Sur cette étape, j'avais deux objectifs en tête: le festival de Santoni et une visite dans les highlands afin d'aller à la rencontre des tribus locales. Le festival de Santoni ne démarrant que d'ici une semaine, j'ai préféré prendre le premier vol direction les terres et sa capitale Wamena afin de commencer par les treks. Ce fut compliqué de trouver un vol pour cette destination le temps étant souvent extrêmement couvert dans cette région et les vols régulièrement annulés a la dernière minute.
Arrivé à Wamena, c'était comme débarquer dans un autre siècle. Il y avait encore les pousse-pousse pour se déplacer et personne ne parlait évidemment l'anglais. La langue commune etant l'indonésien. Je n'avais pas réussi à trouver beaucoup d'informations sur les trek de la région mais en revanche sur les forums sur Internet, tous conseillaient de se procurer un guide local parlant au moins l'indonésien. Et ce n'était pas cela qui manquait: des mon arrivée à l’aéroport, plusieurs guides sont venus me solliciter mais ils avaient tous l'air de charlatans. Je me suis dit que j'en trouverai bien un en route et après avoir fait le plein de ravitaillement et de nourriture je me mis en quête d'un transport et pris la direction de Kurima, point de départ d'un trek qui devait m'emmener au fin fond des Highlands.
J'ai réussi à dégoter une camionnette en mode taxi brousse mais a peine 30 minutes plus tard, un camion ayant chaviré au niveau d'un pont bloquait la seule route menant a Kurima. Du coup, j'ai dû traverser à pied et continué par mes propres moyens. Je ne pensais pas que la route allez être aussi longue et alors que je commençais à désespérer sous une pluie battante, un pick-up déjà sur-peuplé est passé par là. J'ai pu m’accrocher à son garde-boue à son passage à a volée et me caler au dessus du pare choc arrière. J'ai cru sur le coup que ce fut une chance mais j'ai vite déchanté alors qu'a la première cote venue, le véhicule surchargé a commencé à ralentir puis à reculer. J'ai juste eu le temps de m'éjecter en sautant sur le côté avant que le véhicule n'aille s'encastrer dans un fossé non sans avoir éjecté plusieurs passagers et en en écrasant plus d'un au passage. J'étais le premier sur les lieux et en approchant du 4x4 je me suis aperçu qu'un des passagers étaient coincés sous l'une de ses roues et hurlait à la mort. Je me suis précipité pour le secourir et avec l'aide d'autres passagers, nous avons soulevé le véhicule pour l'extraire de la. Pendant quelques instants, je me suis pris pour Jean Valjean dans les Misérables soulevant la charrette pour sauver ce vieil homme. Ce dernier était âgé et mal en point mais sa peine n'allait pas s'arrêter la quand il s'aperçut que sa compagne, qui avait elle aussi été éjectée, avait pris un choc sur la tête et gisait inconsciente au bord de la route. Le vieil homme pris peur que sa compagne n'avale sa langue et la frappait de ses mains pour tenter de la garder éveillée. Une scène assez apocalyptique et surréaliste. Néanmoins, plus de peur que de mal, après quelques dizaines de minutes pour qu'elle retrouve ses esprits, les gens s'étaient déjà dispersés et je repris ma route toujours à pied en direction de Kurima.
Je ne marchais guère tres longtemps car il y avait un long fleuve à traverser qui barrait la route et aucun pont n'était prévu pour les véhicules. De l'autre côté du fleuve, il y avait bien des motos taxis qui attendaient le chaland, mais aucun ne parlant l'anglais, je décidais de continuer à pied pensant ma destination proche. Je déchantais assez vite lorsque je vis que la route n'en finissait pas et que la plupart des passagers qui était avec moi dans le véhicule avait pris des motos taxis. Je réussi à en arrêter une vide au passage qui m'amena jusqu'à destination. Je suis passé devant le poste militaire auquel j'étais censé m'identifier mais je préférais ne pas prendre le risque de m'arrêter et de me retrouver le bec dans l'eau au beau milieu de nulle part et continuais ma route pour le départ de ce fameux trek dans les Hilghlands.
lien vers la vidéo Wamena to Kurima
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