Part 2: Mindelo & le kitesurf:
Revenu a Mindelo a 9:30am le jeudi, j'ai tout de suite fait appeler de mon hôtel les personnes du seul kite center de l'ile pour savoir s'il était possible de rider aujourd'hui et coup de chance, il était a a peine 5' de voiture en train d'aller chercher leur seul client du moment.
Le spot est situé sur la baie de la plage de Salamansa, a environ 20' de voiture de Mindelo. Le kite center est tenu par un assez jeune couple européen de la 40aine: Ola, polonaise et Marco hollandais. Leur histoire est assez surprenante. Marco est consultant dans les produits pharmaceutique et Ola est au départ venue seule sur l'ile de Sao Vicente il y a 3 ans afin de rechercher un spot de kite. Elle a loué un quad, a mis son matos de kite et a fait tout le tour de l'ile pour tester les différents spots. Les premières fois qu'elle a ridées ici, tous les gens du petit village au dessus sont venus éberlués, n'ayant jamais vu un kite de leur vie. En effet, le Cap Vert est connu pour son kite mais cela était exclusivement le cas sur l'ile de Sal qui es tout de même a 30' d'avion d'ici.
Le kite center est assez sommaire mais plutôt rigolo avec 2 gros containers que Ola et Marco ont acheté quand ils ont décidé de monter cette activité ici. Le 1er sert a ranger tout le matos de kite et le second de cuisine, bureau comptoir! Le spot quand a lui est de toute beauté: il y a un vent on shore (c'est a dire que vous ne pouvez pas partir au large en cas de problème et que vous serez toujours ramené vers la plage en cas de pépin a l'inverse d'un vent off shore) et quelques montagnes au fond pour le décor mais sinon, la plage est bien dégagée et il n'y a rien pour gêner la régularité du vent ou augmenter la dangerosité du site (pas d'arbre trop près du spot, n'est-ce pas Vadim!).
En revanche, il ne s'agit pourtant pas d'un spot de débutants: il y a de grosses vagues ici au large qui deviennent énormes a l'approche de la cote et cassent juste devant le spot. La difficulté principale consiste donc a sortir du "short break" et de faire les 200 1ers mètres au départ de la plage sans tomber. Si vous avez le malheur de vous planter, de trop trainer dans le break ou même de ne pas avoir de chance et de tomber sur une vague énorme qui casse devant vous, c'est terminé: vous êtes immédiatement emporté par la vague et au mieux vous ne perdez que votre planche (qu'il faut aller rechercher sur le sable) et vous arrivez a maintenir le kite en l'air malgré la pression de la vague. Au pire, vous faites tomber votre kite dans l'eau et ce dernier se retrouve soit en boule (et vous en avez alors pour une bonne 1/2h a le remettre en état), soit il est carrément détruit par la vague suivante qui le broie.
Bref, pas un spot facile au départ et de plus, je n'avais personne sur qui prendre exemple. Il n'y avait qu'un seul autre client (Philip, suédois très sympa) qui ridait avec une planche de surf, c'est a dire sans les trappes pour y mettre les pieds, et les proprio Ola et Marco ridaient eu aussi en planche de surf. J'ai vu Ola au femarrage se planter 3 fois de suite avant de reussir a sortir de ce satané break.
Mes débuts ont été laborieux et j'essayais de bien mettre la planche a plat sur l'eau et de soulever l'avant tout en pliant au max les jambes pour passer mais je n'y arrivais qu'une fois sur 3 selon la chance que j'avais de tomber sur le début ou la fin d'un break. Une fois passée, si vous ne vous sentez pas a l'aise dans ce genre de vagues cassantes, vous pouvez rester au large et ne revenir que quand vous voulez vous arrêter. C'est ce que j'ai fait le 1er jour jusqu'a que je vois Philip se régalait a ne rester "que" dans le break et a faire des aller-retours dans la mousse de ces grosses vagues. Je me suis dit qu'il fallait que je le fasse et j'ai trouvé une technique finalement assez simple pour y arriver: carrément sauter par dessus le break! J'ai la chance d'être "goffy" (c'est a dire plus a l'aise avec le pied droit devant) et que le cote où il fallait passer ces vagues était mon bon coté. En effet, il y a toujours un coté où un kitter se sent plus a l'aise pour effectuer ses sauts. Or les kitters présents sur le spot étaient soit des "regular" (pied gauche devant le plus a l'aise) soit en surf donc ils n'essayaient jamais cette technique. Il a fallu un peu de réglage au debut pour trouver le bon timing afin d'envoyer l'aile au zénith au bon moment pour sauter ainsi qu'un certain dosage pour gérer la hauteur du saut. En effet, il n'était pas rare qu'il y ait 2 voir 3 grosses vagues qui cassent de suite sur un même passage. Je devais donc pouvoir enchainer 3 sauts très rapidement avec plus ou moins de hauteur pour chacun. Bien sur a la moindre erreur, c'était la punition d'office: si par exemple le saut n'était pas assez haut, mes jambes tapaient le haut de la vague qui emportait alors ma planche et j'etais bon pour un retour a la plage en nage tractée.
Passé cette étape un peu douloureuse du "short break", ce n'était que du pur bonheur. J'ai pu rider sur le dos de grosses vagues ou juste devant pendant qu'elles cassaient dans mon oreille. Et dans l'autre sens, c'était de parfaits tremplins pour envoyer de gros sauts. Bref un vrai régale, surtout que le vent était lui aussi au rendez vous. J'ai pu naviguer sur toute la durée du séjour soit en 9m2 soit en 10m2. De plus le matériel était vraiment de qualité et j'ai eu l'occasion de tester de nombreuses voiles et planches aux caractéristiques complètement différentes.
Le 1er soir, je suis allé diner a Mindelo avec Philip et Vince, mon compère de rando que l'on a retrouvé par hasard au centre de Mindelo. Charlotte et Mike, 2 étudiants belges faisant un stage Erasmus de 5 mois ici et Gabriel, un parisien ayant rencontré Vince précédemment nous ont rejoint pour la soirée et l'on a apprécié de bons poissons avec mojito a la Bodeguita, un restaurant cubain tenu par un guyanais. Au niveau bars et boites de nuit en revanche, les locaux sortent très tard et le début de soirée ne démarre qu'a 2h du mat. On a tenté vers 1h au club Caravela et on était juste tout seul!
Le vendredi soir, après un très bon resto chez Tapas, on est allé faire un tour dans un minuscule bar typique cap verdien, le café Lisboa où l'on avait l'impression d'être en face des membres du Social Club. Malheureusement ils étaient un peu feignants ce soir là et n'ont sorti les guitares que pour les astiquer. De nouveau, tentative dans un autre club, le Syrius, vers 1h du mat encore et encore les seuls dans la boite: damn, pas facile de se rendre compte de l'ambiance des nuits capverdiennes cette semaine. Heureusement, on a reussi a rebondir a l'Esplanada Hollanda, un bar plein de locaux qui offrait de la bonne musique live cap verdienne.
Samedi, non seulement Vince a décidé de s'y mettre mais 2 autres personnes nous ont rejoint en plus sur le spot de kite: Saria et Alexandra, 2 kitteuses francophones autonomes. L'ambiance est devenue encore plus chaleureuse avec tout ce petit monde sur le spot et on a passé la soirée ensemble le soir. Le lendemain, pour mon dernier jour de kite, Anaël, un toulousain kitter fou, s'est également joint a nous et on était vraiment un petit groupe sympa sur ce spot magique.
On s'est promis sans se le dire qu'on se reverrait sur un spot ou un autre autour de cette petite planète Terre et je ne serai pas étonné de tous les recroiser sur mon chemin un de ces 4.
J'avais cherché un vol pour rejoindre le Venezuela depuis le Cap Vert ou Dakar mais impossible d'en trouver un même un indirect. Je repars donc a Paris et vais mettre a profit les quelques semaines que j'ai devant moi pour mettre a jour mes visas et préparer un peu mieux ce 3eme et a priori dernier tour qui s'annonce.
lien vers la vidéo Mindelo et Kitesurf
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