisé de nombreux rapaces sur la route et notamment des faucons, une des spécialités de la Mongolie dont les Emirats en raffolent. On a également croisé un énorme aigle tenu en captivité.
On a traversé une parie du par d'Olkhon pour rejoindre le camp de yourtes où on va récupérer nos chevaux pour les 4 prochains jours. Les locaux nous offrent de passer la nuit dans une de leurs yourtes et nous proposent d'aller a la grande cascade a cheval afin de s'essayer avec les montures. On se croirait un peu dans un camp d'indiens ici avec un nombre incalculable de chevaux laissés en liberté...et les locaux, quelque soit leur age montent comme s'ils marchaient! Leurs chevaux sont vraiment tout petits et couplé a cela le fait que les selles mongoles soient toutes petites et portées quasi sur le coup du cheval, ça donne des positions assez cocasses.
Etant partis assez tard, on a pu voir la grande chute la nuit tombante et on est rentré au camp avec la seule lumière de la pleine lune.
30/08 day 6: grande cascade d'Olkhon & chevauchée fantastique
Ce matin, on a été réveillé par un troupeau de chèvres et moutons qui ont envahi le camp et entouré nos yourtes...on a pu assister en live a la vie en troupeau et que ce soit avec les chevres ou les chevaux, il y a toujours des luttes de pouvoir acharnées entre les males dominants.
On est retourné faire 1 tour de la cascade mais de jour cette fois-ci. Le temps de revenir au camp et les chèvres avaient été remplacées par des yaks...on a pu admirer la technique pour traitre les femelles. Il faut que le petit yak commence a téter pour qu'il y ait une montée de lait puis le bebe est attaché et la fermière n'a plus qu'a faire son office...et ca fonctionne aussi bien avec les chevres et les juments. On a bien sur eu le droit a une degustation complete des produits laitiers et la creme de lait de yak s'est reveillée particulierement puissante: une limpée et elle vous reste au corps toute la matinée.
On a attendu notre guide local qui est parti voir un docteur ce matin car il se plaignait de douleur dans le dos...on a demarré a 11h30 sur nos mini montures mongoles. Le guide local a une selle mongole tout en bois, notre guide Ariuna une selle russe, genre bois et gros coussin sur amortisseur, et nous on a nos selles europeennes de style british.
Les deux 1eres heures ont ete extremement lentes et le guide refusait qu'on accelere...on a poussé une premiere gueulante pendant la pause dejeuner et ca a ete un peu plus vite l'apres midi mais ce n'etait toujours pas ca...pour rappel, la derniere fois qu'on ait monté a cheval, c'etait au Costa Rica au bord de la plage avec des chevaux qui ne demandaient qu'une chose: aller encore plus vite et le proprio nous avait laissé carte blanche. On s'etait dit qu'en Mongolie, ca allait envoyer encore plus lourd!
On s'est encore plaint en fin de journée et le guide nous a laissé faire 10' de grand galop free dans une immense plaine. On a alors croisé d'immenses rapaces qui attendaient patiemment le long des flans des collines...ils étaient une bonne quinzaine...on a tout de suite pensé a des aigles comme celui qu'on avait vu la veille mais on savait que ces derniers ne se baladent pas en groupe comme cela. En fait, il s'agissait de vautours moine, peut être les plus gros de leur espèce et atteignant des envergures encore plus importantes que des aigles.
Au retour, le guide nous dit que c'est la dernière fois que l'on galope comme cela car on etait fin d'ete debut d'automne et que ses chevaux avaient besoin de manger pendant cette periode et que si on les faisait trop courir, ils allaient perdre trop de gras et n'allaient pas passer l'hiver...on est resté pantois face a cet argument massu mais on a tout de meme retorqué que s'il ne voulait pas faire courir ses chevaux, il n'aurait pas du accepter de prendre des touristes pendant 4 jours car c'etait sur qu'on n'etait pas venu faite du pas dans ces immenses steppes. Il nous a dit qu'il ferait un effort pour les faire galoper au max de ce que le terrain le permettrait.
Dans le camp, notre cher Chimba s'est affairé a trouver des bouses de yak et a les disposer aux 4 coins du camp puis a les allumer afin que le camp soit submergé de fumer pour éloigner les moustiques...effectivement ça marche et l'odeur n'est pas trop désagréable mais on était tout de même enfumé!
Le soir, on a essayé de s'emmitoufler au maximum dans nos duvets respectifs car l'air ici est glacial. On s'est alors mis en mode sarcophage: nos duvets ferment complètement et il y a au niveau du visage une espèce de petite moustiquaire pour nous laisser respirer...c'est assez efficace et ça nous laisse bien au chaud...mais gare si vous tentez de sortir un bras pour aller prendre de l'eau car le froid pénètre alors tout de suite.
31/08 day 7: monastère de Tovkhön Khiid
On n'a pas passé une très bonne nuit: il y avait beaucoup de vent et notre tente s'est a moitié effondrée pendant la nuit et personne n'a eu le courage de sortir dehors pour la réparer, surtout qu'il y avait une forte pluie en plus!
On a démarré vers 10h en direction du plus grand centre bouddhiste du pays situé sur les hauteurs d'une montagne. On s'est équipé en mode "Pole Nord" pour faire face a la pluie et au vent mais on n'a tout de même pas cru notre guide qui nous avait prévenu avant de partir qu'il risquait peut être de neiger au sommet...on sortait du désert de Gobi et les 1ers jours en Mongolie du centre avaient été plutôt chaud et ensoleillés. Grossière erreur qui nous a couté cher notamment au niveau de nos pieds où on avait tous les 2 gardés des chaussettes fines. A peine la première coté montée que la pluie s'est effectivement transformée en neige. De plus, le décor a soudainement changé: on est passé de grands espaces de steppes a une foret de pins de plus en plus dense et surtout de plus en plus blanche avec la neige qui persistait au sol. On est arrivé aux portes du monastère au bout de 2 bonnes heures et les 3 jeunes moines qui résidaient là nous ont gentiment ouverts leur yourte pour qu'on puisse se réchauffer près de leur poil où ils faisaient mijoter leur déjeuner. Apres avoir repris des couleurs, on a entamé la visite de ce lieu qui avait tout de même quelque chose de magique...l'ambiance qui y régnait était très zen et mystérieuse. Ce monastère a été construit par une des figures les plus emblématiques de Mongolie, Zanabazar, a la fois moine, homme politique et artiste, il a été "sanctifié" depuis et était déjà a son époque (17eme siècle) vu comme la réincarnation de bouddha. On peut voir a même la roche une empreinte de pas qu'on prête a ce personnage qu'il l'aurait tracé par sa simple force intérieure.
L'ensemble des temples de ce monastère a également été detruit pendant les purges staliniennes en 1937 mais a été partiellement reconstruit dans les années 1990. Le site est monté sur une montagne de roche et de nombreuses grottes naturelles servent a la méditation. L'une d'elles nous a particulièrement interpellé: la grotte de la Renaissance. Il s'agit d'une grotte en forme d'utérus de femme si étroite qu'on ne peut y passer que un par un en s'allongeant par terre et en rampant. A l'intérieur, il faut alors pivoter sur soi-même pour pouvoir ressortir par là où l'on est rentré et on a alors vraiment l'impression d'être dans le ventre de sa mère, comme s'il s'agissait là du ventre de notre mère a tous, la Terre. La sortie se fait de la même manière et il faut vraiment s'extraire pour réussir a en sortir: un vrai Rebirth en live!
Le moine qui nous a fait la visite était en tenue légère alors qu'il neigeait encore dehors. On a repris nos chevaux et sommes redescendus dans la vallée où comme par miracle le beau temps était revenu. On a décidé de rester au même endroit pour la nuit et de faire une plus grosse journée de cheval le lendemain.
01/09 day 8: fin de la chevauchée & hot spring de Tsenkher
Ce matin, on a été réveillé par une invasion de biquettes qui se sont pointées a l'improviste dans notre camp et malgré les efforts de Chimba et Aruina, ils ont eu du mal a les contenir.
Aruina a préparé le repas du déjeuner pendant qu'on prenait le petit dej et tout a coup la gazinière s'est mise a prendre feu...c'est le tuyau en plastique qui avait commencé a cramer...ce même tuyau qui achemine le gaz de la bouteille jusqu'aux plaques: on n'est pas passé loin de la catastrophe là!
On a démarré vers 10h pour une des plus belles journées de cheval qu'on ait faite jusqu'ici. Le guide était enfin enclin a faire avancer ses chevaux (on va mieux comprendre pourquoi tout a l'heure!) et on a pu chevaucher dans des herbes bien grasses de la steppe locale. Lors de la pause dej, ce dernier nous a sorti qu'il ne pourra aller au bout du site prévu car la dernière fois qu'il est passé par là (sur le chemin du retour quand il était seul avec ses chevaux et qu'il venait d'être payé par ses clients), il s'est fait racketter par des locaux qui font partie d'une autre tribu avec laquelle ils sont en conflit. On était censé dormir a mi chemin et continuer le lendemain jusqu'aux sources d'eau chaude de Tsenkher a cheval et lui devait ensuite rentrer chez lui lors des 2 prochains jours seul avec les chevaux. On a finalement négocié de le laisser partir en fin d'après midi et on a fini a jeep jusqu'à Tsenkher. Sur la route, on a pu admirer un petit combat entre un yak et un taureau, genre de fight entre gros sumos a poil.
A peine arrivé dans le village, on a monté notre tente et on a filé ni une ni deux dans les bains d'eau chaude: le top! Ca faisait quelques jours qu'on ne s'était pas lavé et il faisait vraiment frais ici avec un vent a vous geler les os.
On a ajouté a notre plaisir un bon diner dans le resto du resort afin d'être complètement comblés.
On a fait la rencontre d'une famille de français très particuliere qui a posé la tente près de notre camp. Isabelle et Henri, un couple dans la quarantaine qui est parti de France a vélo...avec leurs 4 enfants âgés de 5 a 13ans! Ils ont démarré en avril 2012 et sont passés par la Belgique, l'Allemagne, le Danemark, la Suède, la Finlande, l'Estonie puis on pris le transiberien en y chargeant leurs vélos jusqu'à Saint Petersburg puis Moscou et la Sibérie, lac Baikal et ils ont repris les vélos pour aller d'Oulan Ude (toujours en Russie près du lac Baikal) jusqu'à Oulan Bator! De là, ils ont laissé leurs vélos en consigne et se sont baladés en autonome en pleine Mongolie avec sacs et enfants en prenant les transports en commun. Ils ont une seule grande tente pour 6 et on ne sait pas comment ils vont gérer le froid cette nuit car c'est leur première nuit sous ces températures. Ils ont prévu un trip d'un an et sont partis avec toutes les affaires d'écoles de leurs enfants. Ils font en moyenne 40km/jour a vélo mais là, ils commençaient a songer a repartir pour Oulan Bator car c'était trop difficile. Ils géraient également tous les visas sur place avant de changer de pays...sacré aventure que leur périple et vraiment un tour du monde a l'opposé du notre mais qui doit avoir plein d'autres bons cotés.
02/09 day 9: cheval au hot spring et Karakhorum
Henri est passé demander a notre guide où il pouvait se procurer du pain. On lui a alors proposé de se joindre a notre petit dej. Ils vont essayer de rejoindre le village le plus proche situé a 25km d'ici a pied afin de pouvoir prendre les transports en commun et repartir sur la capitale Oulan Bator. Ils pensent faire 10km aujourd'hui et 15 demain...pas gagné vu la difficulté de s'orienter avec de nombreuses pistes qui partent dans tous les sens...
Nous, on s'est booké un petit tour a cheval dans le coin et on a expressément demandé a ce qu'on puisse "envoyer" avec les chevaux...et bien cette fois-ci, on a été servi. On était tous les 2 sur des selles russes et il a fallu quelques minutes pour s'y habituer, le temps d'aller jeter un oeil sur le début visible de la source chaude. Puis on a démarré la vraie chevauchée fantastique avec des chevaux qu'il était quasi impossible d'arrêter avec les seules rênes. L'unique technique qu'on a trouvée est de foncer sur la colline la plus proche pour que le cheval ralentisse pendant la cote...bien sur si le terrain est plat, ça ne fonctionne pas et alors vous êtes bon pour un triple galop jusqu'à la prochaine colline! C'est peut être les chevaux les plus rapides que l'on ait jamais montés. Au bout de 2h de cheval, on avait tous les 2 les mains pleines d'ampoules et les selles russes n'ont pas arrangé la corpulence de nos fessiers déjà mis a rude épreuve ces 3 derniers jours mais qu'importe: on s'est régalé!
Elsa a confectionné des dumplings mongoles avec Aruina pour le déjeuner puis on a filé direction l'ancienne capitale Karakhorum où l'on a installé notre campement près de la riviere...le temps de trouver du bois (pas chose facile sur ce genre de terrain vague sans aucun arbre aux alentours) et on a pu profiter du feu pour se rechauffer et prendre notre diner, un borchtch, soupe russe que nous avait concocté Aruina.
03/09 day 10: monastere d'Erdene Zuu & chevaux de Przewalski
On a commencé la journée assez tard aujourd'hui et en plus Ariuna devait passer a la banque prendre quelque argent frais ce qui a fait qu'on s'est retrouvé sur le monastere principal de Karakhorum, Erdene Zuu, vers 12h. Le monastere est protegé par un mur d'enceintes contenant 108 stupas. A l'interieur, les 3 temples bouddhistes principaux ont ete epargnés par les purges staliniennes. On a egalement retrouvé sur le site, incroyable mais vrai, notre famille de français qu'on avait laissé la veille. Ils ont finalement ete pris en stop pendant leur marche et ont decidé de changer d'itineraire et de passer par ici.
Il y a egalement dans ce grand monastere un temple tibetain où les moines s'etaient rassemblés pour faire 24h de lecture d'ecrits sacrés non stop...on a pu y assister (a une partie bien sur!) mais pas de video possible. En tout cas, c'etait tres etrange de les voir brailler tous ensemble et toutes les 5', ils s'arretaient et certains faisaient une sorte de musique avec une trompette, une conche et des cymbales. Les moines etaient entourés de locaux en costume de ceremonie, pour la plupart de tres vieilles dames d'un autre age (certaines devaient etre centenaires facile) qui recitaient des prieres avec un chapelet a 108 boules entre les mains. On a vraiment eu l'impression d'etre non seulement dans un autre monde mais clairement dans une autre epoque.
On a fini la visite en jetant un coup d'oeil a une tortue sacrée et un stupa d'or puis on a filé direction le parc de Khustain, pres d'Oulan Bator, a 300km d'ici.
5h plus tard, on est arrivé en trombe dans le parc alors que le soleil etait en train de se coucher et on a eu la chance de tomber tres vite sur ce qu'on etait venu y chercher: la derniere race de chevaux sauvages, les chevaux Przewalski. Ils ont a priori 2 chromosomes en plus et sont idomptables. Ils avaient completement disparu de la Mongolie et n'existait plus qu'une infime partie qui residaient dans differents zoos de la planete jusqu'a qu'ils decident de tenter de les reintroduire ici il y a une dizaine d'année. Ils sont desormais 300 et leur nombre s'accroit chaque année.
On est ensuite allé pauser notre tente pour notre derniere nuit a l'exterieure...on commencait a etre bien rodé au niveau du montage de la tente, meme de nuit!
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