Je suis arrivé a Arba Minch en fin de journée apres une longue traversée en bus local. Je ne me suis pas trop cassé la tete et me suis posé au plus bel hotel du coin, le Paradise Lodge, qu'on m'avait fortement conseillé. Et effectivement, je ne fus pas déçu: le lodge est placé au sommet d'une colline qui domine le parc national de Nechisar et en fond, on a la vue sur 2 énormes lacs, Abaya et Chamo, qui ne sont séparés que par une petite bande de terre appelée le "Pont de Dieu". Il y avait en plus une belle piscine où j'ai pu me délasser et tout ça pour la modique somme de 12€ grace a ma tente en mode camping. J'ai pu pour la 1ere fois me connecter a internet et apprendre les terribles nouvelles en provenance de Paris, étant parti juste la veille du début des attentats!
Le lendemain, j'ai fait 10h de bus pour arriver a Jinka et ai tout de suite enchainé par 5h de moto a/r pour rejoindre un village de la tribu des Mursi. Bien que j'ai pris un village plus éloigné que les autres car on m'avait prévenu de la forte imprégnation touristique, je n'ai pas échappé a la règle et la seule chose que les Mursis avaient a la bouche était "photo, photo...5br, 5br". En effet, ils ont pris l'habitude de se faire rémunérer la moindre photo, soit 0,20€ par personne prise sur une photo. En plus, mon guide ne parlait pas l'anglais ce qui n'arrangea rien a la chose. Bien dommage car ils avaient l'air d'avoir plein de coutumes intéressantes, a commencer bien sur par ces énormes plateaux que les femmes se mettent dans la levre inférieure en signe de beauté, certains vont jusqu'a 18cm de diamètre! Je peux vous dire que ça fait bizarre quand elles parlent avec ça, encore pire quand elles crachent. Le chef du village avait quant a lui un rituel bien a lui: il avait un "appui genou" en bois qu'il déplaçait de la jambe droite a la gauche, assis sous l'ombre d'un arbre, pendant toute la journée. Il y a pire comme vie.
Revenu a Jinka de nuit, j'ai eu une altercation avec le mec qui m'avait vendu le tour. J'étais censé faire la visite d'une seconde tribu, les Aris, en l'occurence la sienne. Mais vu qu'on est rentré trop tard (et pour cause avec plus de 5h de moto!), il m'a dit que c'était fini et que je devais simplement payer le solde, soit 20€. Le mec avait déjà bien bu de toute la journée et le ton est vite monté. Je voyais qu'il avait du mal a contenir sa rage et je crois qu'il a surtout mal pris le fait que je négocie son tarif a la baisse au départ (de 55$ a 45$). Il a proféré quelques menaces a mon encontre, me disant que je ne quitterai pas la ville sans son accord et que dans son pays, on réglait les conflits en coupant la tête directement. J'ai également eu le droit a des injures racistes du genre "sale blanc", "sale français, tous les mêmes", "le temps de la colonisation est fini, nous sommes libres et fiers désormais...je vaux plus que toi", "c'est bien ce qui est arrivé a Paris et ce n'est pas fini"...bref, j'en passe mais je me suis rappelé l'épisode de Turquie en Cappadoce où j'avais eu plus ou moins la même embrouille avec un loueur de scooters. La leçon que j'avais retenue alors était "pas d'embrouille a l'étranger" et "ne pas donner de leçon quand on n'est pas dans son pays a un local". Je suis resté calme et poli tout le long, bien que ce n'était pas l'envie qui me manquait de lui en coller une paire, et après plus d'une heure et demi de vives tensions, on a trouvé un accord qui convenait a peu près a tout le monde. En gros, il a consenti a faire un rabais de 2€ et j'ai plus ou moins du fermer ma gueule...
Apres une nuit bien réparatrice, j'ai essayé de trouver un transport pour ma prochaine destination, Turmi. On m'avait prévenu qu'il n'y avait pas de bus qui y allait ce jour là mais je tenta tout de même ma chance. J'allais monter dans un minibus qui faisait la moitié du chemin lorsqu'un mec qui parlait assez bien l'anglais m'approcha pour me proposer de privatiser avec lui un minibus car il allait quasi au même endroit que moi. On se mit d'accord sur 200br chacun (soit 8€), ce qui est énorme vu que l'autre minibus qui m'emmenait a la moitié du chemin me prenait 20br. J'accepta a la condition que le chauffeur ne s'arrête pas toutes les 5' pour faire monter/descendre des gens. Le mec me garantit que non et qu'il n'y aurait qu'un arrêt pour prendre un groupe de personnes. Bien sur, ça ne loupa pas. On commença par un arrêt a l'agence Ethio Telecom, là où bossait le mec avec qui j'avais négocié, et on chargea quasi un déménagement entier de ses affaires sur le toit du minibus! Par la suite, le chauffeur s'est arrêté toutes les 2' pour faire monter/descendre des gens comme je le craignais. J'ai très vite râlé, puis rouspetter pour enfin peter un câble et descendre a mi chemin après leurs avoir payé 20br. Je me retrouvais dans un tout petit patelin avec pas de traffic du tout: ça sentait la grosse galère! J'ai senti que j'allais me faire coincer ici et ai réussi a retrouver mes 2 compères qui s'étaient arrêtés juste a cote pour petit déjeuner, alors qu'il y avait bien une vingtaine de locaux qui attendait dans le minibus. J'ai pris le petit dej avec eux et ai demandé au mec si je pouvais remonter dans le minibus mais le chauffeur refusa prétextant que j'avais été hautain et mal poli. Ca commençait a faire beaucoup avec l'embrouille de la veille et je me suis demandé si ce n'était finalement pas moi le connard dans l'histoire. Je fis amende honorable et le mec des telecoms réussit a négocier pour moi la place dans le minibus. Je suis arrivé sur les coups de midi a Turmi en étant parti a 7:30 du mat mais je peux vous dire que je m'en suis finalement plutôt très bien sorti car j'étais vraiment dans le trou du cul du monde. J'ai pu parler avec le mec des Telecoms, Behailu, qui m'a expliqué que c'était normal que l'on paie plus que les locaux car ils étaient vraiment très pauvres ce que je finis par accepter.
Le marché de Turmi, rempli de Hamers, fut une très belle expérience, beaucoup moins touristique que l'étape précédente. L'endroit est vraiment aride et les similitudes avec la tribu des Himbas en Namibie était frappante. Je suis reparti le lendemain pour le marché de Dimeka et ai retrouvé Behailu a son agence telecom où il essayait de réparer leur générateur d'electricité, vu que le courant de tout le village avait été coupé. J'ai attendu près d'une heure qu'un minibus se pointe pour remonter plus au nord et suis tombé sur le frère du chauffeur de la veille. Le mec m'ayant reconnu a voulu m'extorquer 100br pour un trajet que les locaux paient 30. J'ai refusé et le mec m'a planté là. J'ai du attendre 2 autres heures qu'un autre minibus se pointe plus une heure pour qu'il se remplisse...en plus, on a ensuite crevé sur la route: bref, une bonne journée galère. J'ai changé de minibus a Key Afar pour me taper encore 6h de trajets et retrouver Arba Minch de nuit. Il nous est arrivé une péripétie sur le trajet. Un autre minibus etait en panne au beau milieu de nulle part et on a fait monter les passagers en galere. Une heure après
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