Rechercher dans ce blog

jeudi 20 avril 2017

201704 St Jacques Part 1 Puy à St Come d'Olt La Margeride et l'Aubrac

Apres la bénédiction de ‪ce dimanche matin, le petit tour du centre ville du Puy et le petit dej avec notre famille d'accueil Air Bnb, on a réussi a mettre les voiles ‪a 10:30 du mat pour enfin démarrer ce fameux périple annoncé a plus de 1500kms. Les previsions météo n'étaient pas terribles et de mon côté, j'aurais plutôt préféré aller faire un tour dans notre maison de campagne située a 50km d'ici en louant une voiture pour la journée au lieu de se taper la pluie mais maman trépignait tant d'impatience que je ne pus la retenir. On a commencé dans le gris et au bout de quelques heures, ca n'a pas loupé: il a commencé a pleuvoir. Tot d'abord, une petite pluie suffisamment fine pour qu'on n'ait pas besoin de mettre tout notre attirail imperméable. Et puis, d'un coup, une averse beaucoup plus sérieuse nous a surpris. On était déjà trempé et rien pour s'abriter. Impossible dans ces conditions d'ouvrir les sacs pour se changer. Au bout de 20' de marche intensive, on a trouvé une remorque de tracteur où se cacher dessous et on en a profité pour casser la croute. El Camino commençait fort...
Le paysage ressemblait beaucoup a ce que l'on connaissait, auvergnats obligent, étant dans le département de la Haute Loire.
On avait décidé de ne rien réserver et de voir au jour le jour pour les hébergements ainsi que les étapes afin d'avancer a notre rythme sans pression particulière. On est arrivé a St Privat d'Allier après 27kms de marche et on s'est calé dans un gite 3 étoiles a 37€/nuit par personne en demi-pension (soit le diner et le petit dej inclus) pour un lit en dortoir. Ca peut paraitre peu cher et c'est ce que cela nous a semblé sur le coup mais avec l'experience, on a compris plus tard que c'était quasi le max que les pèlerins payaient pour une nuit, le jacquet étant réputé pour être un bon gros crevard (la pénitence peut être?). On a fait la connaissance d'autres pèlerins du jour au souper dont un de Clermont Ferrand qui était le seul a aller a St Jacques également. Les autres seulement sur des portions plus courtes d'une semaine max. La nuit fut réparatrice car les sacs étaient tout de même bien lourds. Les hommes avaient environ ‪9/10 kgs et les femmes plutôt 6. Nous on était a respectivement 20 et 10 mais on pensait qu'on allait tenir comme ca jusqu'a la fin. On était encore bien naif a l'époque...
Le choc qu'avait pris maman 3 jours avant de partir, sur le haut du crane à cause d'Hanya, la chienne de mon frère, lui avait créé un hématome qui s'est mis à descendre de jour en jour le long de son visage. Le bleu lui avait pris les 2 yeux et vu qu'elle avait porté ses lunettes, les hématomes s'étaient alors coincés autour des yeux tel un vengeur masqué. Une vraie guerrière la mamoune et une bonne équipe de gitans. On ne risquait pas de se faire attaquer en chemin...
Le lendemain lundi, on a continué notre chemin pour traverser le pays du Gevaudan avec un passage dans la ville de Saugues. D'habitude, les pèlerins s'arrêtent là pour dormir mais il nous restait encore un peu de patate dans les jambes et on a poussé un peu plus loin jusqu'a La Clause. Un village plus petit qui devait avoir 3 gites mais le 1er où l'on est passé, pourtant le plus grand, n'était pas encore ouvert en ce tout début de saison. Il était déjà tard et on a eu peur de devoir planter la tente là alors qu'on savait qu'il faisait en dessous de zero la nuit. Il n'y avait personne non plus au 2eme et le 3eme était tout petit. On a finalement appelé le no de portable indiqué pour le 2eme et la proprio nous a donné un code pour pouvoir rentrer dans le gite avant qu'elle n'arrive. On etait les 1ers de la saison a ouvrir le gite et elle attendait encore un groupe de 8 personnes qui n'était toujours pas arrivé. Sonia, notre hôtesse était fermière et elle avait convaincu son mari de vendre leur bétail car ils n'arrivaient plus à vivre  du lait de leurs bêtes et d'investir dans l'accueil pour pèlerins. Ils avaient ainsi créé deux gites et cuisinaient les produits de leur ferme. Elle nous proposa de dîner tous ensemble dans le gîte du groupe.
 C'est ainsi que nous avons fait la connaissance du groupe de malgaches de Provins,  composé d'une mère avec son fils, sa belle fille et sa fille adoptive plus le curé lui aussi malgache et 3 autres paroissiens. Ils faisaient le Puy - Conques et devaient impérativement être arrivés à Conques samedi prochain début d'après midi, soit 7 jours au total pour couvrir 200kms. Ils voyageaient plus légers que nous car Ils utilisaient le service de portage appelé la "malle postale". Du coup, ils avaient même emmené avec eux d'énormes valises en dur que le transporteur leurs déposait d'auberge en auberge chaque jour! Nous en avons profité pour confier mon sac, rempli des affaires de maman, soit près de 26kgs, le lendemain mardi au portage et c'est bien plus légers que nous avons atteint notre prochaine étape, les Estrets, après 33kms de marche,  avec les malgaches que nous avions retrouvés en chemin. Aucune réservation de faite mais le proprio du nouveau gite a accepté de prendre 2 pensionnaires supplémentaires pour la nuit. Celui là était un paysan, assez rugueux, qui élevait des agneaux pour la revente. Cela faisait 17 ans qu'il accueillait des pèlerins, ce qui en faisait un des doyens sur le chemin d'après ses dires.
On est passé de la Haute Loire a la Lozère et avons traversé le fameux pays du Gevaudan, sans y croiser la fameuse bête! On a fait la connaissance en chemin de Dominique qui faisait le chemin par tronçon. Elle était partie de St Privat cette année pour s'arrêter a Conques. Elle était suivie par son mari André en camping car et sa "meute" de 3 générations de bulldogs français. On a tout de suite tres vite sympathisé! A l'image du Tour du France, André servait de caravane d'étape et permettait a Dominique de voyager quasiment sans bagage et d'avoir a chaque fois sa pause déjeuner de prévu sur le parcours. On a rencontré André a Sauvage et il nous gentiment proposé de nous prendre nos sacs pour la journée. C'était un peu dévié l'essence du chemin de St Jacques et j'avais deja eu cette mauvaise impression de "tricher" lors du portage avec la malle postale mais c'est vrai que ca soulageait bien les épaules et ca nous permettait au final de couvrir une plus grande distance sur un jour donné. On a donc accepté et on s'est retrouvé le soir a Nasbinals après une longue et rude étape qui nous a fait traversé le plateau desert et glacial de l'Aubrac. Pas ame qui vive dans ces contrées a cette époque de l'année. Meme le bétail y était absent, la transhumance ne devant commencer que le mois prochain. 
A Nasbinals, on a partagé une chambre avec un monsieur assez âgé qui faisait St Jacques a son rythme et avons diné avec lui et un couple de canadiens, pas tout jeunes non plus, qui avait deja parcouru la plupart des chemins de Compostelle. De vrais fans!
On a retrouvé notre groupe de malgaches le lendemain matin devant l'église et ils nous ont gentiment invité a partager leur moment de prière et de bénédiction du matin. 
On a continué sur le plateau et avons passé Aubrac, village servant de station de ski en hiver puis St Chely d'Aubrac. Les paysages traversés étaient magnifiques et le temps sec bien que l'on gardait nos manteaux meme pour la marche vu le vent glacial qui y régnait.
Ca faisait deja 3 nuits que l'on était parti et nous n'avions toujours pas dormi dehors alors que je me tapais tout le matos de camping sur le dos. 
On a finalement pris la 1ere opportunité pour le faire et a la descente du plateau de l'Aubrac, juste avant d'arriver a St Come d'Olt et la vallée du Lot, nous nous sommes trouvé un spot en pleine nature pour y poser notre barda. 
Il a fait super froid la nuit et les duvets étaient tout juste suffisants. Maman avait un 0°c confort et moi un 8°c. Bien que je dormis tout habillé, j'eus du mal a trouver le sommeil. Maman de même mais pour une autre raison: le terrain était un peu en pente et elle n'arrêtait pas de glisser au fond de la tente alors que nous avions mis les sacs pour nous caler. 
Le lendemain au réveil, on trouva du givre sur la tente et meme a l'intérieur. Il avait gelé pendant la nuit et les températures étaient passées en dessous de zero!

La vallée du Lot qui nous attendait devrait nous fournir un climat plus clement et propice au camping...


lien vers la vidéo Margueride & Aubrac


Aucun commentaire: